Le château de Beaumont-sur-Oise est un château médiéval, classé monument historique en 1992.
Cet ancien château était un des plus importants de la vallée de l'Oise.
Il est mentionné pour la première fois en 953 par Yves "l'ancien" au Pecq.
Il possédait un donjon roman rectangulaire à contreforts plats de vingt-cinq mètres de haut et cinq de large. Il fut probablement érigé par le comte Mathieu (1080-1155) en remplacement d'une précédente structure en bois de type castrum bâtie dès le IIIe siècle sur cet éperon rocheux.
La ville s'organisa et se structura autour du château, avec la construction dès le Xe siècle de la collégiale castrale et d'une église paroissiale.
Il y avait une chapelle absidiale et une église du XIIe siècle sous le prieuré Saint-Léonor, détruite sous la Révolution, et une collégiale carolingienne qui subsiste.
En 1226, Louis XI devint comte de Beaumont et résida au château.
La forteresse fut de nombreuses fois détruite puis reconstruite entre le Xe siècle et le XVIIe siècle.
Pendant la guerre de Cent Ans, les Anglais occupèrent la ville durant quarante ans et le château de 1420 et 1435. En 1432, le château fut démoli sur l'ordre du duc de Bedford. En 1434, La Hire le reconstruit mais il sera très vite redémolit par John Talbot.
En 1590, lors des guerres de religion, l'artillerie causa des dégâts importants aux tours de la forteresse assiégée par Henri IV.
En 1814, le château cessa d'être une place militaire.
Donjon, vue Sud-ouest | Vue du ciel (haut à droite) |
Son site en fait un lieu de défense stratégique grâce à son point de vue dominant sur l'Oise 20 mètres en dessous.
Le mur d'enceinte mesurait 200 mètres de long sur 2,40 m d'épaisseur et sur dix à quinze de hauteur.
Sa structure forme une moitié de polygone régulier de quatorze côtés avec sept tourelles rondes.
Son entrée était composée d'un pont-levis et d'une porte voûtée.
Son donjon de trois étages abritait contrairement à l'usage les appartements du seigneur.
Les murailles ont été dégagées et réhabilitées en 1997.
De 1984 à 1987, le site a bénéficié de fouilles archéologiques qui ont révélé une succession de vestiges architecturaux s'échelonnant sur un millénaire.
Il y eut tout d'abord une église qui, au Xe siècle, recueillit les reliques de Saint Léonor, moine évangélisateur de rite irlandais venu des îles britanniques par la Bretagne.
Vint ensuite, au XIe siècle, un prieuré avec son immense église romane à une nef et deux collatéraux, de 32 m de long et 20 m de large.
Au XIIe siècle, un grand cloître fut construit contre cette église.
L'église, qui dominait une petite colline, protégée par différentes enceintes militaires placées en contrebas et sur la hauteur, devint à l'époque gothique un véritable rempart au Nord comme à l'Est. Le collatéral Nord fut entièrement reconstruit, formant une muraille de 25 m de dénivelé vertical. De même, le chœur à l'Est fut à plusieurs reprises reconstruit sur le vide pour former, à l'état final, un chevet plat, sorte de tour carrée saillant sur le vide, de 25 m de dénivelé en contrebas et d'un minimum de 15 à 20 m d'élévation.
Sans doute à cette époque, les différentes enceintes militaires sont remplacées une grande muraille extérieure flanquée de tours circulaires pleines. Un observateur se tenant à l'extérieur de l'enceinte, face à l'imposante église gothique du prieuré, se trouvait devant une muraille imposante de 35 à 40 m d'élévation totale. On imagine le caractère monumental que présentait le prieuré clunisien de Saint-Léonor au sommet de Beaumont-sur-Oise.
Pour la partie castrale proprement dite, il y eut le donjon roman, à l'époque l'un des plus grands de France, et vraisemblablement aussi haut que son emprise au sol, soit 35-40 m de haut. C'est la « tour de Beaumont » largement mentionnée par la tradition.
Ce donjon, comme la muraille extérieure, furent arasés à la fin de la guerre de Cent Ans.
Au XVIe siècle et au XVIIe siècle des boulevards d'artillerie noyèrent le rez-de-chaussée du donjon roman dans une masse de terre considérable.