Nombre de clochers tors qui le sont devenus avec le temps sont octogonaux, c'est-à-dire que leur flèche comporte huit pans. Ce sont des clochers de villes moyennes. En effet, quand une paroisse de cent habitants construit son église, son clocher sera presque toujours à deux ou quatre pentes. C'est une question de prix de revient. D'autre part, quand la paroisse dépasse les 10 000 habitants, on fait appel à des artisans spécialisés dans ce genre de construction.
Les clochers octogonaux en bois sont constitués :
Un croisillon a le maximum d'efficacité lorsque son angle est de 45°. Or dans les clochers octogonaux, les croisillons de la pyramide ont un angle qui peut être supérieur à 45°. Les clochers octogonaux ont donc plus de chance de devenir tors.
Le clocher repose sur le poinçon, toute la science du charpentier étant de savoir répartir le poids de la couverture sur la maçonnerie ou la tour en pierre qui le supporte.
Le poinçon repose lui sur deux poutres encastrées en croix selon la technique du mi-bois. Ces deux poutres reposent sur la maçonnerie. Cet encastrement, en ôtant à chacune des deux poutres une partie de leur épaisseur, provoque un point de fragilité.
Celles-ci peuvent donc ployer sous le poids, entrainant l'affaissement de la charpente, et la vrille du clocher car, les côtés étant à présent trop longs pour le poinçon, ils se vrillent pour compenser.
Mais cette vrille ne se produit que lorsque le poids de la couverture est trop élevé. Cela arrive parfois lors d'un remplacement de toiture.
Parfois les couvreurs utilisent des matériaux différents de ceux prévus à l'origine. Cela est vraisemblablement le cas du clocher de Chesterfield, dont la toiture en mélèze, recouverte de feuilles de plomb, pèse 50 tonnes, la charpente s'est affaissée en tournant.