Les comportements-barrière sont l'ensemble des gestes et comportements individuels et collectifs susceptibles de ralentir la propagation d'une épidémie. La notion de comportements-barrière, dans le domaine de la lutte contre les épidémies, a été vulgarisée à l'occasion de la médiatisation du SRAS et de la grippe aviaire. Mais, des mesures-barrières complexes et efficaces étaient pratiquées dès l'Antiquité et l'ont été à grande échelle contre les vagues successives de peste noire au milieu du xive siècle.
Il y a plusieurs niveaux de barrière contre les maladies infectieuses.
Un conseil aujourd'hui banalisé est de mettre la main devant la bouche quand on éternue ou tousse. Ce geste protège l'entourage immédiat et dans l'instant, mais le virus est alors abondamment présent sur la peau des mains et peut être déposé sur divers objets qui deviennent alors des fomites. Un malade grippé peut éternuer des dizaines de fois dans la journée et ne pas être en mesure de se laver les mains à chaque toux ou éternuement (sans toucher les poignées de portes ni la robinetterie).
Quand le malade n'a pas de masque, ni de grand mouchoir ou de mouchoir en papier immédiatement disponible, l'objectif d'un comportement-barrière est que la personne éternue en protégeant son entourage, mais sans se contaminer les mains.
Deux méthodes (gestes et comportement-barrières) permettent de le faire facilement. Il s'agit d'éternuer et/ou tousser dans un coude, le bras plié devant soi ou d'éternuer dans les deux coudes, les deux bras croisés devant soi, les mains sur le côté ou en arrière. La méthode permet aussi de ne pas réinspirer un grand nombre de particules virales comme lorsqu'on porte un masque chirurgical ou sans valves. Elle permet aussi de perdre le réflexe qu'ont certaines personnes de se pincer le nez en éternuant, ce qui est douloureux pour les tympans.
Ces méthodes peuvent être apprises aux enfants et il est aisé d'en expliquer l'intérêt : limiter le risque de contamination des mains, et par la suite d'objets. Le 'bon-mauvais' réflexe de mettre la main devant la bouche est plus difficile à perdre pour l'adulte.
Eternuer dans ses coudes sans contaminer l'environnement est a priori encore plus efficace avec des vêtements longs que bras nu.
Tousser est un acte réflexe. Cracher au sol, notamment dans les espaces publics est cependant une pratique moralement ou juridiquement condamnable dans certains lieux, pays et cultures, mais néanmoins courante. Cette pratique est réputée contribuer à la diffusion de microbes tels que ceux de la grippe, de la tuberculose.
Cracher est parfois nécessaire ; l'expectoration et le crachat sont des moyens naturels pour les poumons de se débarrasser d'impuretés inhalées ou de résidus biologiques nuisant à la fonction pulmonaire (mucosités, cellules mortes, pus, sang..). Avaler ces produits n'est pas souhaitable.
Après expectoration, le crachat est généralement avalé. Le mucus pulmonaire peut être éventuellement infecté ou pollué. Certains virus peuvent être détruits par l'acidité stomacale ; il n'est cependant pas exclu que les propriétés de surface de l'acide puissent permettre à certains virus de se fondre dans le mucus stomacal où il sera protégé de l'acide gastrique (ce mucus, qui protège la paroi de l'estomac est riche en acide sialique, qui est la cible du virus dans l'organisme). Le mouvement des parois de l'estomac et du bol alimentaire peuvent permettre aux virus de passer dans l'intestin qu'ils peuvent alors infecter. De nombreux microbes, et certains parasites colonisent de cette façon l'intestin, certains passant facilement la barrière stomacale.
Au XIXe siècle, les lieux publics, dont les saloons aux USA, étaient équipés de crachoirs. Durant la grippe espagnole, alors que la tuberculose était encore très répandue, étaient vendus dans certains pays occidentaux des crachoirs portatifs (par exemple en forme de tortue dont la carapace servait de couvercle) permettant aux gens de cracher en ville ou dans les transports en commun, en préservant un minimum d'hygiène.
Dernièrement, ce sont les mouchoirs en papier qui sont les plus utilisés. Les plans nationaux contre une éventuelle pandémie de grippe encouragent l'utilisation de mouchoirs en papier, à brûler ou jeter dans des poubelles à double sac, à éliminer dans les conditions d'hygiène optimales.
Ils doivent être modifiés et adaptés pour faire face à la maladie et au risque de contagion. Face à une grippe pandémique, les baisers, les accolades sont à éviter, les soins aux enfants ou aux personnes âgées doivent faire l'objet de précaution supplémentaires. {{Référence nécessaire}}
Le modèle animal et l'expérience des premiers cas humains montrent qu'à la différence des virus responsables des grippes saisonnières, le H5N1 HP peut attaquer de nombreux organes, et qu'on peut le retrouver, parfois abondant, dans l'intestin et les excréments qui deviennent alors des produits à risque (y compris chez le chat domestique, chez les volailles et autres oiseaux d'ornement ou encagés).
Une gestion attentive des boues d'épuration, des fosses septiques, des réseaux d'égouts ainsi que du nettoyage des toilettes publiques peut être un facteur important pour limiter une épidémie grippale due à un virus hautement pathogène afin de limiter toute transmission par voie orofécale.
A titre d'exemple, certains experts, dont au sein de l'AFSSA en France, ont noté en 2005 un fait : les 5 premiers foyers de grippe aviaire en Russie de l'année étaient tous situés le long du transsibérien, et les 2 suivants le long d'une voie ferrée qui lui est perpendiculaire. Les excréments étaient rejetés depuis les trains sur les voies puis ingérés par les oiseaux.