En mécanique, le centre de masse d'une plaque homogène est le point par rapport auquel la masse est uniformément répartie. Pratiquement, dans le cas d'un champ de pesanteur uniforme le centre de masse est confondu avec le centre de gravité de la plaque.
Le centre de masse d'une plaque homogène peut se calculer à l'aide du calcul intégral mais il existe des règles simples qui permettent de trouver directement le centre de masse de plaques dont la forme géométrique est remarquable en utilisant l'outil géométrique du barycentre.
Si la plaque homogène a la forme d'un triangle, son centre de masse correspond à l'intersection des médianes. C'est donc aussi l'isobarycentre des sommets. Cette situation est assez singulière pour être signalée. En général, le centre de masse d'une plaque homogène polygonale ne coïncide pas avec l'isobarycentre de ses sommets.
Si la plaque homogène possède un axe de symétrie alors le centre de masse est situé sur cet axe.
Si la plaque homogène est invariante par rotation d'angle non trivial, son centre de masse est confondu avec son centre de rotation. En particulier, si la plaque homogène possède un centre de symétrie c'est aussi son centre de masse.
Le centre de masse d'un parallélogramme est donc l'intersection de ses diagonales. Le centre de masse d'un cercle ou d'un ellipse coïncide avec leur centre.
Une plaque homogène composée de deux plaques P1 et P2 de centre de masse G1 et G2 a pour centre de masse le barycentre des points G1 et G2 pondérés par les surfaces des plaques P1 et P2.
Une plaque homogène composée d'une plaque P, de centre de masse G et d'aire a, de laquelle a été ôtée une plaque P1 de centre de masse G1 et d'aire a1 a pour centre de masse le barycentre des point G et G1 pondérés par les réels a et -a1.
Le centre de masse d'une plaque polygonale peut donc être déterminée en découpant le polygone en triangles, en construisant le centre de masse Gi de chaque triangle et en calculant chacune de leurs aires ai, le centre de masse est alors le barycentre du système pondéré {Gi,ai)}. On verra dans les exemples que l'on peut même se passer du calcul des aires en utilisant des propriétés d'alignement.
La plaque en forme de L est formée de deux rectangles de centres G1 et G2 et d'aire a1 et a2. Le centre de masse de la plaque est donc le barycentre de {(G1,a1)(G2,a2)}, il est situé entre G1 et G2 et vérifie :
Dans le dessin ci-dessous, le petit rectangle est deux fois plus petit que le grand, la distance G1G est donc égale au tiers de la distance G1G2. On remarque que le point G est aligné avec G1 et G2. Cette propriété permet d'éviter le calcul des aires : il suffit d'imaginer deux découpages différents de la plaque. Le point G étant situé sur la droite (G1G2) et sur la droite (G3G4), il correspond alors au point d'intersection de ces deux droites. Cela est facilement réalisable pour la plaque en L car elle peut être découpée en deux rectangles de deux manières différentes.
La plaque peut être découpée suivant une diagonale en deux triangles dont les centre de masse G1 et G2 sont aisés à construire. Le centre de masse de la plaque est alors aligné avec ces deux points.
Un autre découpage de la plaque suivant l'autre diagonale fournit un autre alignement.
Le centre de masse est alors le point d'intersection des droites (G1G2) et (G3G4). On remarque que ce point ne coïncide pas avec l'isobarycentre des sommets qui serait le milieu des milieux des diagonales.
Un torque est constitué d'un cercle de centre O de rayon R dans lequel a été découpé un cercle de centre O1 de rayon r tangent au premier cercle. Les surfaces des plaques sont proportionnelles au carré des rayons. Le centre de masse du torque est alors le barycentre du système {(O,R2),(O1, − r2)}. On a donc
Dans le dessin ci-contre, le rayon du petit cercle est deux fois plus petit que le rayon du grand, les points O1, O et G sont alignés dans cet ordre et
Si un polygone simple a pour sommets les points A0, A1, ..., An = A0 et si Ai a pour coordonnées (xi , yi ) alors les coordonnées de G sont données par les formules