Cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle | |
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Nom local | Catedral de Santiago de Compostela |
Latitude Longitude | |
Pays | Espagne |
Région | Galice |
Département | Province de La Corogne |
Ville | Saint-Jacques-de-Compostelle |
Culte | Catholique romain |
Type | Cathédrale |
Rattaché à | Archevêché de Saint-Jacques de Compostelle (siège) |
Début de la construction | 1075 (cathédrale romane) 1738 (façade baroque) |
Fin des travaux | 1128 (cathédrale romane) 1750 (façade baroque) |
Style(s) dominant(s) | Roman Baroque |
Protection | Monument historique (1896) Patrimoine mondial (1985) |
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La cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle est une cathédrale située dans le centre historique de la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle (Galice), but de l'un des plus grands pèlerinages de l'Europe médiévale. En 2009, c'est encore l'un des plus vivants foyers de la dévotion catholique.
La cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle a été le facteur déterminant pour que la Galice et l'Espagne entre dans les cercles culturels médiévaux grâce au chemin de Saint-Jacques, route initiatique dans laquelle des personnes suivaient le sillage de la Voie lactée.
Elle est consacrée à l'apôtre Jacques de Zébédée, saint patron et protecteur de l'Espagne.
Découverte du corps de l'apôtre au début du IXe siècle .
La première église construite en l’honneur de Santiago (saint Jacques) le fut par Alphonse II le Chaste (791–835) au début du IXe siècle.
Alphonse III le Grand (866–910) la remplaça en 899 par une église préromane plus grande. Elle fut réduite en cendres lorsque les Berbères de Mohammed ibn-Abi Amir dit el-Mansour, al-Manzor en espagnol (938-1002), le victorieux en arabe, chef de guerre du calife de Cordoue Hišām II al-Mu'ayyad (976-1009), saccagèrent la ville en 997. Il fait arracher les portes et les cloches, que des captifs chrétiens transportent jusqu'à Cordoue, où elles furent entreposées dans la Grande Mosquée. Ce fait marqua les esprits puisque lors de la prise de Cordoue en 1236 par Ferdinand III le Saint (1217-1230-1252), ce sont d’autres prisonniers, mais cette fois musulmans, qui transportèrent ces mêmes cloches et portes jusqu’à Tolède où elles furent entreposées dans la Cathédrale Santa María.
C'est à Brioude que le pape Urbain II (1042-1088-1099), venant du Puy-en-Velay et se rendant à Clermont-Ferrand, signa, en décembre 1095, le décret transférant le siège de l’évêché d’Iria-Flavia (aujourd’hui Padrón) à Compostelle.
La cathédrale actuelle est un édifice roman, construit en granite, dont les travaux ont débuté en 1075, avec l'évêque Pélaez, et grâce à l'élan donné par l'évêque Gelmírez, ainsi que le roi Raimond de Bourgogne (v. 1059-1107), époux de la reine Urraque Ire de Castille (1081-1109-1126), ils furent terminés en 1128. Elle fut consacrée la même année en présence du roi Alphonse IX de León (1166 ou 1171-roi 1188-mort en 1230).
Selon le Codex Calixtinus, sont intervenus comme architectes, Bernard « le vieux » et Robert dans la première étape, et Esteban et Bernard « le jeune », dans la deuxième.
C’est l’une des réalisations les plus représentatives du type de la grande église romane vouée au culte des reliques et des pèlerinages. Cet édifice constitue l’aboutissement des recherches poursuivies dans les sanctuaires français apparentés : Sainte-Foy de Conques, Saint-Martial de Limoges, Saint-Martin de Tours et Saint-Sernin de Toulouse. Elle a été beaucoup parée et enrichie entre les XVIe et XVIIIe siècles.
La façade ouest de facture baroque (churriguerra en espagnol) fut construite entre 1738 et 1750 en intégrant les deux tours datant du Moyen Âge. Elle est précédée d’un escalier monumental daté de 1606.
Les chapelles de la cathédrale forment un musée de peintures, de retables, de reliquaires, de sculptures accumulées au cours des siècles.
Le Guide du Pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle correspond au Ve livre du Codex Calixtinus ou Liber Sancti Jacobi. Écrit au XIIe siècle, date supposée 1170.
Il donne des informations précises sur les maîtres d’œuvre qui intervinrent, au XIIe siècle, dans la construction de la cathédrale romane de Saint-Jacques-de-Compostelle : « Les maîtres lapicides qui entreprirent la construction de la basilique du bienheureux Jacques s'appelaient Bernard le Vieux - c'était un maître génial - et Robert avec l'aide d'autres lapicides au nombre de cinquante environ sous la direction de Don Segeredo, vicaire et maître du chapitre, et de l'abbé Gundesindo, sous le règne d'Alphonse, roi d'Hispanie et de Diego Ier, vaillant chevalier et homme généreux. »
Il la décrivait ainsi : une basilique « à neuf nefs dans sa partie inférieure et six dans la partie haute » ; « soixante-trois fenêtres noyées de vitraux » ; « trois portails principaux et six petits ».