Carcasse de baleine - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

La baleine bleue pèse en moyenne 170 tonnes et mesure 30 mètres de longueur.

Les carcasses de baleines sont les cadavres de baleines qui s'échouent sur les littoraux, se décomposent en flottant à la surface de la mer, ou dans la plupart des cas coulent vers le plancher océanique. Dans ce dernier cas, c'est l’équivalent de 2 000 ans d’apport en carbone organique qui se concentre sur environ 50 m² de sédiments. Dans les années 1980, l'exploration sous-marine robotisée a pu confirmer que la décomposition de ces énormes charognes sur la plaine abyssale, donne lieu à l'apparition d'écosystèmes pouvant durer une centaine d'années.

Les baleines comptent parmi les plus grandes espèces animales de la Terre, et sont présentes dans tous les océans du globe. Malgré la chasse à la baleine, leur nombre est estimé à au moins 2 millions d'individus, toutes espèces confondues. La communauté scientifique se doutait depuis longtemps que les carcasse de baleine qui coulaient dans les profondeurs constituaient une ressource alimentaire considérable pour certains animaux des grands fonds, mais elle ne s'attendait pas à y découvrir une faune aussi riche, dont des espèces vivant uniquement sur celles-ci et nulle part ailleurs. Au total, il y aurait plus de 400 espèces animales différentes qui se nourrissent des carcasses de baleines.

Cette nécromasse s'ajoute à celle de la « Neige marine » constituée par la "pluie" de cadavres, excréments et excrétas provenant des poissons et du plancton des couches supérieures des océans, jouant un rôle important dans la pompe à carbone océanique.

La chute

Chaque année, environ 70 000 baleines meurent : 10% des cadavres se décomposent en flottant à la surface de la mer ou s'échouent sur les plages, alors que 90% d'entre elles coulent et vont se déposer sur le fond des océans.

Les carcasses de baleines mortes en zone d'eaux peu profondes sont d'abord entamé par des animaux marins charognards (mouettes et goélands en surface). Une grande partie de la chair est ensuite consommée sur une période de temps relativement courte, en quelques mois si la carcasse a coulé à une profondeur moyenne ou faible.

En eaux profondes (de 2 000 m à 6 600 m ou plus), les animaux se font plus rares, et la carcasse peut alors devenir une source considérable de nutriments pour un écosystème complexe sur des périodes de plusieurs décennies.

Utilité

Les scientifiques supposent que certaines espèces d'animaux abyssaux se servent de ces carcasses, pour étendre leur aire de répartition et ainsi coloniser d'autres écosystèmes, tels que les cheminées hydrothermales et les suintements froids. Étant donné que la mort des cétacés se produit à des endroits très aléatoires, les carcasses sont disséminées sur le fond marin, telles des oasis de nutriments sur l'immensité désertique de la plaine abyssale, avec un espacement moyen estimé à 25 km.

Découverte

Durant longtemps les scientifiques se sont demandés de quoi se nourrissaient les animaux des grands fonds et ce que devenaient les carcasses de baleines. Le microbiologiste Danois Auguste Crogue fut le premier à émettre l'hypothèse de ce phénomène dans les années 1930. La première carcasse de baleine sur le plancher océanique, fut découverte accidentellement par des biologistes marins en 1987, à l'aide du sous-marin Alvin. À peu près au même moment, la marine américaine repérait huit squelettes de baleines alors qu'il recherchaient un missile perdu au large de la côte californienne. En utilisant un sonar à balayage latéral, il est possible d'examiner le fond de l'océan afin de repérer les agrégations importantes de matières typiques des carcasses de baleines.

Ces découvertes incitèrent des chercheurs à déposer sur le fond des océans des carcasses de baleines qui avaient échoué sur les littoraux, pour ensuite pouvoir les étudier sur une longue période sans avoir à parcourir des longues distances.

Le biologiste Craig R. Smith étudia ce type d'écosystème, et il dirigea plusieurs expéditions pour déterminer l'importance des carcasses des baleines dans l'écologie des abysses, à bord du navire océanographique Western Flyer. Ce navire est équipé d'un modèle unique de ROV (« véhicule commandé à distance ») : un petit sous-marin télécommandé Tiburon, capable de plonger à 4 000 m de profondeur, et d'y évoluer pendant des heures alimenté grâce à l'énergie électrique que lui fournit son navire de support. Il est équipé de trois caméras vidéos HD et d'un bras articulé capable d'effectuer des manipulations de haute précision.

Page générée en 0.154 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise