Conrad Gessner | |
Portrait de Conrad Gessner | |
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Naissance | 26 mars 1516 Zurich |
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Décès | 13 décembre 1565 Zurich |
Nationalité |
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Profession(s) | naturaliste |
Conrad Gessner (aussi connu sous le nom de Konrad von Gesner, Conradus Gesnerus), né le 26 mars 1516 à Zurich et mort le 13 décembre 1565 à Zurich, est un naturaliste suisse.
Issu d'un milieu très modeste, son père est fourreur et tanneur. Gessner devient orphelin de bonne heure car son père est tué durant la bataille de Zoug (1531). La famille se disperse et Gessner part vivre avec un oncle qui lui donne l'amour de la littérature et de la botanique. Soutenu financièrement par son tuteur, Oswald Myconius (1488-1552), il mène une vite itinérante et étudie à Zurich et à Bâle mais aussi à Strasbourg, Paris et Montpellier (où il passe deux ans). En 1541, il obtient le grade de docteur en médecine ; sa thèse porte sur la détermination du siège des émotions et des sensations, à savoir le cœur ou le cerveau, Gessner optant pour le second.
Il est anobli par l'empereur Ferdinand Ier et, en 1557, est nommé professeur de philosophie naturelle à Zurich.
Il fait de nombreux voyages naturalistes et est l'un des premiers à s'intéresser à la flore et aux minéraux alpins. On le considère parfois comme l'un des initiateurs de l'alpinisme.
Ses œuvres montrent l'étendue de ses connaissances et de ses centres d'intérêts. Il écrit sur la linguistique, la philologie, la pharmacopée et la médecine, la bibliographie, la minéralogie, la zoologie et la botanique.
En 1564, une épidémie, souvent décrite comme étant de peste, éclate dans sa ville. Conrad Gessner en est atteint après avoir soigné des malades. Il meurt l'année suivante.
L'œuvre de Gessner va inspirer de nombreux autres auteurs, avec lesquels il est en correspondance, notamment Ulisse Aldrovandi. Il marque l'une des plus importantes étapes de la naissance de la science européenne. Hermann Boerhaave le désigne comme un prodige d'érudition (monstrum eruditionis) et Joseph Pitton de Tournefort comme le père de toute l'histoire naturelle.
Il fait paraître, en 1555, les 21 volumes de ses Mithridates. De differentiis linguarum tum ueterum, tum quae hodie apud diuersas nationes in toto orbe terrarum usu sunt, Conradi Gesneri Tigurini Obseruationes.. Cette œuvre est considérée comme l'un des ouvrages fondateurs de la linguistique comparative et de la philologie moderne. Gessner y présente, suivant un ordre alphabétique, toutes les langues vivantes ou mortes qu'il connaît.
Comme bien d'autres avant lui, il compile les auteurs qu'il connaît, tant de son époque que de l'antiquité mais aussi les auteurs arabes et hébreux. Mais il n'est pas qu'un simple compilateur. Il critique ces sources et ajoute de nombreux détails tirés de ses propres observations. Il publie en 1545, Bibliotheca universalis sive catalogus omnium scriptorum locupletissimus in tribus linguis Latina, Graeca et Hebraica, une vaste bibliographie de 1 264 pages où il présente 1 800 auteurs et leurs œuvres. Gessner peut être considéré comme le fondateur de la recherche bibliographique en Europe. Car déjà au Xème siècle, dans le monde arabe, on rédigeait des ouvrages bibliographiques inventoriant toutes les œuvres jusqu’alors connues depuis l’antiquité : Parmi ces ouvrages, nous avons le Fihrist d’Ibn an-Nadim (Xème siècle) qui est actuellement considéré comme une référence en la matière, et qui répertorie toutes les œuvres qu’il connaissait à son époque, dans toutes les spécialités, et ce depuis l’antiquité grecque. Ibn Abi Ossaybi’ah rédigera plus tard (XIIIème siècle) une œuvre similaire, mais consacrée aux œuvres médicales.