Athanasius Kircher - Définition

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Kircher, personnage de roman

En 2008, Jean-Marie Blas de Roblès publie Là où les tigres sont chez eux, roman dont l'un des personnages centraux est Athanase Kircher. Il s'agit en réalité d'une biographie incluse dans plusieurs récits variés qui invitent à la découverte de l'Homme et du monde, à travers la latinité moderne et contemporaine. De là découlent les liens évidents entre Kircher et le Brésil. La figure du père jésuite est évoquée dans 33 chapitres de ce livre-monde, présentés comme « le manuscrit totalement inédit » de la biographie du maître par Gaspar Schott.

Découvertes et réalisations

Les domaines auxquels s'intéressa Kircher étaient très divers : géographie, astronomie, mathématiques, médecine, et musique, auxquels il appliqua toujours cette même rigueur scientifique, constante dans son œuvre, en alliant le tout avec une conception mystique de la nature. Baigné dans la traditionnelle scolastique, cela ne l'empêchait guère d'être plus empirique - on dit qu'un jour il alla lui-même au sommet du Vésuve après une éruption, pour mieux l'observer et comprendre le phénomène. Mais aujourd'hui, ses contributions sont unanimement décrites comme peu originales, même si de nombreuses inventions (comme la lanterne magique) lui sont attribuées.

Lumière et optique

En 1646, Kircher publie un traité sur la lumière en relation dialectique avec l'obscurité Ars magna Lucis et Umbrae et se fabrique un microscope qui lui permet de faire des observations pertinentes sur le sang. On lui donne également la paternité de la lanterne magique, ancêtre du cinéma contemporain.

Médecine

Peu enclin à un académisme distant, Kircher s’intéresse à la médecine lorsqu’une épidémie de peste ravage Naples et Rome (1656). Il adopte cependant une approche résolument moderne dans l'étude des maladies et avec son microscope examine le sang des victimes de l’épidémie. Dans ses Scrutinium Pestis publiées en 1658, il note la présence de « petits vers » ou « animalicules » dans le sang et en conclut que la peste est provoquée par des micro-organismes. Sa conclusion est correcte même s'il n'est pas interdit de penser que ce qu'il vit sont des globules blancs ou rouges et non l'agent de la peste, Yersinia pestis.

Il propose également des mesures prophylactiques pour prévenir la propagation de la maladie comme l'isolation en quarantaine des malades, l’incinération de leurs vêtements et le port de masque facial pour éviter d'inhaler les germes.

Acoustique, musique et harmonie

Kircher nous a laissé un mégaphone de son invention. Il a aussi proposé un système destiné à engendrer des partitions musicales, ce qui fait de lui le père de la musique algorithmique générative. Toujours dans le registre musical, il est l'auteur de propositions d'instruments de musique automatisés (notamment des orgues actionnées hydrauliquement).

Kircher aurait également mis au point un orgue à chats. On rangeait côte à côte, dans des boîtes, des chats dont les miaulements naturels variaient en hauteur. Lorsqu'une touche de l'orgue était pressée, une aiguille s'abattait sur la queue du chat adéquat.

Linguistique et hiéroglyphes

Sans doute le plus grand polyglotte de son temps, Kircher s'intéressait à l'origine des langues, étudia la langue copte (son traité de coptologie : Prodromus Coptus sive Aegyptiacus, 1636) et la vue des obélisques à Rome (1628) le tourna vers l'égyptologie. On l'a également déclaré père de l'égyptologie.

Kircher estimait que les signes hiéroglyphiques étaient des symboles. Ses déductions ne pouvaient donc qu'être erronées. Mais, même fausses, certaines sont surprenantes.

Par exemple, en examinant le nom du pharaon Apriès
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c’est-à-dire six malheureux signes, il lit les bienfaits du divin Osiris doivent être procurés par le moyen des cérémonies sacrées et de la chaîne des génies, afin que les bienfaits du Nil soient obtenus ; traduction étonnante alors que le nom du pharaon signifie tout simplement le cœur de Rê est réjoui. Après l'examen des travaux envoyés par Kircher, Peiresc se rend compte des nombreuses erreurs et interprétations douteuses mais maintient (ou fait semblant de maintenir) sa confiance au jésuite.

Même s'il ne connaissait pas le chinois, cela ne l’empêcha pas de publier une China monumentis illustrata (Amsterdam, 1667), révélant surtout sa grande capacité de se documenter et son esprit encyclopédique.

En d'autres domaines

Il observa en Sicile une éruption de l’Etna (1630) - pour une meilleure observation il se fit même descendre dans le cône du volcan - et voyagea à Malte (1636) pour y étudier les courants marins, les volcans et tremblements de terre. Il en tira des conclusions intéressantes et écrivit le premier traité de géologie : Mundus subterraneus (Amsterdam, 1665).

Outre la lanterne magique et le microscope il inventa une machine à calculer et le pantographe (pour faciliter l’étude de la géométrie). Ces dessins se trouvent dans Pantometrum Kircherianum (Wurzbourg, 1669).

Il étudia la Bible à sa manière également, calculant les dimensions de l’arche de Noé (Arca Noe, Amsterdam, 1675) de la Tour de Babel (Turris Babel, Amsterdam, 1679) et du Temple de Salomon. Selon lui, seules les espèces principales avaient pu trouver refuge dans l'arche de Noé: les autres auraient donc été engendrées des premières, sous l'influence des astres, de l'imagination des mères et de l'influence du climat. Il s’égara dans la numérologie biblique : Arithmologia, sive de abditis numerorum mysteriis, Roma, 1665).

Par ailleurs, au contraire d'autres grands hommes de science de son époque (Isaac Newton, Robert Boyle) il rejeta complètement l'alchimie.

Il créa au Collège romain un musée des sciences et d’ethnographie (le musée Kircher), le premier du genre, qui disparut lors de la suppression de la Compagnie de Jésus en 1773.

C'est dans une de ses lettres, datée de 1639, qu'a été retrouvée la plus ancienne mention connue à ce jour du manuscrit de Voynich.

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