Dépendance au jeu vidéo - Définition

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Introduction

La dépendance au jeu vidéo désigne un trouble psychologique caractérisant un besoin irrésistible et obsessionnel de jouer à un jeu vidéo. L'addiction aux jeux vidéo entraînerait chez le joueur des comportements au caractère répétitif et compulsif, comme chez les joueurs pathologiques ou les consommateurs de substances psychoactives.

Controverse

Certains psychiatres remettent en cause la notion d'addiction appliquée à des objets qui ne sont pas des drogues, comme les jeux vidéo, le travail ou le jogging, argumentant que dans ce cas, on pourrait avancer que toute passion est pathologique.

Ainsi, le psychanalyste Yann Leroux affirme pour sa part qu’« Il n’y a pas d’addiction aux jeux vidéo. » De même, Keith Baker, spécialiste de l'addiction, a créé en 2006 un centre de désintoxication. Après deux ans de travail sur plusieurs centaines de jeunes « accros » aux jeux vidéo, il affirme catégoriquement que cette addiction reflète en vérité des problèmes sociaux, expliquant qu'aucun de ses traitements classiques ne fonctionne.

Mode de consommation - Quelques définitions

On distingue chez un joueur, différents modes de consommation plus ou moins importants :

  • La consommation occasionnelle
  • La consommation régulière
  • La consommation addictive
  • La consommation abusive ou excessive
  • La dépendance
  • La dépendance extrême

La consommation occasionnelle

La consommation est occasionnelle, irrégulière, il n'y a pas d'abus, pas de dépendance. C'est une consommation dite normale.

Le joueur fait quelques parties de temps en temps, pas forcément quotidiennement. Il s'amuse en jouant mais peut s'arrêter facilement. Il joue le plus souvent avec des amis, plus rarement seul. Les jeux vidéo ne sont pas son loisir principal ou préféré. Il s'agit le plus souvent de jeux d'arcade, de jeux de combat, de jeux de simulation ou de plate-forme. Ce sont des jeux dont les parties ne durent pas très longtemps et que l'on peut arrêter à chaque instant. Ce ne sont pas des jeux simulant un monde virtuel.

La consommation régulière

Ici le joueur joue régulièrement, parfois quotidiennement, parfois même plusieurs heures par jour. Mais sans conduite addictive. Il aime jouer et les jeux vidéo sont un de ses passe-temps favoris, comme pourraient l'être la télévision, le sport ou la lecture. Il garde cependant totalement le contrôle sur cette activité, et est capable de s'arrêter rapidement et peut ne pas jouer plusieurs jours d'affilée. Même si la consommation est importante quantitativement, elle n'a rien d'anormal ou d'inquiétant, et ne menace pas le fonctionnement psycho-social de l'individu.

La consommation addictive

Elle se caractérise par l'impossibilité de contrôler un comportement de consommation. Après un usage répété, une habitude se crée et peut conduire à un asservissement du sujet à une substance ou à une activité.

Si on explique l'addiction aux drogues par leur propriété entraînant une pharmacodépendance, l'addiction à une activité peut également être expliquée au niveau physiologique par une libération d'endorphines dans le sang, en rapport avec le plaisir apporté par cette activité.

Il en résulte une surconsommation - un abus, qui peut conduire à une véritable dépendance psychique ou physique.

La consommation abusive ou excessive

Elle se caractérise par un excès de consommation, une surconsommation, avec toutes les conséquences négatives que cela entraîne - psychique, psychologique, relationnelle, sociale et même physique - mais sans dépendance.

À partir de quand, à partir de combien d'heures de jeu par jour ou par semaine peut on parler d'abus et de consommation excessive ? On ne peut pas répondre en terme quantitatif à cette question. Il n'y a pas de limite nette entre la normalité et l'excès. Tout le monde a droit à des excès, surtout les adolescents et les jeunes adultes qui sont les premiers concernés par les jeux vidéo. Mais passer régulièrement plusieurs heures par jour à jouer, surtout si on le fait seul, est bien sûr inquiétant et certainement excessif. C'est quand il n'y a plus d’échange avec les autres qu'il faut commencer à se poser des questions.

La dépendance

Elle correspond au stade ultime de la consommation pathologique. Dans la vraie dépendance on retrouve une perturbation du fonctionnement social, intellectuel et affectif des sujets qui s'organise autour du jeu. La dépendance se décline sous 2 formes :

  • La dépendance psychique : désir insistant et persistant de jouer qui peut parfois se traduire par des manifestations psychosomatiques. État mental caractérisé par un sentiment de satisfaction et une impulsion psychique à s'adonner au jeu vidéo afin d'obtenir un plaisir ou afin d'éliminer une tension ou un malaise.
  • La dépendance physique : état d'adaptation d'un organisme se manifestant par d'importants troubles physiques lorsqu'on suspend ou que l'on empêche l'activité. Il n'y a pas de dépendance physique aux jeux vidéo, contrairement à des drogues comme la nicotine ou l'alcool. En effet à l'arrêt de l'activité, il n'y a pas de syndrome de sevrage. Il ne faut pas confondre la dépendance physique et les troubles physiques comme l'amaigrissement qu'on peut retrouver chez un joueur qui joue tellement qu'il en oublie de s'alimenter.

On peut donc parler de réelle dépendance aux jeux vidéo, avec apparition d'une dépendance psychique et perturbation de tout le fonctionnement du joueur, au niveau intellectuel, relationnel, affectif, social, professionnel, scolaire…

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