Dès octobre 1914, les Allemands occupent l’église. Et surtout le clocher qui devient un poste d’observation principal du front relativement proche. Une mitrailleuse lourde y est même montée pour assurer la défense anti-aérienne de la ville.
Désormais, habitants et archiprêtre doivent demander l’autorisation d’utiliser l’église. Les deux communautés, allemande et paroissiale, se partagent alors l’édifice. Les Péronnais attendant souvent à la porte que les Allemands aient achevé leurs propres célébrations. En tout cas, faire sonner les cloches est formellement interdit ! Sauf à célébrer, sur ordre, les victoires allemandes...
À la fin du mois de janvier 1916, l’église Saint-Jean se transforme temporairement en prison. Elle reçoit près de 500 prisonniers français capturés sur le front à Frise. Ces derniers quittent rapidement l’église pour embarquer dans des wagons à bestiaux à Flamicourt et partir en captivité en Allemagne.
Au milieu de l’année 1916, Saint-Jean-Baptiste est épargnée par la guerre... jusqu'aux bombardements alliés précédant la Bataille de la Somme. Le 7 juillet 1916, alors que le centre-ville croule sous les obus, la façade Saint-Jean reçoit ses premiers éclats : vitraux brisés, plusieurs sculptures de la façade rue-Saint-Jean effondrées...
Les jours suivants, sur ordre, la ville se vide de ses habitants. L’Abbé DUBOIS dépose alors les reliques de Saint Fursy dans le coffre-fort de la sacristie avant d’abandonner l’édifice. Confiant en l’âme humaine, il a laissé la clef sur la serrure du coffre : jamais on ne reverra les reliques de Saint-Fursy...
De nos jours, l'église Saint-Jean-Baptiste de PERONNE est le centre de la Paroisse Catholique Saint-Jean-Baptiste de PERONNE, lieu de Vie pour tous les Chrétiens Catholiques du Secteur Apostolique du VERMANDOIS. Lieu de Vie ouvert à tous, pratiquants ou non, croyants ou non.
Chaque dimanche, l'église Saint-Jean-Baptiste accueille la Messe. Et, très régulièrement, Baptêmes, Communions, Professions de Foi, Mariages, Vêpres, Adorations du Saint-Sacrement, Funérailles... De même que Concerts, et autres évènements culturels.
Cinq cents ans après sa construction, l'église Saint-Jean-Baptiste est pleinement une "église" au sens étymologique du terme : "église" = "ecclesia" = "assemblée", lieu de rassemblement pour toutes et pour tous.
L’église Saint-Jean-Baptiste est heureusement épargnée par la Seconde Guerre mondiale. Alors que la ville de Péronne est de nouveau détruite à plus de 30%, seuls les vitraux de Saint-Jean sont soufflés par l’explosion d’un wagon de munitions en 1944. De même, des égratignures sont portées à la tour par quelques obus tirés, en guise de résistance, par les Allemands à l’arrivée des Américains. En 1948, la Municipalité adhère à une nouvelle coopérative diocésaine afin de réparer ces quelques dégâts.
À part les restaurations partielles de 1972 et 1983, la réfection de ses orgues en 1987, et la destruction de son presbytère pour cause de vétusté, Saint-Jean-Baptiste, restée le symbole religieux majestueux à Péronne, et ayant retrouvé la sérénité qui convient si bien aux édifices religieux, est un monument visité chaque année par près de 5 000 personnes.
Eglise de PERONNE, Façade principale Sud | |||
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