Architecture totalitaire - Définition

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Réalisations et projets

Italie fasciste

  • Côme : Maison des syndicats fascistes de Giuseppe Terragni, appartenant maintenant à la "Guardia di Finanza".
  • Rome : Quartier de l'Esposizione Universale di Roma ou « EUR » (exposition prévue en 1942, mais non tenue), constitué notamment du « Palais de la Civilisation du Travail » (aussi nommé « Colisée carré » et inspiré des tableaux de Chirico), du « Musée de la Civilisation Romaine » ou le Palais des sports.
  • Rome : Gare Termini.
  • Villes nouvelles dans les Marais Pontins : Latina, Pontinia, Sabaudia.
  • Palais de justice de Milan ou de Palerme.

Allemagne nazie

  • Berlin : Welthauptstadt Germania, projet de nouvelle capitale du Reich élaboré par l'architecte Albert Speer (1942). Seule la Neue Reichskanzlei (« nouvelle chancellerie ») a été construite, puis détruite au cours du conflit.
  • Berlin : le stade olympique.
  • Berlin : le Reichsluftfahrtministerium (« Ministère de l'Air du Reich »), abrite désormais les bureaux du Ministère fédéral allemand des Finances.
  • Nuremberg : Le Reichsparteitagsgelände.

URSS

Erevan, Arménie, vue depuis la Cascade
  • Moscou : les sept gratte-ciel staliniens.
  • Moscou : métro (formes monumentales et décoration notamment néo-baroque).
  • Erevan (Arménie) : centre-ville.

Pologne

Roumanie

  • Bucarest : la "Casa Scinteii" et le Palais du Parlement (ou « Maison du Peuple » - "Casa Poporului").

Les ambiguïtés : un style ou des styles ?

L'architecture des régimes totalitaires a notamment pour vocation d'exprimer la volonté de ces régimes d'imposer la supériorité du collectif sur l'individu. Ce qui s'exprime par une architecture monumentale et la reprise des valeurs architecturales classiques gréco-romaines.

Cependant, la réalité est plus complexe et l'architecture des régimes totalitaires ne se réduit pas aux envolées de colonnades des stades sur les films de propagande.

  • Tout d'abord, modernisme et traditions en architecture se sont interpénétrés au cours des années 1930. Le professeur d'architecture Bertrand Lemoine explique (à propos de l'Exposition universelle de 1937) : « Il serait trop schématique de simplement opposer classicisme et modernisme, car en 1937 comme dans les années trente, la tendance à l'intégration est assez forte entre les deux ».
  • Ensuite, les régimes totalitaires ont mis en œuvres plusieurs styles architecturaux, que ce soit successivement dans le temps ou parallèlement, non sans débats, conflits internes ou ambiguïtés.

L'URSS

L'architecture soviétique des années 1920, comme l'art de la période dans son ensemble, est une architecture d'avant-garde formidablement novatrice avec des hommes tels que Tatline, Rodtchenko, Melnikov.

L'art et l'architecture ne deviennent réellement « totalitaires » en URSS qu'avec l'arrivée au pouvoir de Staline. L'Union soviétique s'est aussi fortement inspirée du mouvement moderne des années 1930, notamment de l'œuvre d'Auguste Perret.

L'Italie fasciste

Quartier de l'EUR - Rome

L'Italie fasciste se réfère aussi au style international, que l'on peut découvrir lors de la réalisation de la Maison du Fascisme de Côme de l'architecte Giuseppe Terragni. Il y a les villes nouvelles au sud de Rome (Marais Pontins) : Latina, Pontinia, Sabaudia. Les palais de justice de Milan ou de Palerme. Le Stade des marbres à Rome se veut plus historicisant.

L'architecture fasciste est marquée par la lutte entre le courant rationaliste (incarné par le mouvement MIAR) et le courant historiciste (influence de Chirico, l'architecte Giovanni Muzio, etc.).

Le régime nazi

L'architecture nazie s'est divisée en plusieurs styles, spécialisés dans des fonctions sociales différentes, et éventuellement contradictoires entre eux. L'historien d'art Kenneth Frampton parle à cet égard de « schizophrénie stylistique ».

Ces principaux styles sont :

  • Une architecture néoclassique pour les monuments d'État. Ce sont par exemple le Reichsparteitagsgelände pour les fêtes du parti de Nuremberg en 1937, la nouvelle chancellerie du Reich en 1938, le projet de Germania en 1939, etc…). Il s'inspire de Gilly, Langhans et Schinkel. Il est principalement soutenu par Ludwig Troost (travaux à Munich) et Albert Speer.
  • Une architecture vernaculaire (heimatstil) ou style moderne fonctionnaliste pour les logements. Un style marqué notamment par l'importance du toit des maisons pour sa fonction enracinante. Ce sont par exemple les logements pour les ouvriers de Heinkel réalisés par Rimpl à Oranienburg en 1936. Il est incarné par l'architecte Paul Schultze-Naumburg.
  • Un style néo-médiéval « germanique » pour les écoles politiques du parti nazi (Ordensburg). Les idéologues nazis ne pouvaient en effet se satisfaire pleinement pour l'architecture monumentale des solutions néo-classiques, d'essence latine et méditerranéenne.
  • Un décor populaire pseudo-rococo pour les installations de loisirs populaires du Kraft durch freude (KDF) (théâtres, bateaux, etc.).
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