Il a pour objectif d’arrêter aussi vite que possible la progression ultérieure de l’œdème, ce qui peut sauver la vie du patient, notamment en cas de crise laryngée. Un concentré de C1-INH, extrait de sang de donneur, peut être être administré par voie intraveineuse. Il n'est disponible de manière courante essentiellement en Allemagne. En cas d’urgence, on peut aussi utiliser du plasma frais congelé, qui contient aussi du C1-INH. Dans la plupart des pays européens, le concentré de C1-INH n’est cependant accessible aux patients que dans le cadre de programmes particuliers.
Les patients ayant des crises au moins une fois par mois ou qui présentent un risque élevé d’œdème laryngé doivent bénéficier d’une prévention à long terme. A cette fin, on utilise souvent des hormones sexuelles mâles (androgènes), qui augmentent la production de C1-INH dans le foie par le biais d’un mécanisme jusqu’à présent non élucidé. La dose doit être aussi basse que possible, en raison de sérieux effets secondaires comme une prise de poids importante, de la dépression, un phénomène de virilisation chez les femmes, de l'hypertension et une augmentation du cholestérol (LDL). L’utilisation des androgènes est problématique notamment chez les enfants ; elle est contre-indiquée chez les femmes enceintes. L’apparition de tumeurs hépatiques bénignes, observée dans plusieurs cas sous traitement par l’androgène danazol, a entraîné le retrait du marché de cette substance au début de 2005 en Allemagne.
A titre de remplacement, on utilise donc aussi les inhibiteurs de la fibrinolyse, tels que l’acide tranexamique, qui présentent toutefois des effets thérapeutiques relativement faibles et des effets secondaires gênants.
La prévention à court terme est généralement utilisée avant des procédures chirurgicales ou un traitement dentaire. En Allemagne, on administre à cette fin le concentré de C1-INH, 1 ou 1 ½ heure avant l’intervention. Dans les pays où le concentré de C1 inhibiteur n’est pas disponible, ou dans lesquels ce concentré n’est disponible que pour les urgences (œdèmes laryngés) un traitement par fortes doses d’androgènes est administré pendant 5-7 jours.
Plusieurs substances nouvelles, capables d’intervenir de manière différente dans le processus pathologique, se trouvent actuellement au stade du développement clinique. Elles comprennent un inhibiteur recombinant de la kallikréine ou C1-INH recombinant. Icatibant est le premier antagoniste des récepteurs B2 de la bradykinine, principal médiateur de l'AOH. En bloquant ces récepteurs, icatibant inhibe ce médiateur donne cependant des résultats mitigées dans le traitement d'attaque. Le 15 juillet 2008, l'Agence Européenne pour l'Evaluation des Médicaments a délivré une autorisation de mise sur le marché pour icatibant, premier traitement par voie sous-cutanée, disponible dans toute l'Europe pour les crises aiguës de l'angioedème héréditaire (AOH). L'ecallantide, un autre inhibiteur de la kallikréine, semble avoir une bonne efficacité sur la crise.
Souvent, la maladie passe inaperçue pendant une longue durée, étant donné que ses symptômes ressemblent à ceux de maladies plus fréquentes, telles qu’une allergie ou une colique intestinale. L’échec de la réponse aux antihistaminiques ou aux corticoïdes livre une indication importante, en permettant une différenciation par rapport aux réactions allergiques. Le diagnostic est particulièrement difficile à poser chez les patients souffrant exclusivement de crises gastro-intestinales. Outre l’étude des antécédents familiaux, qui fournit la preuve de la maladie, seule une analyse en laboratoire peut en dernier ressort apporter des certitudes. En règle générale, ce n’est pas le déficit en C1-INH lui-même qui est établi, mais une baisse du taux du facteur du complément C4. Celui-ci intervient dans la chaîne de réaction du système du complément, qui est constamment hyperactif en raison de l’absence de régulation par C1-INH.