Les cyclones extratropicaux se déplacent donc généralement d'ouest en est dans les deux hémisphères, mus par la circulation d'ouest aux latitudes moyennes. Quand la circulation est purement "zonale" , sans composante nord-sud, la cyclogénèse est relativement faible car les fronts peuvent difficilement entreprendre leur rotation autour de la dépression.
Par contre, lorsque la circulation d'altitude bascule et forme un creux pour devenir un flux méridional, qui s'étire dans une direction nord-sud, il en résulte un mouvement plus lent vers le nord ou le sud des dépressions. Elles peuvent alors se creuser sous le courant-jet car les vents le long de la zone frontale ont la composante nord-sud nécessaire.
De tels changements de direction sont en général dus à l'interaction d'un cyclone avec d'autres systèmes dépressionnaires, des creux barométriques, des crêtes ou des anticyclones. Un puissant anticyclone stationnaire peut aisément bloquer un cyclone extratropical. De tels blocs sont courants et trois choses peuvent en résulter:
On peut également assister à un mélange des trois effets.
Lorsqu'un cyclone extratropical en rencontre un autre (ou un quelconque vortex cyclonique), ils se combinent et deviennent un cyclone binaire, dans lequel les deux vortex tournent l'un autour de l'autre (on parle d'effet Fujiwara). Dans la plupart des cas, il en résulte éventuellement la fusion des deux systèmes dépressionnaires en un seul. Dans certains cas cependant, le résultat n'est que le changement de trajectoire de l'un ou l'autre, ou même des deux cyclones. L'évolution précise de telles interactions dépend de facteurs comme la taille, la force, la distance entre les deux cyclones et des conditions atmosphériques régnant autour d'eux.
Il existe actuellement deux modèles des cycles et de l'évolution d'un cyclone - le modèle norvégien et le modèle de Shapiro-Keyser.
L'école norvégienne de météorologie a développé un modèle idéalisé de formation, maturation et mort des dépressions des latitudes moyennes durant la Première Guerre mondiale. En 1919, ces météorologistes ont publié les résultats de leurs recherches basés presque exclusivement sur des observations de surface et seulement quelque sondages d'altitude. Ce concept s'est graduellement répandu dans le monde. Le point principal de ce modèle est que ce processus est prévisible alors que la dépression progresse à travers la frontière frontale et entre graduellement dans la masse d'air froid. On retrouve donc l'onde initiale le long de la partie la plus près de l'air chaud alors que les systèmes matures se retrouvent dans l'air froid et qu'un nouvelle onde frontale s'en éloigne avec le front.
Avec l'avènement des radiosondages et des photos satellitaires, les météorologues se sont aperçus que le comportement des systèmes dépressionnaires ne correspondaient pas exactement au modèle norvégien. Shapiro et Keyser ont proposé une variante en 1990. Ils se sont rendu compte que le front froid semblait se détacher, durant la phase de maturation, de la dépression lorsque le flux d'altitude était fortement confluant. La température autour de cette dernière s'homogénéisait derrière le front chaud. Éventuellement l'air doux fait le tour de la dépression dans ce qu'ils ont appelé la séclusion au lieu d'une occlusion conventionnelle. L'air doux en surface dans ce secteur est surmonté d'air froid et devient très instable. De la convection se développe et le gradient de pression est très serré menant à des vents violents.