Ariane 6 désigne le lanceur spatial destiné à prendre la relève d'Ariane 5 à l'horizon 2025. À cette date, en effet, la version ME d'Ariane 5 arrivera au terme de son cycle de vie et ne pourra plus être améliorée significativement sans repenser entièrement le lanceur.
Le rapport du CNES en la matière, commandé par le gouvernement français en janvier 2009 et remis en juin de cette même année, a retenu quelques préconisations structurantes telles que :
- poursuivre dans la lignée des lanceurs consommables, car le développement d'un lanceur entièrement réutilisable serait bien trop coûteux (entre 13 et 19 milliards d'euros) et la maintenance d'un tel lanceur coûterait aussi cher que l'actuelle Ariane 5
- renoncer à l'éventualité de vols habités, l'Europe n'ayant pas les moyens de développer de façon autonome une technologie équivalente à celles existant déjà aux États-Unis et en Russie
- abandonner les lancements doubles, qui ont fait le succès d'Ariane 5, pour se concentrer sur les lancements à charge unique de trois à six tonnes en orbite géostationnaire
- confirmer le développement d'un dernier étage cryogénique LOX/LH2 propulsé par le moteur Vinci
- étudier la possibilité de développer, pour le premier étage, une propulsion de type LOX/RP-1, actuellement inconnue en Europe, parallèlement à la propulsion cryogénique au LOX/LH2 et aux propergols solides
- permettre une configuration à trois premiers étages parallèles
- orienter les travaux vers la réalisation d'un lanceur « extrêmement modulable », selon les termes du rapport.
À l'occasion du salon du Bourget qui s'est tenu en juin 2009, l'exécutif français a affirmé souhaiter que « s'engagent, en concertation avec [ses] partenaires européens et l'Agence spatiale européenne, les premières études sur ce lanceur en vue de décisions à la conférence ministérielle 2011 de l'ESA ».