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Constructeur | Dassault Aviation | |||
Rôle | Bombardier stratégique | |||
Statut | Retiré du service | |||
Premier vol | 17 juin 1959 | |||
Mise en service | 1er octobre 1964 | |||
Date de retrait | 23 juin 2005 | |||
Nombre construit | 62 | |||
Équipage | ||||
1 pilote, 1 navigateur | ||||
Motorisation | ||||
Moteur | SNECMA Atar 9K | |||
Nombre | 2 | |||
Type | Turboréacteurs avec postcombustion | |||
Poussée unitaire | 68,65 kN | |||
Dimensions | ||||
Envergure | 11,84 m | |||
Longueur | Avec perche de ravitaillement en vol : 23,49 m | |||
Hauteur | 5,40 m | |||
Surface alaire | 78,00 m² | |||
Masses | ||||
À vide | 14 500 kg | |||
Avec armement | 31 600 kg | |||
Maximale | 33 475 kg | |||
Performances | ||||
Vitesse maximale | À 13 125 m : 2 340 km/h (Mach 2,2) | |||
Plafond | 18 000 m | |||
Vitesse ascensionnelle | 2 588 m/min | |||
Rayon d'action | À 958 km/h et 13 125 m : 1 240 km Avec réservoirs externes : 4 000 km | |||
Armement | ||||
Interne | Bombe AN-11, AN-21 ou AN-22, ou une nacelle CT.52 de reconnaissance, semi-encastrées sous le fuselage | |||
Externe | missile ASMP, 2 réservoirs externes de 2 500 L, conteneurs ECM, bombes classiques (charge maximale : 6 800 kg) | |||
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Le Dassault Mirage IV est un bombardier stratégique français dont les études ont débuté à la moitié des années 1950. Entré en service en 1964, il fut le premier vecteur de la « triade » de la dissuasion nucléaire française. Sa carrière durera plus de 40 ans (retrait du service en juin 2005) dont les 10 dernières seront uniquement consacrées à des missions de reconnaissance.
Le 18 octobre 1945, le président du gouvernement provisoire de la République française Charles de Gaulle crée par ordonnance no 45-2563 le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) avec pour mission de « mettre en œuvre l'utilisation de l'énergie atomique dans les domaines de la science, de l'industrie et de la défense nationale » française, bien que ce dernier objectif ne soit pas clairement avoué.
L'instabilité des gouvernements de la IVe République ne favorise pas un plan à long-terme visant à doter la France de l'arme nucléaire. Cependant, le 20 juin 1952, le président du Conseil Antoine Pinay et son secrétaire d'État aux Finances Félix Gaillard présentent un projet de loi de programme pour la réalisation du plan de développement de l'énergie atomique (1952-1957), qui prévoit la production d'une quantité significative de plutonium. Au sein du même gouvernement, certains sont favorables à l'arme nucléaire, d'autres dubitatifs et d'autres hostiles. Puis, le 20 mai 1954, le ministre de la Défense nationale français René Pleven consulte officiellement les secrétaires d'État sur un programme nucléaire de défense et le 26 octobre 1954, le président du Conseil Pierre Mendès France signe un décret instituant une Commission supérieure des applications militaires de l'énergie atomique, complété le 4 novembre 1954 par un arrêté créant un Comité des explosifs nucléaires.
Enfin, le 20 mai 1955, sous le 2e gouvernement Edgar Faure, le CEA, le secrétaire d'État aux Finances et aux Affaires économiques Jean Gilbert-Jules et le ministre de la Défense nationale et des Forces armées Pierre Kœnig signent un accord mettant fin aux débats parlementaires de la IVe République et décident de financer la bombe A sur la période 1955-1957. Même si elle ne le dit pas, la France est donc décidée en 1955 à rejoindre à l'horizon 1963, pour les plus optimistes, le « club » détenteur de l'arme nucléaire siégant au Conseil de sécurité des Nations unies (les États-Unis dès 1945, l'URSS qui leur emboite le pas en 1949 puis le Royaume-Uni en 1952). D'autres décisions viennent confirmer ce choix :
En dépit de ces décisions en faveur de la construction d'une arme nucléaire, demeure le problème du vecteur.
Par ailleurs, les États-Unis sont alors préoccupés par la non-prolifération nucléaire en Europe. Selon Yves Le Baut, ancien conseiller militaire au CEA puis directeur de la DAM, les États-Unis sont « sur le point de nous imposer [à la France, ndlr] une limitation de la libre disposition des matières nucléaires, donc de nous interdire la réalisation d'un armement nucléaire national ».