Principal centre politique et culturel de la Langobardia Minor, Bénévent, capitale du duché du même nom (principauté à partir de 774), conserve quelques-uns des vestiges architecturaux les mieux conservés, grâce à l'autonomie gardée par les princes lombards jusqu'au XIe siècle. Fondée en 760 par Arechi II, l'église de Santa Sofia est toujours fidèle au plan original ; la construction d'un tel édifice religieux, dont l'effet monumental était puissant, faisait partie de sa politique de prestige, qui s'est développée également à travers le mécénat architectural. Caractérisée par un plan central et une structure originale, avec des niches stellaires, elle possède trois absides et des restes très importants de fresques sur ses murs. Les références artistiques sont nombreuses : d'une part le corps central élancé renvoie à la tradition propre des Lombards à Pavie, qui s'était déjà affirmée dans l'église de Santa Maria in Pertica, d'autre part, l'articulation des volumes est la marque des rapports dialectiques avec l'architecture byzantine. Les aspirations monumentale d'Arechi se sont traduites par une structure complexe, scandée de colonnes et de piliers disposés pour former un hexagone central et un décagone concentrique. Les bases et les chapiteaux des colonnes sont des exemples de réutilisation du matériel de l'âge classique, choisie avec soin. Annexé à Santa Sofia, il existait un couvent de femmes, complètement restructuré à l'époque romane ; de l'ancien édifice lombard on ne conserve que quelques traces dans le cloître.
Benevento a conservé une grande partie de sa muraille et la Rocca dei Rettori, seuls vestiges de l'architecture militaire lombarde. La muraille, élevée entre le VIe et VIIe siècles et agrandie au VIIIème par Arechi II, s'appuie sur un soubassement en blocs de pierre calcaire et de tuf, tandis que sa partie supérieure est un appareillage irrégulier de galets de rivière liés par du mortier, avec insertion de façon irrégulière de briques et de pierres équarries provenant de la démolition de bâtiments plus anciens. À la ceinture de muraille appartiennent aussi des parties qui subsistent des murs romains, avec certaines portes (comme la Port'Arsa, ouverte sur la Via Appia Antica) ; en état de ruines sont les tours que la muraille comportait à intervalles, parmi lesquelles la Tour de la Chaîne. La Rocca dei Rettori était le point fort le plus élevé de la citadelle de Bénévent ; de l'époque lombarde il reste le donjon angulaire, tandis que le reste du château est le résultat de réfections ultérieures. Haut de 28 mètres, le donjon possède un plan polygonal et dans ses murs on reconnaît diverses pierres provenant d'édifices de l'époque romaine. Vers l'extérieur s'ouvrent des fenêtres ogivales à doubles meneaux, tandis que sur la terrasse s'élèvent deux tourelles.
Près de Bénévent, à Alvignano, la basilique Santa Maria di Cubulteria est un exemple de la synthèse entre les styles lombard et byzantin : construite entre le VIIIe et le IXe siècle sur les restes d'un temple romain, elle présente trois nefs scandées de piliers en briques surmontés par des arcs en plein cintre. L'intérieur, extrêmement linéaire, est fermé par une abside aveugle semi-circulaire, tandis qu'à l'extérieur la façade à pignons se caractérise par un protiro et des portails ainsi que des fenêtres à meneaux, à arc brisé, le tout toujours en briques.
Sur le territoire du duché de Bénévent se dressait encore le sanctuaire Saint-Michel-Archange, fondé avant l'arrivée des Lombards, mais adopté par ces derniers comme sanctuaire national après qu'ils eurent conquis le Gargano au septième siècle. Après leur conversion au catholicisme les guerriers germains accordèrent une dévotion particulière à l'archange Michel, auquel ils attribuaient les vertus guerrières qu'ils adoraient auparavant dans le dieu germanique Odin, qu'en raison de leurs mythes originaux ils considéraient comme particulièrement proche des Lombards.
À Spolète, siège de l'autre duché important de la Langobardia Minor, l'inspiration monumentale des ducs lombards se manifesta dans la réfection de l'église San Salvatore, déjà basilique chrétienne aux quatrième et cinquième siècles et largement rénovée au huitième. À trois nefs, elle possède un chœur tripartite, couvert d'une voûte à base octogonale ; l'intérieur a perdu sa décoration originale, faite de stucs et de peintures, tout en conservant son riche entablement avec une frise dorique posée sur les colonnes, elles aussi doriques (dans la nef) ou corinthiennes (dans le chœur). De la façade d'origine du huitième siècle, scandée de bandes lombardes et divisée en deux ordres d'une corniche, le riche décor s'est perdu, à l'exception des corniches des fenêtres et des trois portails sculptés avec des motifs classiques.
Près de Spolète, à Campello sul Clitunno, se dresse le Tempietto del Clitunno. Dans ce cas, contrairement à d'autres œuvres architecturales lombardes, les ornements sculptés sont des originaux et non une réutilisation d'éléments de l'époque romaine, et pourtant leur facture s'inscrit parfaitement dans la ligne de la sculpture romaine, si bien qu'Andrea Palladio lui-même croyait que le Tempietto était une œuvre originale de l'époque impériale. Il s'agit d'un oratoire corinthien en forme de temple antique orné de deux portails latéraux ; sur trois côtés court un linteau avec une invocation à Dieu, en caractères lapidaires romains, très rare exemple de l'épigraphie monumentale pendant le haut moyen-âge.