Parfaitement symétrique, elle permet de bien apprécier le matériau et la disposition roman/gothique en hauteur. Un auvent repose sur le départ d’un porche disparu. À l’angle nord de la façade, la base du clocher est roman. Le portail roman a été fortement dégradé par les Protestants pendant les Guerres de Religion : toutes les têtes sont brisées.
La sculpture du portail roman est d’inspiration méridionale. Son arrangement est factice, les emplacements des éléments ayant été bouleversés. Chacun des pieds-droits représente deux apôtres, juchés sur des lions, encadrés de colonnettes d’un riche décor antiquisant. On y trouve également des cannelures, feuilles de laurier et rinceaux, éléments du répertoire antique. Les statues du portail représentent les apôtres :
Ces statues, avec leur léger fléchissement des jambes, la finesse et le drapé des vêtements s’apparentent aux sculptures provençales d’Arles et de Saint-Gilles-du-Gard.
Ces pieds-droits proviendraient d’un porche architecturé, à l’image des réalisations méridionales. Ruiné au XVIe siècle, voire déjà à la fin du XIIIe siècle, on recomposa le portail tel qu’il est aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, sa sculpture peut être datée du milieu du XIIe siècle.
Les chapiteaux des colonnettes sont surmontés de motifs de palmettes disposés en frise au-dessus de l’abaque. Ils sont historiés :
L’église présente aujourd’hui une nef unique de quatre travées, un transept saillant et un chœur profond à abside polygonale. Les parties occidentales de l’église, notamment les parties basses de la nef, sont romanes. Le chœur, le transept et le voûtes de la nef sont gothiques.
La nef romane apparaît jusqu’à la frise à 12 mètre de hauteur, juste au-dessous du triforium. Onze colonnes engagées rythmaient le vaisseau, de part et d’autre. Reposant sur des chapiteaux engagés, une arcature aveugle de dix arcs en plein-cintre couronne l’ensemble. Ces supports sans dosseret constituaient l’unique décoration de l’église. Il n’y avait ni les chapelles percées dans les murs ni les pilastres supportant les ogives gothiques.
Le grand intérêt de Saint-Barnard réside dans la collection de chapiteaux sculptés de la nef. Ils ont tous les mêmes tailloirs et la même mouluration, une doucine sous un filet.
La partie haute de la nef est gothique, avec un triforium, galerie à colonnettes formée de 160 arcades de tracé brisé ; ses chapiteaux sont décorés de fleurs, de feuilles ou de têtes humaines. La voûte d’ogives a été refaite au XVIIe siècle à l’identique.
Le transept, le chœur et l’abside sont entièrement gothiques. Le chœur et l’abside sont richement décorés de peintures du XIVe siècle, géométriquement mais sans symétrie (chevrons, cloches, spirales, damiers…), représentant la Jérusalem céleste : créneaux gardés par des anges (ailes), des saints (auréoles) ou des rois (couronnes).
Les deux portails romans au nord et au sud de la nef.
On y entre par une porte du XIIe siècle. Cette chapelle et le résultat de la fusion de deux petites chapelles : la chapelle Saint-Maurice et la chapelle Saint-Étienne. Elle date du XIVe siècle.
![]() Tenture de la collégiale Saint-Barnard (détail) | Mise au tombeau du XVIIe siècle |