Chat d'argent - Définition

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Introduction

Le chat d'argent est toujours de couleur noire.

Le chat d'argent, mandragot ou matagot est, dans le folklore français de Bretagne, de Gascogne et de Provence, un chat généralement noir et diabolique obtenu par un sorcier en échange de son âme. Il est censé se promener dans quelques lieux mystérieux pendant la nuit, et revenir à l'aube avec un stock de louis d'or pour son maître. Si celui-ci le néglige ou ne le récompense pas, le chat s'offense et peut se venger cruellement. Parfois, ce chat serait censé servir non pas un, mais neuf maîtres, et conduire le dernier en enfer. Le chat d'argent est une partie importante de toutes les superstitions attachées au chat noir, qui entrainèrent souvent une profonde crainte de cet animal chez les populations qui le considéraient comme porte malheur, et des persécutions allant jusqu'aux procès de chats pour sorcellerie.

La sorcellerie et le chat au Moyen Âge

Image traditionnelle de la sorcière.

Le chat a plutôt bonne réputation dans l'Europe du bas Moyen Âge, surtout à la campagne, où les paysans l'apprécient pour ses talents de chasseur. Les premières persécutions commencèrent par palier au Ve siècle, cependant Saint Patrick puis le pape Grégoire le Grand déclarèrent encore leur affection pour le chat. Le chat bénéficiait encore d'un respect certain au XIe siècle lorsque les premières hordes de rats noirs arrivèrent en Europe pour dévorer les céréales et les fruits.

La résurgence du culte de Freyja, la déesse germano-scandinave de la fécondité, vers le milieu du XIVe siècle entraîna l'association du chat et des cultes infernaux, manifestement en raison de son adoration passée de la part des païens et surtout de la réflexion de la lumière dans ses yeux, qui passait pour être les flammes de l’Enfer. Dans la symbolique médiévale, le chat était associé à la malchance et au mal, d’autant plus quand il était noir, ainsi qu’à la sournoiserie et à la féminité. Son comportement sexuel démonstratif, son grand besoin de sommeil considéré comme de la paresse et ses vagabondages ont contribué à lui forger une image négative. C’était un animal du diable et des sorcières. On lui attribuait des pouvoirs surnaturels, dont la faculté de posséder sept ou neuf vies. Chez les chats noirs, couleur associée au diable, seule une tache blanche sur le poitrail ou le cou leur permettait la clémence car on considérait que c'était une manifestation divine. Le chat, tout particulièrement noir est considéré comme un sorcier métamorphosé ou un démon familier.

En 1233, la bulle Vox in rama de Grégoire IX déclare que toute personne abritant un chat noir risque le bucher. Le pape Innocent VII promulgua un édit en 1484 qui conduisit au sacrifice des chats pour les fêtes populaires, ce qui marqua une grandes période de persécution pour le félin. Cet édit eut un impact important sur les couches populaires, particulièrement fanatique, puis s'étendit lentement sur la noblesse. L'inquisition réunissait dans un même feu de joie les hérétiques, les sorcières, les assassins et les chats pour la nuit de la Saint Jean. Sur les grands places de bon nombre de communes, les villageois, érigeaient des bûchers dans lesquels ils jetaient les chats qu'ils avaient capturés.

Le chat était considéré comme le déguisement du diable sur Terre pour ses visites, et fut condamné ainsi que ses maitres les sorciers et les sorcières. Selon certaines sources, il furent alors nombreux à être brulés vif sur les places publiques. D'autres affirment cependant que les rares enquêtes de grande envergure menées dans les archives infirment cette hypothèse. Les condamnations de chats au bûcher seraient aussi marginales que celles de coqs et l'on y trouverait plus de crapauds ou de loups.

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