Église Notre-Dame-de-Bonsecours | |||
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Nom local | Notre-Dame-de-Bonsecours | ||
Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région | Lorraine | ||
Département | Meurthe-et-Moselle | ||
Ville | Nancy | ||
Culte | Catholique romain | ||
Type | Église-tombeau | ||
Début de la construction | 1737 par Émmanuel Héré | ||
Fin des travaux | 1741 | ||
Style(s) dominant(s) | Rococo | ||
Protection | Monument historique (13 août 1906) | ||
Localisation | |||
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L'église Notre-Dame-de-Bonsecours de Nancy est un édifice religieux du XVIIIe siècle que l'on doit à Emmanuel Héré.
Le 5 janvier 1477, emmenés par le duc René II de Lorraine, les Lorrains et leurs alliés écrasent les Bourguignons. Cette date marque la fin de la bataille de Nancy par la mort de Charles le Téméraire. Des milliers de soldats morts en ce lieu lors de la bataille sont inhumés dans une fosse commune, près du ruisseau de Jarville. L'étendard de René II portait lors de la bataille l'image de l'Annonciation. En 1484, un religieux obtient de René II la permission d'y élever une chapelle et un ermitage. Le sanctuaire placé sous le vocable de Notre-Dame-de-Bonsecours par le duc est parfois nommé église Notre-Dame de la Victoire, les Lorrains la nommaient "Chapelle des Bourguignons". La chapelle primitive de Notre-Dame-de-Bonsecours est destinée à remercier la Vierge Marie de la victoire de René II.
La chapelle abrite une statue de la Vierge sculptée en 1505 par Mansuy Gauvin, sculpteur ordinaire du duc René II, qui travaillait aussi à la Porterie du Palais ducal. La Vierge est d'une belle sérénité, sous les plis de son manteau qu'elle ouvre de ses deux mains, la Vierge abrite le genre humain, symbolisé par de petits personnages " de toutes conditions", agenouillés de part et d'autre. C'est un bel exemple du type bien connu de la Vierge de la Miséricorde qui connaît, en Lorraine, une vogue renouvelée certainement grâce au succès de popularité de cette statue. La statue de la Vierge de l'ancienne chapelle, retrouve sa place en 1741 dans la nouvelle église. Elle demeure comme un rare spécimen de la sculpture lorraine de la fin du moyen âge, extrêmement intéressante, elle se trouve au fond de l'abside, dans une vaste niche.
Desservie par les ermites puis, à compter de 1609 par les Minimes de Nancy, la chapelle devient un sanctuaire connu. Très petite, elle est agrandie en 1629. Les malheurs du XVIIe siècle durant la guerre de Trente Ans accroissent encore la dévotion des Lorrains pour la Vierge de Bonsecours, en laquelle ils placent leur confiance pour écarter les ravages de la guerre, la peste et la famine.
Stanislas souhaite par nostalgie, une église avec une atmosphère polonaise. La décoration intérieure est chargée et reste l'un des rares témoignages du style rococo religieux en France particulièrement expressif dans les statues polychromes des saints, dont plusieurs sont particulièrement vénérés en Pologne. Ils ornent les pilastres de la nef à gauche (côté de l'épître): Saint Jean Népomucène (présenté comme lointain parent du roi de Pologne), Sainte Reine, Saint François-Xavier, Saint Michel Archange; à droite (côté de l'Évangile): Saint François de Paule, Saint Antoine de Padoue, Saint Gaétan de Thienne, Saint Joseph. Les auteurs de ces statues sont inconnus.
L'étroite nef, n'en est pas moins haute de 18 mètres, coupée par une arcade surbaissée dominée par la voûte. Les murs sont couverts d'un revêtement de stuc coloré, aux motifs géométriques, donnant l'apparence du marbre et d'un arc triomphal tendu de fausses draperies. Cette réalisation est l'œuvre de Louis et Nicolas Manciaux qui travaillèrent longtemps dans les châteaux de Stanislas. Les voûtes sont en 1742 décorées par le peintre Joseph Gilles, dit "le Provençal", les fresques restaurées en 1853 par Bourdier. Ces représentations sont consacrées dans la première travée à l'Annonciation, dans la seconde et troisième travée à l'Assomption et dans la quatrième à l'Immaculée-Conception. Les lunettes sont décorées d'emblèmes de Marie. Les fresques de Bonsecours témoignent de la diversité culturelle de l'époque des lumières, avec des influences venues de France, d'Italie, conformes au goût de Stanislas.
La chaire est très ouvragée, et d'un travail délicat. Elle repose sur un support fait de quatre branches de style Louis XV, qui se terminent par des symboles des évangélistes. Ces quatre panneaux sont ornés de bas-reliefs représentant le Sauveur entouré des apôtres et trois des évangélistes, Saint Mathieu, Saint Marc et Saint Jean. Sur le dossier est figurée la scène du Calvaire. L'abat-voix est soutenu par deux palmiers qui se courbent et forment une console.
De belles grilles bordaient naguère la coursive, elles ont été enlevées à la Révolution; il ne reste plus aujourd'hui que la grille du sanctuaire au chiffre de Stanislas Leszczynski (S.R.L.L.) que l'on attribue au serrurier Jean Lamour.
La double rangée de stalles qui garnit le fond de l'abside date seulement du XIXe siècle, le décor en est achevé en 1877. En 1889, deux confessionnaux de style Louis XV, dus aux ateliers de Eugène Vallin et Victor Huel, sont disposés dans la nef, qui portent, pour celui de gauche, les symboles de la Justice (l'Ancien Testament) et celui de droite, une représentation de la Miséricorde (le Nouveau Testament).
Les vitraux du chœur modifiés en 1872 par l'atelier du verrier messin, Laurent-Charles Maréchal représentent, le mariage de la Vierge et la présentation de Jésus au Temple. Ces vitraux ont été commandés en 1868 par Napoléon III, à la demande de l'impératrice Eugénie. L'ensemble est très lumineux grâce aux 7 vitraux de la nef posés en 1904. Ils sont l'œuvre du peintre verrier Joseph Janin. Chaque vitrail comporte un médaillon illustrant une scène de l'histoire de l'église Bonsecours.
On remarque au-dessus de l'entrée un orgue Cuvillier et des drapeaux turcs. Ces emblèmes furent capturés par Charles V de Lorraine à la bataille de Saint-Gothard (5 août 1664), Charles François de Lorraine à la bataille de Mohács (12 août 1687) et par le duc François III à la bataille de Méhadia (aujourd'hui Caraş-Severin, Roumanie) le 13 juillet 1738.
Dans le chœur, près du mausolée de Stanislas, se trouvait le guidon (étendard) du régiment des gardes du roi de Pologne, reproduction réduite du drapeau que les habitants de Dantzig avaient envoyé au roi en souvenir du fameux siège qu'ils avaient subi, en 1733. Volé en novembre 1969 et restitué en très mauvais état, ce guidon a été déposé au Musée lorrain.