La tradition médiévale rapporte que le récit du martyr et du miracle de sainte Foy ont été consignés dans un ouvrage intitulé Le livre des miracles de sainte Foy. Le prieuré Sainte-Foy de Sélestat en possédait un exemplaire datant du XIIe siècle, et rédigé en minuscules carolingiennes sur du parchemin. Le livre ayant intégré la bibliothèque de Beatus Rhenanus, grand humaniste du XVIe siècle, il revient par la suite à la Bibliothèque humaniste de Sélestat.
Les jésuites, installés à Sélestat depuis 1615, ouvrent une école en 1621, en demandant un terrain de construction au magistrat. Celui-ci tente de résister, malgré l'insistance de l'archiduc Léopold, protecteur des jésuites. Le magistrat achète deux maisons en 1623 et fait détruire la chapelle, dédiée à Saint-Jean-Baptiste, afin d'aménager une cour sur son emplacement. Un bâtiment d'école est construit en 1687 et, en 1731, les jésuites désirent construire une école plus vaste. Ils demandent alors l'autorisation à l'intendant, qui refuse, mais une nouvelle demande est acceptée en 1737. Projet et devis sont dressés par Jean Martin Diringer, architecte communal. Le plan est revu en 1740 et la construction démarre deux années plus tard, après que l'inspecteur principal des ponts et chaussées, M. François, ait examiné le projet et revu le devis. L'entreprise Gallay de Strasbourg est chargée des travaux de maçonnerie, de plâtrage et de couverture. L'école est inaugurée le 28 juillet 1745, comprenant alors trois salles de classe au rez-de-chaussée, quatre à l'étage et une salle de théâtre au 2e étage. Le fronton de l'élévation intérieure présente un tympan avec des pierres d'attente pour un décor sculpté.
L'établissement ferme ses portes en 1765, lors de l'expulsion des jésuites. Le bâtiment abritera alors successivement le tribunal de 1791 à 1800, puis le collège communal de 1803 à 1806, à nouveau le tribunal de 1806 à 1870, puis l'école normale d'institutrices de 1872 à 1921 et enfin la cité administrative. Les bureaux de l'ANPE et de la perception y sont actuellement logés. La distribution intérieure est complètement transformée et seule la cage d'escalier date du XVIIIe siècle. La rampe en fer forgé serait, d'après Alexandre Dorlan, signée par le ferronnier Michel Schultz et datée de 1743. Un campanile, ajouté sur le toit au XIXe siècle, est supprimé au XXe siècle.