L'architecture romane fut introduite au Portugal entre la fin du XIe siècle et le début du XIIe siècle. Les plus importants de ces premiers édifices romans portugais sont la cathédrale de Braga et le monastère São Pedro de Rates. La cathédrale de Braga a été reconstruite dans les années 1070 par l'évêque Pédro et consacrée en 1089 bien que l'abside n'était pas encore terminée. Les plans ambitieux de l'évêque consistaient à créer une église de pèlerinage, avec trois nefs à bas-côtés, un déambulatoire et un large transept. Une relique de ce projet d'origine est représenté par la petite chapelle orientale située aujourd'hui en dehors de l'église elle-même.
L'activité des bâtisseurs connut un nouvel essor après 1095 quand le comte Henri de Portugal prit possession du Condado Portucalense, le deuxième comté du Portugal. Le comte Henri vint au Portugal accompagné de nombreux nobles et de moines bénédictins de l'abbaye de Cluny alors dirigée par Hugues de Cluny, le frère d'Henri. Durant tout le XIIe siècle, les Bénédictins ainsi que d'autres ordres religieux participèrent grandement à l'implantation de l'architecture romane. Le comte Henri aida à la construction du monastère de Rates (commencé en 1100), une des œuvres fondamentales de la première période romane portugaise, même si le projet fut modifié plusieurs fois tout au long du XIIe siècle.
Les ateliers de Braga et de Rates influencèrent énormément l'architecture du nord du Portugal. Les églises romanes du XIIe siècle existantes se trouvent à Manhente (près de Barcelos), avec un portail datant de 1117 ; Rio Mau (près de Vila do Conde), avec une abside exceptionnelle datant de 1151 ; Travanca (près d'Amarante) ; Paço de Sousa (près de Penafiel) ; Bravães (près de Ponte da Barca), Pombeiro (près de Felgueiras) et bien d'autres.
La diffusion de l'architecture romane suivit le chemin nord-sud de la Reconquista, surtout durant le règne d'Alfonso Henriques, le fils du comte Henri et premier roi du Portugal. À Coïmbre, Afonso Henriques fonda le monastère de Santa Cruz, une des fondations de monastère parmi les plus importantes de l'époque (mais le bâtiment a été profondément remanié au XVIe siècle). Alfonso Henriques et ses successeurs soutinrent aussi la construction de beaucoup de cathédrales dans les sièges d'évêchés du pays. Cette génération de cathédrales romanes comprend la celle de Braga déjà mentionnée, celle de Porto, de Coïmbre, de Viseu, de Lamego et de Lisbonne.
Toutes les cathédrales romanes portugaises seront par la suite remodelées en profondeur à l'exception de la cathédrale Coïmbre (commencée en 1162) qui n'a connu aucune altération. La cathédrale de Coïmbre est une église à plan en croix latine, avec une nef flanquée de bas-côtés, un court transept et trois absidioles. La nef centrale est recouverte par une voûte en berceau en pierre tandis que les bas côtés sont couverts par des voûtes d'arêtes. Le deuxième niveau de la nef est une galerie d'arches (triforium), et la croisée du transept est surmontée d'un dôme. Ce schéma général est semblable à celui de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle en Galice, même si celle de Coïmbre est moins ambitieuse.
La cathédrale de Lisbonne (commencée en 1147) est très similaire à celle de Coïmbre sauf les deux tours massives encadrant la façade occidentale, une caractéristique observée pour d'autres cathédrales comme celles de Porto et de Viseu. En général les cathédrales portugaises ont une allure lourde, presque de forteresse, avec des créneaux et peu de décorations en dehors du portail et des fenêtres.
Un édifice religieux roman remarquable est l'église circulaire (Rotunda) dans le château de Tomar qui a été construite dans la deuxième moitié du XIIe siècle par les Templiers. L'église a un plan circulaire avec des arches centrales disposées octogonalement et elle s'inspirait certainement du dôme du Rocher à Jérusalem qui était à tort considéré par les Croisés comme un vestige du temple de Salomon. L'église du Saint-Sépulcre de Jérusalem a aussi pu servir de modèle.
Les temps troublés de la période de Reconquista portugaise impliquèrent la construction de beaucoup de châteaux forts pour protéger les villages des Maures et des Castillans. Le roi Alfonso Henriques soutint l'édification de nombreuses fortifications (souvent des refontes de châteaux mauresques comme celui de Lisbonne) et accorda des terres à des ordres militaires – et particulièrement à l'ordre du Temple et l'ordre de Malte – qui devinrent responsables de la défense des frontières et des villages. Les templiers construisirent plusieurs forteresses sur une ligne suivant le Tage comme les châteaux de Pombal, Tomar, Belver et Amourol. On considère que ce sont eux qui ont apporté le donjon dans l'architecture militaire portugaise.