Couvent des Dames de Berlaymont - Définition

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Introduction

Le couvent des Dames de Berlaymont a été fondé en 1625 par Marguerite de Lalaing, avec la complicité de son époux Florent de Berlaymont.

La Fondation

Après avoir partagé leurs biens entre leurs enfants, les comtes de Berlaymont sollicitent de l’archiduchesse Isabelle d'Espagne l’autorisation de fonder un cloître de chanoinesses régulières de Saint Augustin à Bruxelles. Ils veulent y affecter leur hôtel particulier, acquis de la famille de t’Serclaes, une somme de 100.000 florins pour la construction de l’église et une rente en biens-fonds de 6.000 florins constituée sur le domaine de Montigny, hérité de Florent de Hornes, exécuté à Simencas (Espagne) en 1570 sur ordre de Philippe II d'Espagne.

L’archiduchesse donne son accord par ordonnance du 18 décembre 1624 alors que son architecte, Jacques Franquart (1577-1651) est déjà à pied d’œuvre. Rédigées par le provincial des jésuites, Charles Scribani (1561-1629), les constitutions se fondent sur la règle de saint Augustin avec des emprunts à celle de saint Ignace. Elles sont confirmées par le pape Urbain VIII le 10 août 1626.

A la fois contemplatives et éducatrices – ora et labora - les dames de Berlaymont sont recrutées dans l’entourage de la fondatrice pour la solidité de leur foi et de leur vocation, mais aussi la qualité de leur jugement et de leur humeur, indispensable pour vivre en communauté. Tribu à l’esprit du temps, les religieuses sont réparties en deux classes. En raison de difficultés de recrutement, cette distinction est toutefois abolie un demi-siècle plus tard. Pour être chanoinesse, il fallait d’abord justifier de quatre quartiers de noblesse. Les autres, jeunes personnes nées de parents honnêtes sans titre de noblesse, étaient maîtresses des escollières. A l’instar des sœurs converses, elles ne participaient à l’office que le dimanche et les jours fériés. Elles devaient aider les chanoinesses à instruire des filles d’honnêtes bourgeois en tout ce qui avait rapport à la religion et à la morale, ainsi qu’aux ouvrages de mains indispensables à une bonne ménagère. Il fallait en faire de vraies chrétiennes, à la hauteur de leur mission domestique et capables de tenir leur rang dans le monde.

Les huit premières moniales entrent en clôture le jour de la Pentecôte 1625. La mort de Florent de Berlaymont au cours de leur noviciat retarde toutefois la prise d’habit et la fondation officielle, qui sont célébrées le 25 mai 1627 entre les mains de Monseigneur Jacques Boonen, quatrième archevêque de Malines, en présence de l’archiduchesse Isabelle. Un an plus tard, Marie de Duras est élue prévôte et non abbesse de la communauté, pour mieux souligner que la fonction ne lui confère aucun privilège par rapport à ses sœurs.

Elles s’installent à l’ombre de la cathédrale Saints Michel et Gudule, dans l’hôtel particulier de la fondatrice, situé impasse Etengat – Trou à manger - où les maçons du chantier de la cathédrale se retiraient pour prendre leur repas, assis dans les encoignures des anciens remparts. L’impasse est aussi appelée cul-de-sac des Dames anglaises en raison de la présence d’un couvent de réfugiées bénédictines. Elle donne dans la rue d’Assaut et portera ensuite, après percement à travers la propriété confisquée par les Français, le nom de rue de l’Education, puis de Berlaymont. Comme bien d’autres rues du quartier, elle a disparu pour les besoins du tunnel ferroviaire de la jonction entre les gares du Nord et du Midi (1903-1952).

Une chapelle baroque, dédiée à l’Épiphanie, sépare le quartier des enfants du cloître. Elle abrite le siège de la confrérie des Saints Rois Mages dont les gouverneurs généraux des Pays-Bas sont désignés prévôts. Le jardin en paliers descend jusqu’à la rue Montagne-aux-Herbes-Potagères sur laquelle il s’ouvre par une grille.

Le rayonnement du couvent et de son école ne faiblit pas malgré les difficultés matérielles auxquelles il est parfois confronté. Il échappe ainsi, comme par miracle, aux bombardements intensifs de l’armée française en 1695 et en 1746.

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