À partir des années 1960 et avec la création du Centre national d'études spatiales (CNES), le Centre commence à travailler dans le secteur spatial. Ce fut une volonté de son dirigeant de l'époque, Louis Marnay, à partir du constat de la dualité des activités techniques utilisées sur les cases à équipements des missiles et celles des plates-formes (ou module de service) des satellites.
Les technologies
Les principales technologies spatiales sont développées à Cannes, grâce à des contrats de recherche et développement (R&D) de l'entreprise elle-même (Aerospatiale en tout premier lieu), du CNES, puis de l'ESRO (devenant ESA plus tard). Elles portent principalement sur les structures avec utilisation des matériaux composites, les mécanismes, les générateurs solaires, le contrôlethermique (une technique dont le Centre est à l'origine en Europe, ayant développé les programmes de calculs et les technologies dès les années 1970 pour les premiers satellites géostationnaires européens stabilisés trois-axes Symphonie) et l'optique spatiale.
Ces technologies sont appliquées à de très nombreux programmes, ceux en maîtrise d’œuvre du Centre mais également à des contrats de sous-traitance d'autres maîtres d’œuvre, dont principalement :
le CNES pour ses premiers satellites scientifiques: Diadème, D2A Tournesol (1971), D2A Polaire (1971), D2B Aura (1975), D2B Cygne (1977), PEOLE (1970) , EOLE (1971), D5A Castor (1973) et D5B Pollux (1975).
l'ESRO, également pour ses premiers satellites scientifiques : COS-B (1975), EXOSAT (1983).
le Consortium CIFAS, gestionnaire du programme Symphonie.
Matra Espace, maintenant EADS Astrium Satellites, et ses programmes SPOT, Télécom 1&2, Helios, METOP.
Ford Aerospace, partenaire américain, maintenant Space Systems/Loral, et ses Intelsat V.
MBB pour ERS (European Remote-Sensing Satellite), puis ENVISAT.
la série des Globalstar de première génération, pour Space Systems/Loral.
l' Union européenne et son programme de satellites de navigationGalileo et son second démonstrateur Giove-B, le Centre y contribuant pour la conception et la construction de la structure, de la thermique, la fourniture du système électrique et des panneaux solaires et la spécification de l'avionique.
Par contre, sauf à de rares exceptions, bien qu'ayant de nombreuses compétences dans les domaines de l'électronique et des télécommunications, le Centre ne réalise pas d'équipements spatiaux dans ces domaines. Pour tous les satellites dont il assurera la maîtrise d’œuvre, il y aura coopération obligatoire avec des équipementiers de ces disciplines. Cela contribuera aux fusions sans doublons, et donc sans problèmes sociaux, avec les spécialistes de ces disciplines : Alcatel Space, Alenia Aeronautica.
Optique spatiale
L'optique est une technologie majeure dans le spatial, car à l'origine de grands programmes d'observation de la Terre ou astronomique. Elle devient la grande spécialité du Centre, à partir du gain du contrat pour les caméras des satellites militaires Hélios. Cela vaut la réalisation d'un site unique en Europe pour développer et tester les optiques les plus performantes :
réflecteurs laser, dont le Centre va devenir le Premier réalisateur européen, installés sur les véhicules lunaires soviétiques Lunakhod et divers satellites de géodésie : Diadème, Starlette, Stella, Météosat P2 (expérience Lasso pour la synchronisation très précise d'horloges atomiques par laser).
les caméras des satellites militaires d'observationHélios 1, puis celles d'Helios 2, puis celle du programme CSO.
les caméras des Pléiades, satellites d'observation de la Terre d'applications duales, civiles et militaires. Les instruments sont livrés à Astrium en 2008 et 2009.
les caméras Végétation embarquées sur les satellite Spot-4 lancé le 23 mars 1998 (Ariane 40, Vol 107) et Spot-5, lancé le 3 mai 2002 (Ariane 42P, Vol 151).
IASI, instrument infrarouge le plus précis dans l'espace en novembre 2007, permettant d'améliorer fortement les prévisions météorologiques et offrant des opportunités exceptionnelles en climatologie. Il est opérationnel en orbite à bord de METOP.
ISOTEL, le télescope, et ISOCAM, la caméra du satellite ISO.
COROTEL, le télescope du satellite CoRoT.
Plate-formes en série
Un exemple de Proteus : Satellite Jason-1
Le Centre développe quatre types de plates-formes qui font l'objet de réalisations en séries :
une plate-forme stabilisée en rotation (spinnée) pour les METEOSAT de 1re génération, améliorée pour ceux de la seconde génération
une plate-forme stabilisée trois-axes destinée essentiellement aux satellites de communications géostationnaires Spacebus.
la petite plate-forme multimission stabilisée trois-axes pour l'orbite basse, résultat d'un accord de coopération Aerospatiale/CNES Proteus
la filière Myriade, décidée par le CNES en 1998, dans la continuité du programme Proteus.