Architecture bioclimatique - Définition

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Principes de l'architecture bioclimatique

Ici, la maison est partiellement insérée dans une serre (EVA-Lanxmeer, Pays-Bas)

Afin de concevoir une architecture assurant le meilleur confort, au coût énergétique le plus réduit possible, dans le respect de l'environnement, une démarche bioclimatique se conduit en prenant en compte les quatre piliers d'une construction soutenable :

L'ensemble peut être réussi en suivant une méthodologie de projet adaptée, respectant une logique dans l'ordre des opérations, et comprenant en particulier une phase de programmation complète, préalable aux opérations d'architecture.

Méthodologie de projet

Une architecture bioclimatique doit avant tout s'inscrire dans son environnement, et donc s'y adapter. La connaissance de cet environnement est indispensable pour concevoir le projet architectural, elle est en conséquence un préalable indispensable à la conception architecturale : géographie environnante, climat, biodiversité existante, risques naturels, ...

Une architecture bioclimatique se fixe par ailleurs des objectifs précis du point de vue du bilan énergétique global sur la durée de vie du projet, mais également sur la pression environnementale qu'il va générer, et sur le confort et la santé des futurs utilisateurs du bâtiment.

Intégrer l'ensemble de ces contraintes en préalable à la conception architecturale est indispensable pour réussir un projet bioclimatique, ce qui implique dans un premier temps de se poser les bonnes questions, sur le choix du site en fonction de la densité urbaine, de l'emplacement, des transports, des commerces et services disponibles à proximité. A titre d'exemple, construire bioclimatique en un lieu qui va générer de nombreux déplacements automobiles n'est pas cohérent.

Il faut ensuite rédiger un programme architectural clair, fixant les objectifs à atteindre, et s'informer sur les matériaux, les techniques et les savoir-faire disponibles régionalement.

C'est seulement après que l'architecte pourra imaginer et mettre en œuvre son Art, conforté par une vision claire du projet qui lui est confié.

Insertion dans le territoire

La réussite de cette insertion implique une économie par rapport à l'emprise sur les territoires naturels, soit éviter le "mitage" du territoire. Elle implique également un bon équilibre entre les différents services offerts, qu'il s'agisse de limitation des besoins en transport ou de pertinence économique et sociale de l'implantation, par la mixité des équipements de logement, de travail, d'éducation, d'approvisionnement et de loisir. Cette mixité permet, en densifiant les centres-ville et les agglomérations périurbaines, en se ré-appropriant les friches, en reconstruisant la ville sur la ville, de réduire les besoins en infrastructures et donc le coût public de la construction.

Matériaux et chantier

Expérimentation bioclimatique, avec matériaux composite (pierre broyée, fibre de verre et résine) à Crozes-Hermitage, France

Les matériaux de construction sont une source importante de consommation d'énergie et de ressources naturelles, mais également une source potentielle de nuisance immédiate pour les ouvriers et le voisinage, et future pour la santé et le confort des occupants.

Un matériau peut avoir un impact négatif sur l'environnement, la santé humaine et la qualité de vie des individus et des sociétés dès son extraction du sol, puis lors de sa transformation et de son transport, et enfin pendant et après sa mise en œuvre. Mal choisi, il génèrera des coûts importants de maintenance et d'entretien, et des nuisances lors de son recyclage final ou de sa mise au rebut en fin de vie du bâtiment.

Il est nécessaire de privilégier des matériaux sains, à faible énergie grise, dont la production, la transformation, la mise en œuvre et le recyclage nécessitent un minimum d'énergie. Il est préférable pour la société de privilégier l'investissement dans les ressources locales naturelles, créatrices d'activité économique et d'emploi, et si possible le recyclage de produits existants, plutôt que les dépenses sans retour d'investissement dans les ressources chimiques ou minérales importées de régions lointaines, dont ne pourront pas profiter les populations de ces régions.

Économies et sobriété d'usage

L'une des principales préoccupations du bioclimatisme est la sobriété d'usage. Cette sobriété commence par la sobriété énergétique.

La réglementation thermique a pour objectif de déterminer le niveau maximmal de consommation au delà duquel un bâtiment consomme trop pour être acceptable. Le bioclimatisme vise une performance largement supérieure, approchant le niveau passif, c'est-à-dire une construction dont le confort est assuré sans apport d'énergie fossile ou nucléaire. Cette performance ne peut être atteinte de manière efficace qu'en valorisant au maximum les apports solaires hivernaux (absence de besoins de chauffage), tout en se protégeant des apports solaires estivaux (absence de besoins de climatisation).

La sobriété concerne également la consommation des autres ressources durant la vie du bâtiment, à commencer par les besoins en eau (pour les occupants, l'arrosage, ...), sans oublier les besoins en produits d'entretien (nettoyage, peinture, produits de protection et de fonctionnement des composants du bâtiment, ...).

Un bâtiment sobre est enfin un bâtiment qui génère un minimum de déchets, que ce soit durant sa construction, durant son exploitation ou lors de sa reconversion en fin de vie.

Confort et santé à l'intérieur

Le confort et la santé à l'intérieur d'un bâtiment sont assurés par l'ensemble des points cités auparavant, pour garantir un confort hygrothermique en toute saison et à toute heure, dans une ambiance saine pour les occupants.

Ces critères dépendent de la qualité des matériaux employés, de leur absence d'émissions nocives, et de leur capacité à réguler les apports solaires, à stocker l'énergie pour amortir les fluctuations météorologiques dans des proportions adaptées aux besoins du bâtiment. Ils dépendent aussi de la gestion du renouvellement indispensable de l'air intérieur pour le maintenir sain et avec une hygrométrie régulière. Ils ne doivent pas oublier la qualité visuelle vers l'extérieur et celle de la lumière intérieure, ni la qualité olfactive du site ou celle du contact des matériaux.

Un bâtiment bioclimatique répond au besoin permanent du plaisir des cinq sens.

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