La réalisation de satellites artificiels nécessite des moyens industriels très spécifiques et souvent impressionnants : salles blanches, de très grandes dimensions, pour assurer le montage dans des conditions de propreté rigoureuses, moyens d'essais mécaniques simulant les conditions de vol du lanceur, moyens d'essais radioélectriques permettant de vérifier les performances en télécommunications de satellites de plus en plus complexes.
Un satellite comporte une activité technique essentielle : assemblage, intégration et tests (AIT). Cela implique la mise en place de moyens d'essais spécifiques très complexes et coûteux :
Le Centre s'est équipé progressivement de tels moyens lui permettant de devenir, dans les années 1990, le premier constructeur de satellites européen. Pour faire face à la taille croissante des satellites, le Centre doit s'équiper de moyens de plus en plus importants. Le 5 décembre 2005, est inaugurée par Christian Estrosi, ministre délégué à l'aménagement du territoire, la plus grande chambre acoustique d'Europe.
Ces moyens sont utilisés pleinement, bien évidemment, pour les satellites réalisés en maîtrise d'oeuvre à Cannes, ou pour les sous-systèmes livrés à d'autres maîtres d'oeuvre.
Mais ils sont également utilisés par d'autres constructeurs ne disposant pas de tels moyens aussi sophistiqués. Citons, par exemple :
Tous les satellites complètement intégrés à Cannes partent vers un port spatial depuis l' aéroport Nice Côte d'Azur, par un avion cargo de très grande dimension, un Antonov An-124, afrêté à cet effet.
En 2008, lors de son appartenance à Thales Alenia Space, l'entreprise étend ses installations sur un nouveau terrain de 3,5 hectares mis à sa disposition par la Ville de Cannes, par bail emphytéotique de 24 ans, avec la construction de trois bâtiments pour 25,000 m2 de plancher au total, accueillant des bureaux, les services de logistique et de nouvelles salles blanches pour le montage de satellites : le projet Odyssée.
Ce projet Odyssée, grâce à un investissement de 41 millions d’euros, va reconfigurer la moitié de l’établissement, permettant au Centre de devenir l’un des plus modernes d’Europe, de quoi permettre au numéro un européen des systèmes satellitaires de répondre à une activité soutenue. Ce bâtiment traité en Open space, fait l'objet d'un soin attentif pour améliorer la qualité de vie des employés au travail permettant d’accueillir 800 postes de travail et d’offrir 700 places en salles de réunion, dont la conception a été pensée de manière à faciliter le travail en équipes autour des programmes développés.
En 2010, en plein effet de la Crise, le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, apporte au projet une aide significative de 30 millions d'euros. Le 20 août de la même année, la bâtiment est présenté aux autorités cannoises.
Sa maquette numérique a été réalisée au CSTB de Sophia Antipolis, dans le simulateur EVE (Environnement Virtuel Enrichi). Elle sert à des études d’impact de l’environnement sur le choix des matériaux. En particulier, situé à proximité de l’aéroport de Cannes - Mandelieu, des simulations des bruits provoqués lors des décollages des avions, permettent un choix judicieux des matériaux d’isolation phonique pour le bâtiment. Y sont menées aussi les études thermiques, de circulation des personnes (accessibilité, propagation d’incendies, évacuation des personnes, plan de signalisation, etc.), et, implantée dans une zone pouvant être inondée, la simulation de la montée des eaux.