Château de Bayac | |||
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Période ou style | |||
Début construction | XIVe siècle | ||
Fin construction | XIXe siècle | ||
Propriétaire initial | Archevêque de Bordeaux | ||
Propriétaire actuel | Ville de Paris | ||
Destination actuelle | colonie de vacances | ||
Protection | Inscrit MH | ||
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Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région historique | Périgord | ||
Région administrative | Aquitaine | ||
Département | Dordogne | ||
Commune française | Bayac | ||
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Le château de Bayac est bâti à mi côte sur la rive gauche de la Couze sur la commune de Bayac dans le département de la Dordogne. Le château de Bayac ne conserve aujourd'hui de sa splendeur d'origine que deux tours qui surplombent la vallée. dont l'un crénelée, semblable à un donjon, abrite encore « la chambre de la Reine », Aliénor d'Aquitaine, à laquelle on accède par un escalier en pierre à vis monumentale. L'une de ces tours à mâchicoulis est flanquée d'une échauguette coiffée et encastrée. La tour circulaire du XVIe siècle et le corps du logis plus récent, ont fait perdre à l'ensemble son allure défensive initiale.
Bayac formait autrefois une châtellenie qui appartenait depuis le XIVe siècle aux archevêques de Bordeaux. A une époque indéterminée, une demoiselle de Turenne, inspirée par le désir du monarque d'alors, fit céder cette terre à la maison de Grailly.
Cette terre de Bayac devint plus tard la propriété des seigneurs de Serval, du château de Couze. Un peu plus tard encore, une famille de Bosredon, d'Auvergne, détacha un de ses membres pour venir épouser à Bayac une héritière des Serval. Et ce Bosredon ou ses descendants furent mêlés aux guerres de religion qui désolèrent la France sous les règnes des fils de Henri II.
Successivement, les Anglais, les huguenots et le sires de Bannes détruiront largement l'édifice. Le coup fatal étant porté le 27 janvier 1580, le capitaine protestant, Chaus de Monsac, s'empara par surprise du château de Bayac, massacra le propriétaire Pierre de Bosredon et, après avoir pillé le château, s'empara de Couze et s'y fortifia.
En 1635, un membre de la famille de Losse épousa une Bosredon et fonda une seconde branche des Losse. Celle-ci n'eut aucun de ses membres émigrés pendant la Révolution. Elle était alors représentée par le colonel de Losse, son frère ainé, religieux au couvent de Trappe et Jean-Albert, capitaine de cavalerie, mort sans alliance.
Tous trois, pendant la révolution, vécurent paisiblement au Château de Bayac et le colonel de Losse fut plusieurs fois élevé par le suffrage de ses concitoyens à la fonction de maire de Bayac et nommé agent municipal de cette commune pour la représenter à la municipalité cantonale de Lalinde. Et en effet on voit figurer son nom, Losse, au bas de maintes délibérations de cette assemblée. Et le 30 pluviôse an IV (31 janvier 1795) prêta à Lalinde en même temps que le citoyen de Losse, serment de haine à la royauté et d'attachement inviolable à la République. Son descendant Henri de de Losse assurera le mandat de maire de la commune jusqu'en 1904. Les familles Armant, Hulin et Aussul se succèdent alors rapidement au château.
Vers 1925, Gaboriot, Parisien et directeur du journal l'Ère nouvelle et très introduit dans les milieux politiques devient le châtelain. Le château de Bayac sera alors le séjour de prédilections de nombreuses personnalités des IIIe et IVe Républiques. Présidents du Conseil, chefs de cabinets ministériels défilent : Daladier, Painlevé, Reynaud, etc. Personnage fortuné, Gaboriot séjourne au château trois ou quatre mois de l'année. Il y mène grand train de vie. Dans les derniers mois de la guerre, le Général Gamelin vient se réfugier plusieurs mois chez Gaboriot. Le château est assiégé par la Garde Mobile, Gamelin y est arrêté et conduit à la prison de Riom.
Gaboriot meurt dès la fin de la guerre. Sa veuve vend alors le château à un homme du Nord, monsieur Dubois, ébloui par le nombre d'hectares rattaché à la demeure (environ 80 ha). Il ne peut faire face à l'entretien d'une telle propriété et en 1957, il revend le château et la plupart des terres à la Ville de Paris. L'AGOSPAP (Association pour la Gestion des Œuvres Social du Personnel des Administrations Parisiennes) transforme alors le lieu en un Centre de colonie de vacances.
Les façades et les toitures de la tour circulaire ont été inscrites monument historique par arrêté du 5 novembre 1970. Le château était un centre de colonie de vacances de la ville de Paris. Un spectacle son et lumière a été présenté par les enfants de la colonie, retraçant l'histoire du château en juillet 1998. Fin 2010, il est proposé à la vente.