Logo de Centre spatial de Cannes Mandelieu | |
Création | 1929 |
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Dates clés | 1929 création par Étienne Romano, 1937 SNCASE, 1956 Sud-Aviation, 1970 Aerospatiale, 1998, Alcatel Space, 2006 Alcatel Alenia Space, 2007 Thales Alenia Space |
Fondateur(s) | Étienne Romano |
Siège social | Cannes (France) |
Direction | Pierre Bénard, directeur d'établissement |
Activité(s) | Satellites artificiels |
Société mère | Thales Alenia Space |
Effectif | 1900 |
Site Web | Thales Alenia Space |
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Le Centre spatial de Cannes Mandelieu, appelé ci-après Le Centre, est un établissement industriel dédié à la réalisation de satellites artificiels, situé à cheval sur les communes de Cannes et Mandelieu (Alpes-Maritimes).
Après un début dans l'industrie aéronautique en 1929, le Centre s'est impliqué de plus en plus dans l'astronautique après la Seconde Guerre mondiale. Au fil des années, il s'est consacré uniquement à l'industrie spatiale dont c'est devenu l'activité principale.
Et, avec ses 1 900 employés, depuis les années 2000, c'est le premier établissement industriel des Alpes-Maritimes.
Aujourd'hui, le Centre spatial de Cannes Mandelieu est l'un des plus importants sites industriels de Thales Alenia Space, dont il en abrite également le siège social.
En début 2009, malgré la crise, l'entreprise poursuit sa croissance.
L'histoire du Centre a bien été résumée dans un ouvrage collectif, réalisé par les membres du personnel, en 1999 : 80 ans de passion, le site de Cannes de 1919 à 1999. Voir sa référence bibliographique en fin d'article. On en trouve aussi trace dans des ouvrages ou des sites web cannois.
Le 16 août 1929, Étienne Romano crée la SA des Chantiers aéronavals Étienne Romano (CAER), une usine de construction d'aéronefs, avions et hydravions, sur la commune de Cannes.
La construction de l'usine, un grand bâtiment rectangulaire, qui abritait encore en 1998 la chaîne des cases à équipements des missiles stratégiques de la Force de Dissuasion, débute en 1930 nécessitant des fondations spéciales. Idéalement située entre la mer et une piste en herbe, qui deviendra l'aérodrome de Cannes Mandelieu, l'usine est mise en service au milieu de l'année 1931, avec le maintien des activités navales (fabrication, entretien, gardiennage) et l'entretien d'avions pour la Marine : CAMS, Levasseur, Farman Goliath, LeO 20, MS 130, MS 230.
Romano va construire des dizaines d'avions et hydravions Romano pour l'armée de l'air et la marine, jusqu'à la Guerre. Le Romano 80 de voltige est construit à 190 exemplaires et exporté en Espagne.
Le 11 août 1936, les Chantiers Romano sont nationalisés. Rattachés à l'entreprise Lioré et Olivier, à Argenteuil (Val-d'Oise), et la Société Provençale de Construction aéronautique (SPCA), ils deviennent la Société nationale des constructions aéronautiques du sud-est (SNCASE) le 1er février 1937.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la relative tranquillité de l'établissement de Cannes y attire de grands noms de l'aviation.
En particulier, pratiquement tous les industriels de l'aéronautique, réunis au sein de la SNCASO, y compris le Bureau d'étude Bloch, qui deviendra Marcel Dassault, viennent s'installer à Cannes, en mars 1941, dans l'hôtel Continental, d'où ils vont passer commande, au Centre, de réalisations d'avions.
Mais le départ pour l'Afrique du Nord du SO.800, lors de son premier vol aux mains de Maurice Hurel (qui créera ensuite en 1947 la société Hurel-Dubois), met un terme aux activités aéronautiques et l'usine se consacrera à la réalisation de gazogènes et chaises métalliques.
Après cet arrêt des activités aéronautiques pendant la guerre, la reprise se fait le 1er avril 1947 dans le domaine de l'astronautique et des missiles. Cannes sera impliqué dans la famille des fusées-sondes Bélier, Centaure et Dragon, puis des "Pierres précieuses" conduisant au lanceur Diamant, ancêtre d'Ariane.
