Architecture du Portugal - Définition

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Architecture pombaline (1755-1860)

Praça do Comércio avec l'arc marquant l'entrée dans la rua Augusta à Lisbonne

Le tremblement de terre de Lisbonne en 1755 suivi d'un raz-de-marée et d'incendie détruisit en grande partie la ville. Joseph Ier de Portugal et son premier ministre Sebastião José de Carvalho e Melo, marquis de Pombal, demandèrent à des architectes et des ingénieurs de reconstruire les parties emdommagées de Lisbonne, dont le quartier de Baixa.

Le style pombalin est une architecture utilitaire et laïque marquée par le pragmatisme. Il suit le style dépouillé des ingénieurs militaires avec ses arrangements réguliers et rationnels, mélangé avec des détails Rococo et une approche néoclassique pour la composition générale. Baixa fut reconstruit par Eugénio dos Santos et Carlos Mardel. Le marquis de Pombal impose des règles de reconstruction. Des maquettes architecturales servirent de test en simulant autour d'elles un tremblement de terre en faisant juste à côté marcher au pas des troupes, faisant des bâtiments pombalins les premiers exemples de construction résistant aux tremblements de terre. La praça do Comércio, la rue Auguta et l'avenida da Liberdade sont les exemples par excellence de ce style. La praça do Comércio a une comppsition régulière et rationnelle en accord avec la reconstruction de Baixa.

Le style pombalin se retrouve aussi à Vila Real de Santo António (1773–4), une ville nouvelle dans l'Algarve construite par Reinaldo Manuel dos Santos. Le style est bien visible dans la composition urbaine et surtout dans la place principale.

À Porto, sous l'initiative du gouverneur de la prison João de Almada e Melo, la rue de São João fut reconstruite (après 1757), et la cour des lois Relação, la cour d'appel Gaol (1765) et la prison furent reconstruites. Les commerçants britanniques introduire l'architecture palladienne avec la praça da Ribeira (1776-1782), la fabrique (1785-1790) et l'hôpital São Antonio (1770).

Le Baroque (1717-1755)

L'année 1697 est une années importante pour l'architecture portugaise. Lors de ces années dorées, des gemmes et des diamants furent trouvés dans le Minas Gerais au Brésil. L'exploitation minière était sévèrement contrôlée par la couronne portugaise qui imposait de lourdes taxes sur tous ce qui était extrait (un cinquième de tout l'or revenait à la couronne). Ces énormes recettes ont amené la prospérité au Portugal et en fit le pays le plus riche d'Europe au cours du XVIIIe siècle. Le roi João V qui régna entre 1706 et 1750 essaya de rivalisé avec Louis XIV en France, le roi soleil, en s'engageant en un grand nombre de projets architecturaux coûteux. Mais le roi de France pouvait compter sur l'expérience locale pour la glorification et de son nom et du pays. Le château de Versailles fut transformé pour Louis XIV en un merveilleux palais par l'architecte Louis Le Vau, le peintre Charles Le Brun et l'architecte paysager André Le Nôtre. Le roi portugais, de son côté, devait remédier au manque d'expérience et de tradition par des artistes étrangers qui louèrent leurs talents au roi portugais pour de grosses sommes d'argent.

Le roi João V dilapida son argent sans compter, commençant de nombreux chantiers dont beaucoup ne furent jamais finis.

Le palais national Mafra fait partie des plus somptueux édifices baroque du Portugal. Son monumental complexe d'église-monastère-palais est même plus vaste que l'Escurial, l'immense palais royal espagnol du XVIe siècle près de Madrid affirmant symboliquement le pouvoir de la monarchie. Le roi choisit Johann Friedwig Ludwig (connu au Portugal sous le nom de João Frederico Ludovice) comme arhcitecte. Cet orfèvre allemand avait reçu une formation d'architecte, travaillant pour les jésuites de Rome. Son projet pour le palais est une synthèse de la basilique Saint-Pierre du Vatican, l'église jésuite Sant'Ignazio de Rome et du Palazzo Montecitorio dessiné par Le Bernin.

Ce projet correspondait aux attentes du roi dans son désir d'imiter la Ville éternelle, et avec son ambition de fonder une seconde Rome sur le Tage. Ses émissaires à Rome devaient lui procurer des maquettes et des plans de nombreux monuments romains.

Un de ceux-ci fut le palais patriarchal à Lisbonne. L'architecte piémontais Filippo Juvarra fut convié à Lisbonne pour dessiner les plans. Mais ce projet fut aussi édulcoré par le fait que Juvarra ne resta que quelques mois avant de partir à Londres – en contravention avec ses engagements.

Palais de Queluz

Autres réalisations importantes :

  • 1729-1748 : l'aqueduc des Águas Livres à Lisbonne (par Manuel da Maia, Antonio Canevari et Custódio Vieira), décrit par ses contemporains comme la « meilleure construction depuis les Romains. » Il a approvisionné Lisbonne en eau, mais aussi de nombreuses nouvelles fontaines monumentales construites par le hongrois Carlos Mardel.
  • 1728-1732 : la Quinta de São Antão do Tojal de l'architecte italien Antonio Canevari.
  • 1753 : l'opéra de Lisbonne (détruit en 1755) de Giovanni Carlo Sicinio-Bibiena.
  • achevé en 1750 : le palácio das Necessidades d'Eugenio dos Santos, Custódio Vieira, Manuel da Costa Negreiros et Caetano Tomas de Sousa.
  • à partir de 1747 : le palais de Queluz, la résidence à la campagne du plus jeune frère du roi, de Mateus Vicente de Oliveira et Jean-Baptiste Robillon. Ce palais baroque est le deuxième exemple majeur du style baroque pour un monument non urbain. Cependant sa façade montre déjà quelques détails Rococo.

Son entreprise la plus spectaculaire fut quand même la chapelle Saint-Jean-Baptiste exécutée dans le seul but d'obtenir la bénédiction du pape Benoît XIV pour cette chapelle. Elle fut dessinée par Luigi Vanvitelli en 1742 et construite par Nicola Salvi dans l'église San Antonio dei Portoghesi à Rome. Après la bénédiction, la chapelle fut démontée et transportée à Lisbonne. Elle fut assemblée de nouveau en 1747 dans l'église São Roque. Elle est abondamment décorée avec du porphyre, les marbres les plus rares et des pierres précieuses. Son architecture montre déjà un l'intérêt pour un renouveau classique.

Façade du Palácio do Raio à Braga

Un style baroque différente et plus exubérant avec des touches de Rococo, rappelant plus l'architecture d'Europe centrale, s'est développé au nord du Portugal. L'architecte italien Nicolau Nasoni dessina l'église et le campanile de l'église São Pedro dos Clérigos à Porto. Un de ses successeurs est le peintre et architecte José de Figueiredo Seixas qui fut un de ses disciples. Le sanctuaire de Bom Jesus do Monte près de Braga, construit par l'architecte Carlos Luis Ferreira Amarante, est l'exemple type d'un site de pèlerinage aménagé en parcours baroque avec un escalier et une cascade monumentaux grimpant sur 116 mètres. Cet édifice montre déjà la transition vers le Néoclassicisme.

Le palácio do Raio de André Soares est un palais urbain remarquable avec une façade très chargée à Braga. Plusieurs manoirs et résidence à la campagne furent construit à cette période dans un style baroque tardif. Les exemples les plus typques sont les demeures de la famille Lobo-Machado à Guimaraes, Malheiro à Viana do Castelo et Mateus à Vila Real.

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