Carcasse de baleine - Définition

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La faune

Parmi les organismes de la faune abyssale les plus courants sur les carcasses de baleines sont :

  • Galatheidés,
  • polychètes,
  • crevettes,
  • homards,
  • myxines,
  • Osedax (vers nécrophages),
  • crabes,
  • concombres de mer,
  • poulpes,
  • palourdes,
  • poissons de grands fonds tels que Somnosidés ou Coryphaenoides (filmés en train de consommer un cadavre de baleine)

Les carcasses de baleine sont souvent habitées par de grandes colonies de vers tubulaires. Plus de 30 espèces précédemment inconnues ont à ce jour été découvertes dans ce type d'écosystème.

Décomposition

Repérage de la carcasse

Dans l'immensité du désert abyssal, il peut paraître difficile à un charognard de repérer une carcasse de baleine. Les biologistes avancent plusieurs théories sur cette question. En tombant sur le sol, la gigantesque carcasse de baleine émettrait une telle onde de choc, que les animaux se trouvant dans un rayons de plusieurs kilomètres la sentiraient. Ils tenteraient alors de localiser la carcasse en se rapprochant du point d'origine de l'onde de choc. Les biologistes supposent également que le nuage d'odeurs émit par la carcasse se déplace en forme d'entonnoir avec la colonne d'eau. Les charognards qui dérivent sur le fond détectent alors ce nuage et se mettent à le remonter en le parcourant de droite à gauche, jusqu'à trouver la carcasse.

Stade des charognards mobiles

Moins de 24h après la chute d'une carcasse de baleine, les premiers charognards se rendent sur place. Ce sont des charognards dit mobiles, qui errent dans les abysses en allant de carcasses en carcasses. Ils prélèvent de 40 à 60 kg de chairs et de tissus mous chaque jour.

Ce premier stade de décomposition se caractérise par une très forte densité de population, mais également par une faible diversité des espèces. Les plus grands d'entre eux sont des requins (Somnosidés) ou des Coryphaenoides qui prélèvent de grandes quantités de chair à chaque bouchée. Mais ce sont les myxines qui consomment le plus de chair. Pour s'alimenter, ils pénètrent dans le corps de la charogne en trouant sa peau, puis raclent le corps de l'intérieur : la carcasse paraît donc perforée. Les amphipodes profitent également de l'occasion, pour se reconstituer des réserves, pour pouvoir jeûner pendant presque deux ans.

Ce festin peut durer plusieurs mois, jusqu'à ce que la couche de chair devienne si fine que les charognards mobiles ne puissent plus s'en nourrir.

Stade des charognards immobiles

Au bout de cinq ans, il ne reste en général que les os de la baleine. La décomposition se poursuit à l'échelle petite et microscopique. Elle est principalement réalisée par des espèces présentes nulle part ailleurs, dont la plupart sont inconnues de la science. Ce sont majoritairement des vers polychètes, des animaux apparu il y a plus de 600 millions d'années. La carcasse entraine une concentration de vie, avec parfois des densités de plus de 45 000 individus/m², soit la plus forte densité des écosystèmes abyssaux.

Le sédiment autour de la baleine est si riche que la faune s'épanouit à même le sol. Les os sont recouverts d'une épaisse couche de bactéries, dont la plupart utilisent comme source d'énergie le sulfure d'hydrogène produit par les bactéries qui décomposent les graisses à l'intérieur de l'os. Il constitue le premier maillon de la chaîne alimentaire qui se développe autour de l'os, et qui est spécifique aux abysses : c'est la chimiosynthèse. Cette réaction chimique n'est possible que sur les os de baleine qui sont suffisamment massifs et riche en graisse pour permettre à la vie de s'y développer. Les os de baleine sont en effet constitués à 60% de graisses, ce qui fournit une excellente flottabilité à leur gigantesque ossature.

Quelques crustacés et poissons sont aussi présent sur le site. La carcasse leur fournit un abris et une source de nourriture non négligeable dans le désert des abysses.

Stade final

Une cinquantaine d'années plus tard, la majorité des os de taille modeste a complètement disparu. Il ne reste que les plus grosses vertèbres et la tête, très riche en graisse. Le processus de décomposition se poursuit lentement, jusqu'à la dernière poussière, qui disparait environ 90 ans après la chute de la carcasse.

Le processus de décomposition peut parfois durer plus d'un siècle. Il constitue un écosystème temporaire, mais sans cesse renouvelé, comme les écosystèmes s'établissant sur les cheminées hydrothermales.

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