L'établissement prend le nom de "Groupe technique de Cannes" (GTC), sous la direction de Louis Marnay, renforcé d'une équipe d'une quarantaine de techniciens venus de Marignane, siège du bureau d'études "hélicoptères".
Cannes, sous l'égide des services officiels, étudie, fabrique et essaie (en particulier à Colomb-Béchar) en 10 ans, plus d'un millier d'engins divers (Sol-sol, Air-sol, Sol-Air) utilisant la propulsion à poudre, bi-liquide ou à statoréacteur. Les effectifs progressent de 230 à 400 personnes et un très important laboratoire d'essais y est créé.
1er mars 1957 : la SNCASE fusionne avec la Société nationale des constructions aéronautiques du sud-ouest (SNCASO), devenant Sud-Aviation. Roger Béteille arrive à Cannes et prend la direction technique du Groupe technique de Cannes. Il y a un rôle primordial pour la suite du "Centre" en obtenant des "Services officiels" des budgets pour la création de moyens d'essais très importants - pots vibrants, chambre acoustique, chambre à vide, etc. et bâtiments complémentaires pour les accueillir -, nécessaires au développement des missiles balistiques, puis, plus tard, des satellites.
La Société pour l'étude et la réalisation d'engins balistiques (SEREB), maître d'œuvre du programme de missiles pour la force de dissuasion nucléaire française, est créée le 17 septembre 1959. Tous les programmes d'engins en cours sont arrêtés au profit d'un seul objectif : réaliser des missiles balistiques à longue portée.
Cannes se voit confier le début de la réalisation et des essais des modèles de développement puis devient le maître d'œuvre industriel de la case à équipements des missiles SSBS et MSBS. C'est le début d'une construction en grande série.
En parallèle, Roger Béteille invente le concept et réalise le X422, un engin d'avant-garde à statoréacteur, essayé avec succès en 1967. Il est, avant la lettre, un authentique missile de croisière fonctionnant à Mach 2. Projet abandonné, il aura plus tard, développé sur un autre site d'Aerospatiale, un successeur opérationnel l'ASMP.
À partir des années 1960 et la création du Centre national d'études spatiales (CNES), Le Centre commence à travailler dans le secteur Spatial pour des programmes nationaux.
14 juin 1962 : création du Conseil européen de recherches spatiales (ESRO) et début des études spatiales au niveau européen.
10 juillet 1991: le Centre s'agrandit au nord de la voie ferrée avec l'inauguration du site "Éole" dédié entièrement aux activités spatiales (qui représentent maintenant plus de 50% de l'activité) par Paul Quilès, ministre de l'Équipement, du Logement, du Transport et de l'Espace, en présence d'Henri Martre, PDG de l'entreprise. Les effectifs sont maintenant de 1.400 salariés, la surface bâtie est passée à plus de 40,000 m2. Cannes est maintenant devenu le premier constructeur de satellites européen.
En 1993, le Centre s'étend sur la commune voisine de Mandelieu, par reprise de bâtiments de l'ancien Space Camp de Patrick Baudry.
1er juillet 1998 : reprise des activités Satellites d'Aerospatiale par Alcatel Space (ancienne Alcatel Espace). L'activité case à équipements des missiles quitte l'établissement qui ne fait plus alors que du "Spatial" méritant l'appellation Centre spatial de Cannes Mandelieu.
1er juillet 2005, l'entreprise fusionne avec l'industrie spatiale italienne Alenia Spazio du groupe Finmeccanica et forme Alcatel Alenia Space.
Le 10 avril 2007, deux ans plus tard, Alcatel se sépare de ses activités spatiales qui sont reprises par Thales. La société devient Thales Alenia Space qui choisit le Centre comme siège social.
Sous l'impulsion du nouveau groupe, en 2008, l'entreprise étend ses installations sur un nouveau terrain de 3,5 hectares mis à sa disposition par la Ville de Cannes, par bail emphytéotique de 24 ans, avec la construction de trois bâtiments : le projet Odyssée.