En algèbre linéaire, la dimension de Hamel ou simplement la dimension est un invariant associé à tout espace vectoriel E sur un corps K. La dimension de E est le cardinal commun à toutes ses bases. Ce nombre est noté dimK(E) (lire « dimension de E sur K ») ou (s'il n'y a aucune confusion sur le corps des scalaires K) ou encore [E:K]. Si E admet une partie génératrice finie, alors sa dimension est finie et elle vaut le nombre de vecteurs constituant une base de E.
Cette définition repose d'une part sur l'existence de bases, corollaire du théorème de la base incomplète, et d'autre part sur le théorème de la dimension pour les espaces vectoriels, qui assure que deux bases d'un même espace ont même cardinal. Cette dimension porte parfois le nom du mathématicien allemand Georg Hamel. A isomorphisme près, les K-espaces vectoriels sont classifiés par leurs dimensions. Une terminologie est spécifique aux espaces de petite dimension :
La dimension d'un espace vectoriel peut être calculée en choississant une base canonique :
Le choix du corps des scalaires a son importance.
Il est possible de voir un espace vectoriel comme un cas particulier d'un matroïde, et pour ce dernier il y a une notion bien définie de dimension. La longueur d'un module et le rang d'un groupe abélien ont tous deux plusieurs proprétés similaires à la dimension des espaces vectoriels.
Si F est un sous-espace vectoriel de E, alors .
Pour démontrer que deux espaces vectoriels de dimension finie sont égaux, on utilise souvent le théorème suivant: Si E est un espace vectoriel de dimension finie et F un sous-espace vectoriel de E tels que dimF = dimE, alors E = F. Cette implication devient fausse en dimension infinie. Un important résultat sur la dimension concernant les applications linéaires est le théorème du rang.
Deux espaces vectoriels sur sont isomorphes en dimension finie si et seulement s'ils ont même dimension.
Toute application bijective entre leurs bases peut être prolongée de manière unique en un isomorphisme entre les deux espaces vectoriels. Si A est un ensemble, un espace vectoriel de dimension | A | sur peut être construit de la manière suivante: on considère l'ensemble de toutes les fonctions telles que f(a) = 0 pour un nombre fini d'éléments a de A. Ces fonctions peuvent être additionnées et multipliées par un scalaire de , et nous obtenons le -espace vectoriel recherché.
Soit L / K est une extension de corps. Alors L est un espace vectoriel sur K, la somme vectorielle étant la somme dans le corps L, et la multiplication par un scalaire étant la restriction à de la multiplication dans L. La dimension de L sur K s'appelle l'indice de l'extension. La définition est reprise et commentée dans l'article extension de corps.
De plus, tout L-espace vectoriel E est aussi un K-espace vectoriel, par restriction de la multiplication. Les dimensions sont liées par la formule:
En particulier, tout espace vectoriel complexe de dimension n est un espace vectoriel réel de dimension 2n.
La dimension de l'espace vectoriel K(A) est le cardinal de A. De cette affirmation découle la relation suivante, qui relie le cardinal du corps des scalaires K, le cardinal de l'espace vectoriel E, et sa dimension sur K.
En particulier, un K-espace vectoriel E est fini ssi K est fini et E est de dimension finie.
En particulier, un corps fini L peuit être vu comme un espace vectoriel sur son corps premier K, qui est de cardinal un nombre premier p, appelé la caractéristique de L. Si n est la dimension de L sur K, alors L est de cardinal pn. Le cardinal de tout corps fini est une puissance entière de sa caractéristique.