Cathédrale Saint-André d'Avranches - Définition

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Introduction

Cathédrale Saint-André d'Avranches
Latitude
Longitude
48° 41′ 16″ Nord
       1° 21′ 53″ Ouest
/ 48.6878, -1.3647
 
Pays France
Région Basse-Normandie
Département Manche
Ville Avranches
Culte Catholique romain
Type Cathédrale
Début de la construction XIe siècle
Autres campagnes
de travaux
Détruite en 1794
Style(s) dominant(s) roman
Localisation

 

 

Cathédrale Saint-André d'Avranches

L’ancienne cathédrale Saint-André d’Avranches s’élevait sur le sommet d’un promontoire au nord-ouest de la vieille ville d’Avranches (à l’emplacement de la sous-préfecture et de la place Daniel-Huet aujourd’hui). En très mauvais état au XVIIIe siècle, elle s’effondra une nuit d’avril 1794.

Architecture

Dédiée à saint André, patron de la ville, la cathédrale était surnommé la « Belle Andrine » par les Avranchinais. D’architecture romane en grande partie, elle fut remaniée plusieurs fois, au XIIIe siècle, puis à la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle. Le matériau principal qui fut utilisé pour sa construction était le granit.

Les éléments romans primitifs, la nef et les tours jumelles encadrant un beau portail, dataient des premières années du XIe siècle. Son chœur, son déambulatoire, ses chapelles rayonnantes et sa tour de l’horloge, surmontée d’une flèche aiguë, avaient été achevés au commencement du XIIe siècle.

Le XIIIe siècle gothique avait ajouté le porche septentrional à double baie, les arches et les fenêtres de la nef. Les chapelles latérales, le transept du midi et la salle capitulaire étaient des adjonctions datant de la fin du XVe et du début du XVIe siècle.

Autour de la cathédrale, s'élevaient les divers édifices dévolus au clergé en charge de l'administration de l'évêché : le cimetière des chanoines en forme de cloître, la chapelle des morts où se tenait traditionnellement l'élection du nouvel évêque, la grande salle des synodes et le palais épiscopal.

Actuellement

Sur le site de l'ancienne cathédrale Saint-André a été aménagé le square Thomas Becket, à l'entrée duquel se trouve une dalle funéraire située à l'emplacement du portail nord de la cathédrale où Henri II Plantagenêt vint faire pénitence dans l'espoir d'expier le meurtre de Thomas Becket. Aucun vestige de la cathédrale Saint-André ne subsiste in situ.

Des fouilles partielles de la nef et du parvis ont été effectuées de 1972 à 1977 qui ont permis la découverte de la première église des IVe-Ve siècles et de mieux connaître les édifices carolingien et roman qui se lui ont succédé.

Histoire

Construction

La cathédrale d'Avranches apparaît pour la première fois dans les textes en 1025, au moment de sa reconstruction sous l’épiscopat de Maugis (1022-c. 1026). À cette époque, la Normandie assiste à la reconstruction de chacune des cathédrales de ses six diocèses. Si le duc de Normandie Richard II soutient le projet financièrement et politiquement, il faut voir en Maugis le véritable promoteur de ce vaste projet architectural.

La construction de la cathédrale romane d’Avranches s’échelonna sur près d’un siècle ; peut-être même y eut-il deux campagnes de construction. Après les premiers travaux initiés par Maugis, il faut attendre le 17 septembre 1121 pour voir la cathédrale enfin consacrée, sous l’épiscopat de Turgis (1094-1134).

Du XIIe au XVIe siècles

En 1172, le puissant roi d’Angleterre Henri II Plantagenêt vint à Avranches pour faire amende honorable devant les légats du pape, pour le meurtre de l'archevêque de Cantorbéry, Thomas Becket, qui avait ému toute la chrétienté. Au bas de la place Daniel-Huet, une dalle funéraire du XVIIe siècle, entourée de chaînes, rappelle l'emplacement de la porte nord de la cathédrale, là où le roi d'Angleterre reçut la discipline. Voir le monument Henri II de la place Daniel Huet à Avranches.

Aux XIe et XIIe siècles, l'enseignement théologique donné à l'école du chapitre d'Avranches par des chanoines et des moines normands était très réputé. Deux moines du Bec, les italiens Lanfranc de Pavie et Anselme d’Aoste, s’illustrèrent à Avranches à la fin du XIe siècle avant de devenir archevêques de Cantorbéry.

La principale faiblesse de la cathédrale résidait dans sa situation : exposée en première ligne, elle fut la cible de toutes les attaques et, à diverses reprises, dut être consolidée.

En avril 1450, lors d’un ultime épisode avranchinais de la guerre de Cent Ans, François Ier, duc de Bretagne, allié du roi de France, dirigea les troupes royales rassemblées au Pont-Gilbert, avec pour objectif de chasser l'occupant anglais de la ville. Après trois semaines de siège, l'artillerie avait fait de tels ravages que le capitaine anglais John Lampet demanda la fin des combats. L’état pitoyable des fortifications, du palais épiscopal et de la cathédrale, nécessita des travaux colossaux.

Au XVIe siècle, pendant l’hiver 1590-1591, un nouveau siège meurtrit la cité : la population, guidée par le gouverneur Odoard Péricard et son frère l'évêque François Péricard, s'est ralliée à la « Sainte Ligue » catholique et refusait de reconnaître le roi Henri IV. La ville capitula au terme de soixante jours de harcèlement et de bombardement par l'artillerie royale sous les ordres du duc de Montpensier. Une fois encore la ville devait panser ses plaies.

Destruction

En 1798, à la Révolution, la cathédrale Saint-André fut réduite à une simple église paroissiale dont le curé constitutionnel se nommait Rioult de Montbray. Ce dernier effectua des travaux hasardeux et, le 20 germinal de l’an IV (9 avril 1796), en particulier la suppression du jubé en pierre qui fermait le chœur. Ce jubé ayant probablement eu un effet de soutainement, sa disparition entraîna un écartement puis l'écroulement d'une partie des voûtes de la neuf et du chœur. La cathédrale ruinée resta ainsi pendant tout le reste de la Révolution.

Suite au Concordat de 1801, le diocèse d'Avranches fut supprimé et réuni à celui de Coutances. La ville d'Avranches perdit le rang d'évêché et partant, aucune perspective de reconstruction de la cathédrale n'était plus envisageable. Par souci de sécurité, le conseil municipal ordonna d'abattre les derniers murs de la nef et de la tour horloge en 1802.

Les deux tours romanes de la façade furent maintenues, malgré leur mauvais état, grâce à la volonté du maire Tesnière de Brémesnil qui espérait les restaurer avec l’aide du gouvernement. Leur intérêt géodésique fut mis en avant pour leur sauvegarde et le télégraphe aérien Chappe installé sur la tour nord lui offre un répit de quelques années.

Cependant, une nouvelle décision municipale condamna ces tours séculaires à la destruction en 1812 et ce fut la disparition définitive de la « Belle Andrine ».

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