En France, le conseiller principal d'éducation (CPE) est un fonctionnaire de l’Éducation nationale, qui exerce dans les collèges, les lycées et les lycées professionnels.
La circulaire de 1982[1] définit les missions du CPE selon trois axes :
Les CPE sont responsables du service de "Vie scolaire" de l'établissement, qui comprend l'ensemble des personnels d'éducation (assistants d'éducation, médiateurs, personnels de surveillance et d'animation...).
Les CPE sont les descendants directs des surveillants généraux, les "surgés". Ce corps de fonctionnaire, créé en 1847, se voyait principalement attribuer des missions liées à la discipline des élèves. Contrôler les absences et les retards, surveiller les élèves dans la cour ou à l’étude, sonner la cloche sont ses principales attributions. Ces missions, totalement dénuées de perspectives éducatives[non neutre], ont contribué à forger l’image caricaturale du surgé, « père Fouettard » en blouse grise.
La création du corps dit des MI-SE (maîtres d’internat et surveillants d’externat) en 1937 permet aux surveillants généraux de se consacrer à des tâches plus éducatives.
L’après-guerre marque une profonde réforme du système éducatif. De nouveaux types d’établissement sont créés (CET, CEP). C’est aussi l’essor des mouvements d’éducation populaire, des colonies de vacances, souvent initiées par des personnels de l’instruction publique. Cet ensemble amène vite une réflexion sur la place des adolescents dans la société et la prise en compte de leurs spécificités. Les surveillants généraux commencent à vouloir rompre avec leur image répressive et se voient reconnaître des missions d’animation socio-éducative en 1965.
Les évènements de mai 68 sont suivis d’une profonde remise en question de nos modèles sociaux et éducatifs. L’institution commence à prendre en compte les nouvelles spécificités de la jeunesse qui réclame une reconnaissance plus éducative et moins répressive de la part de l’État. C’est donc logiquement que le surveillant général doit disparaitre pour laisser la place à un métier basé sur l’écoute, le suivi de l’élève et l’animation socio-éducative. En 1970 est créé le corps des conseillers d’éducation et des conseillers principaux d’éducation (CE et CPE), les premiers de catégorie B exerçant en collège et les seconds de catégorie A exerçant en lycée.
Une nouvelle circulaire datée de 1972 déterminera un peu plus précisément leurs missions autour de "tâches pédagogiques", "d’animation éducative" et de "sécurité physique et morale des élèves". Toutefois, la structure et la rédaction de cette circulaire pose comme socle préalable et de manière très précise le côté disciplinaire et la filiation aux surveillant généraux. Cette circulaire de 72 et son architecture permet de saisir, avec un regard historique, les tensions de l’époque qui s’expriment pleinement. L’évolution des contours et contenus des missions des CPE est en marche.
L’alternance politique et un front syndical actif vont permettre d’aboutir à l’écriture d’une deuxième circulaire de mission pour les CE-CPE. En plus de redéfinir les spécificités du métier, cette circulaire fait sortir les CE-CPE des équipes de direction auxquelles ils étaient toujours rattachés et fixe leur service hebdomadaire à 39h.
Par la suite, des mesures ont été prises pour rapprocher le statut des CE-CPE à celui des enseignants. La loi d’orientation de 1989, en particulier, abolit le statut de CE pour ne garder que celui de CPE, et organise un vrai concours externe pour leur recrutement. Par la suite les CPE bénéficieront d’une formation initiale en IUFM à l’instar des professeurs certifiés.
Á partir de 2011, les candidats au concours devront posséder un diplôme national de master ou être inscrits en dernière année de master.