Les axiomes de Peano sont, en mathématiques, un ensemble d'axiomes de second ordre proposés par Giuseppe Peano pour définir l'arithmétique.
La définition axiomatique des entiers naturels de Peano est usuellement décrite informellement par cinq axiomes :
Le premier axiome permet de poser que l'ensemble des entiers naturels n'est pas vide, le troisième qu'il possède un premier élément et le cinquième qu'il vérifie le principe de récurrence.
De façon plus formelle, dire d'un triplet
Une telle structure est appelée structure de Dedekind-Peano (d'après le mathématicien Richard Dedekind).
On remarquera que la formulation de la propriété 4 qui contient une quantification sur les ensembles est typiquement du second ordre.
L'existence d'une structure de Dedekind-Peano peut être établie par une construction très usuelle dans le cadre de la théorie des ensembles :
On remarque que pour tous ensembles a et b :
L'ensemble N est l'intersection de tous les ensembles auxquels 0 appartient, et qui sont clos par successeur ; A est clos par successeur, quand pour tout a élément de A, son successeur s(a) est encore élément de A. Pour que cette définition soit correcte, il faut qu'il existe au moins un tel ensemble, ce qui est assuré par l'axiome de l'infini.
la structure (N, 0, sN), où sN est la restriction de s à N, satisfait alors les axiomes pré-cités. On peut définir N comme l'ensemble des entiers naturels.
Cet ensemble est aussi l'ensemble des ordinaux de von Neumann finis. Cette construction de N n'est pas vraiment canonique, l'essentiel est que 0 ne soit jamais un successeur et que le successeur soit injectif sur l'ensemble obtenu, mais elle permet de construire de façon simple et uniforme un ensemble représentant chaque cardinalité finie (l'entier n ainsi construit a, en tant qu'ensemble, pour cardinal n), l'axiome de l'infini permettant de prouver qu'ils forment un ensemble.
Deux structures de Dedekind-Peano (X,a,f) et (Y,b,g) sont dites isomorphes s'il existe une bijection ϕ de X dans Y telle que ϕ(a) = ϕ(b) et ϕ o f = g o ϕ. On peut montrer que toutes les structures de Dedekind-Peano sont isomorphes.
L'arithmétique de Peano est la restriction des axiomes de Peano au langage de l'arithmétique du premier ordre
Les axiomes de Peano deviennent alors les 7 axiomes suivants, auxquels s'ajoute, pour la récurrence, un schéma d'axiomes, qui représente une infinité dénombrable d'axiomes (un axiome pour chaque formule du langage) :
Le schéma d'axiomes exprime bien la récurrence : dans la formule
Ce qui exprime bien que, si l'ensemble
Cependant, le schéma d'axiomes ne donne plus cette propriété que pour les sous-ensembles de
On peut montrer que l'arithmétique de Peano ne peut être finiment axiomatisée, à moins de modifier le langage. Cela n'a donc pas forcément grand sens de chercher à minimiser les axiomes. On peut tout de même remarquer que l'axiome 2 pourrait être éliminé. Il se démontre par récurrence, une récurrence assez singulière, puisqu'il faut bien distinguer le cas 0 du cas successeur, mais que dans ce dernier cas, l'hypothèse de récurrence n'est pas utile.