En algèbre linéaire, étant donné un espace vectoriel E sur un corps K, un sous-espace vectoriel de E est une partie non vide F de E stable par combinaisons linéaires. Autrement dit, cette partie doit vérifier :
La somme vectorielle de deux vecteurs de F appartient à F ;
Ces conditions imposent à ce que le vecteur nul appartienne à F. Muni des lois induites, F est un K-espace vectoriel. l'espace nul {0} et l'espace totalE sont respectivement les plus petit et plus grand sous-espaces vectoriels de E. En général, une réunion finie de sous-espaces vectoriels n'est pas stable par combinaisons linéaires. Cependant, étant donnée une famille
de sous-espaces vectoriels de E, son intersection est un sous-espace vectoriel de E. La somme de la famille
est le plus petit sous-espace contenant tous les Fi.
Définition équivalente
Le sous-ensembleF est un
-sous-espace vectoriel de E si et seulement si :
;
;
.
Ceci équivaut à :
;
.
En d'autres termes, F est un sous-espace vectoriel de E si et seulement s'il n'est pas vide et est stable par combinaisons linéaires.
Nota : dans toutespace vectorielE non réduit à
, il y a au moins deux sous-espaces vectoriels. Ce sont
et E lui-même : on les appelle les deux sous-espaces vectoriels triviaux.
Remarque 1 : un sous-espace vectoriel F de E contient nécessairement le vecteur nul
de E (en effet, comme F est non vide, il existe au moins un élément
de F ; alors, pour tout
dans
, λu0 appartient à F ; le choix
donne
).
C'est pourquoi, lorsqu'il s'agit de montrer qu'un sous-ensemble F de E est un sous-espace vectoriel de E, on vérifie souvent que F ne soit pas vide en s'assurant qu'il contient le vecteur nul (s'il ne le contient pas, il y a immédiatement contradiction).
Remarque 2 : lorsque E n'est pas réduit à
, on définit dans l'ensemble
une relation d'équivalence R qui consiste à dire que deux éléments V et W sont liés par R s'il existe un élément k non nul du corps commutatif K tel que W = k V. Alors P, l'ensemble quotient de G par R, a une structure très riche d'espace projectif.
Union de sous-espaces vectoriels
Dans le cas général, la structure de sous-espace vectoriel n'est pas stable par l'union. Il existe deux propositions traitant ce cas.
E est ici de dimension finie, et son corps associé est de cardinal infini. Si (Fi) est une famille finie de sous-espaces vectoriels de E et tous différents de E, alors l'union de la famille (Fi) est différente de E.
Si (Fi) est une famille de sous-espaces vectoriels de E telle que l'union de deux éléments de cette famille soit toujours incluse dans un troisième élément de la famille, alors l'union de la famille (Fi) est un sous-espace vectoriel de E.
E est ici de dimension finie et son corps associé est de cardinal infini. Si (Fi) est une famille finie de sous-espaces vectoriels de E et tous différents de E, alors l'union de la famille (Fi) est différente de E.
Soit fi, une forme linéaire non nulle qui s'annule sur Fi. Considérons alors la fonction φ de E dans son corps définie par:
Cette fonction est polynomiale, en autant de variables que la dimension de E, en les coordonnées de x si x est exprimé dans une base de E. Comme l'anneau des polynômes à plusieurs variables sur un corps est intègre, et que φ est le produit de polynômes non nuls, φ est non nulle. Il existe donc un vecteur de E ayant une image non nulle par φ, ce vecteur n'est dans aucun sous-espace vectoriel de la famille.
Si (Fi) est une famille de sous-espaces vectoriels telle que l'union de deux éléments de cette famille soit toujours incluse dans un troisième élément de la famille, alors l'union est un sous-espace vectoriel.
L'union est non vide. Il est clair qu'elle est stable pour le produit externe, car cette propriété s'applique à toute union de sous-espaces vectoriels. Elle est aussi stable par addition car l'union de deux éléments de cette famille est toujours incluse dans un troisième élément de cette famille. Le résultat est ainsi démontré.