Chartreuse de Champmol - Définition

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Introduction

Chartreuse de Champmol
Vue générale de l'édifice

Latitude
Longitude
47° 19′ 03″ Nord
       5° 00′ 13″ Est
/ 47.3175, 5.00361
 
Pays France  France
Région Bourgogne
Département Côte d'Or
Ville Dijon
Culte Catholique romain
Type Chartreuse
Fin des travaux 1377
Protection Logo monument historique - rouge ombré, encadré.svg Classée Monument historique
Localisation
 
Chartreuse de Champmol

L'ancienne Chartreuse de Champmol était un monastère de l'ordre des Chartreux. Fondé en 1377 près de Dijon (Bourgogne) par les ducs de Bourgogne de la famille des Valois, il fut supprimé lors de la révolution française. Ce qu'il en reste aujourd'hui (intégré à la ville de Dijon) fait partie du complexe psychiatrique de la ville de Dijon.

Histoire

Construction

Les débuts

La construction de la chartreuse est décidée par Philippe le Hardi et le chantier inauguré au mois de septembre 1377. Le duc souhaite créer une nécropole rivale de celle des Capétiens, à Saint Denis ; il en choisit l'emplacement à proximité de sa capitale. Le projet prévoit la construction d'une église et de bâtiments conventuels, un petit cloître, un grand cloître bordé de cellules spacieuses qui comportent un étage et un grenier et orné d'une fontaine centrale en forme de calvaire, la salle capitulaire et la sacristie. Dirigés par Drouet de Dammartin, qui a fait ses preuves aux côtés de Raymond du Temple, l'architecte de Charles V, les travaux ne commencent vraiment en fait qu'en 1383, les fondations étant creusées au mois de juillet et la première pierre posée solennellement au mois d'août par la duchesse Marguerite et son fils Jean, le jeune comte de Nevers, qui a juste douze ans. L'église est consacrée cinq ans plus tard, en mai 1388, par l'évêque de Troyes, et les moines s'installent dans le cloître en octobre de la même année. En 1399, les bâtiments du pressoir sont terminés et les moines commencent à exploiter leur vigne.

Un chantier prestigieux

Porte d'un des deux retables de Jacques de Baerze, peint par Melchior Broederlam, musée de Dijon
Retable des Saints et martyrs
(détail)
De Jacques de Baerze et Melchior Broederlam
Décollation de saint Jean-Baptiste
Retable de Henri Bellechose pour l'église de la Chartreuse, musée du Louvre

Le chantier emploie plus de deux-cent cinquante ouvriers venus de divers horizons géographiques et de tous les corps de métier du bâtiment : imagiers (sculpteurs), peintres, tuiliers, verriers, menuisiers, fondeurs. Ils sont placés sous la responsabilités de maîtres artisans. Les fondeurs travaillent pour le canonier du duc, Maître Colart, chargé de la fabrication des cloches de l'abbaye. Le menuisier Jean de Liège est responsable des huisseries et des boiseries; on pourrait encore citer les tuilliers Perrin de Longchamps et Jean de Gironne, et les verriers Robert de Cambrai et Henri Glumosack. Le peintre chargé des travaux de décoration est un artiste du nord de la France, Jean de Beaumetz. Jean Malouel est chargé de la polychromie du tombeau de Philippe le Hardi. Melchior Broederlam est responsable, lui, de la peinture des retables sculptés par Jacques de Baerze à Termonde.

En 1384, le duc charge son imagier, Jean de Marville, du monument funéraire de Philippe le Hardi. Il emploie des tailleurs de pierre d'origine hollandaise, dont Claus Sluter. Le portail est l'œuvre de Claus Sluter, promu maître de l'atelier en 1389, qui s'occupait de la décoration de la Chartreuse. C'est également lui qui réalise le puits de Moïse, calvaire doublé d'une fontaine, qui se trouvait dans le grand cloître. En 1390, deux retables sculptés, celui des Saints et martyrs et celui de la Crucifixion, sont commandés à Jacques de Baerze. Sculptés en 1391, ils sont ensuite transportés à Ypres où ils sont peints et dorés par Melchior Broederlam entre 1393 et 1399. Ils sont installés à la chartreuse en 1399.

Les héritiers de Philippe le Hardi

Tout au long du XVe siècle les ducs de Bourgogne continueront à enrichir la chartreuse. Peintre de Jean sans peur, Henri Bellechose travaille à Dijon entre 1415 à 1444, succédant à Jean Malouel comme peintre attitré de la cour de Bourgogne. En 1416 il reçoit un paiement pour un retable destiné à l'église de la chartreuse qui se trouve aujourd'hui au Louvre.

Lorsque le duc Philippe meurt en 1404, son tombeau n'est pas encore achevé, et le nouveau duc, Jean sans peur, en confie l'achèvement à Claus Sluter puis à son neveu Claus de Werve. Il commande également un monument funéraire sur le modèle de celui de son père, qui ne sera qu'ébauché à sa mort soudaine en 1419. À la mort de Werve en 1439, le fils de Jean sans peur, Philippe le Bon, fait appel aux sculpteurs Jean de la Huerta (1443) puis Antoine Le Moiturier (1461). Le monument de Jean sans Peur et Marguerite de Bavière se trouve aujourd'hui au musée des Beaux-Arts de Dijon.

Du XVIe siècle au XVIIe siècle elle demeure un monument très admiré, même si les travaux de modernisation au XVIIIe siècle la privent de certaines œuvres médiévales, jugées désuètes et remplacées par des objets contemporains.

Après la révolution de 1789

Après la révolution française, en 1790, les Chartreux en sont chassés et elle devient bien national.

En 1791, Emmanuel Crétet (futur premier ministre de l'intérieur de Napoléon Bonaparte) utilise sa fortune personnelle pour l'acquérir et s'y retire.

Aujourd'hui

Aujourd'hui, « la Chartreuse » désigne le centre hospitalier spécialisé (CHS, synonyme d'hôpital psychiatrique) de Dijon, et l'expression « aller à la Chartreuse » signifie aujourd'hui à Dijon être hospitalisé en psychiatrie. Malgré ces vicissitudes, il demeure à la Chartreuse de fort intéressants morceaux de sculpture médiévale, témoignages majeurs de l'art burgondo-flamand.

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