La notion de comportements-barrière regroupe tous les gestes et comportements individuels et/ou collectifs susceptibles de bloquer une épidémie à sa source, en freinant la propagation des microbes contagieux.
Elle s'applique tant à la sphère privée qu'à la sphère publique, à l'individu qu'au groupe et à la société.
On parle aussi de mesures comportementales, mesures sociétales ou de mesures non-pharmaceutiques. Ces mesures font partie des mesures organisationnelles.
Le principe vaut pour toutes les maladies infectieuses et est décliné en mesures adaptées aux caractéristiques propres de chaque microbe. Les gestes qui peuvent protéger contre la contagion diffèrent selon le microbe - mode d'action et de contagion, pathogénicité - qu'il faut donc bien connaître, et qui peuvent évoluer au cours d'une épidémie, soit parce que le virus mute, soit parce qu'il rencontre des populations dont qui lui sont immunitairement plus vulnérables.
À titre d'exemple :
Avec un virus de type H5N1 ou ayant des caractéristiques proches du virus de la grippe de 1918, le risque de pénurie ou d'inefficacité des traitements antiviraux ou des vaccins - s'ils ne provoquent pas d'adaptation sélective rapide de souches virales - permettront au mieux que de diminuer d’un jour ou deux la durée de la maladie et espère-t-on l’intensité des symptômes et donc le nombre de morts. Les hôpitaux et services de santé seront surchargés.
On ne dispose pas encore de détecteurs permettant de mesurer en temps réel la présence de virus dans l'air.
La lutte contre une pandémie grippale passe donc également par des mesures non-pharmaceutiques, comportementales et organisationnelles.
Le virus grippal est dangereux lorsqu'il est à la fois très pathogène et hautement contagieux. Lorsqu'il est contagieux, il est réputé facilement transmis par l'air lors des éternuements ou des toux, et par les mains ou des objets souillés (fomites). Dans le cas d'une grippe systémique, c’est-à-dire qui attaque de nombreux organes et systèmes vitaux, chez les malades gravement touchés la contagion pourrait aussi venir des excréments, voire de l'urine.
En cas de pandémie, au niveau d’alerte 6, l’AFSSET considère que « les conditions de température et d’humidité régnant dans l’atmosphère des bâtiments collectifs peuvent être favorables à la survie du virus pendant plusieurs heures » et que « la transmission par les climatisations centralisées ne peut être complètement exclue » mais elle est difficilement évaluable car il dépend de variables complexes (virulence de la souche virale, cheminement et turbulence de l’air dans les pièces et les systèmes de ventilation, etc.). Les filtres biocides, électrostatiques, la désinfection par ionisation, photocatalyse, UV, plasma froid, etc. n'ayant pas pu être testé en situation réelle d'exposition à des virus hautement pathogène, dans l'attente de plus d'informations, l'AFSSET a recommandé dans un rapport rendu le 9 juin 2009 les mesures et comportements-barrière classiques, avec par ordre hiérarchisé (décroissant en efficacité) :
Si un bâtiment collectif dispose d'une centrale de climatisation (climatisation centralisée), l'AFSSET suggère de maintenir l'apport d'air extérieur et d'arrêter, si possible sans autre inconvénient, le recyclage. Si ce découplage du recyclage est impossible, maintenir le fonctionnement normal de la centrale de traitement de l'air.
les responsables d'installations de climatisation devraient toujours tenir à jour le schéma des installations et un registre d’entretien, et maintenir l'aération régulière des locaux, et veiller à ce que les entrées d’air et bouches d’aération ne soient pas obstruées et « procéder à des essais de passage en tout air neuf, dans les bâtiments dotés d’une centrale de traitement d’air avec recyclage d’air ».