Émile V. Witmeur, dit Mimille Witmeur, aviateur belge, engagé comme soldat volontaire de l'Aéronautique Militaire en 1926, participe au mouvement de résistance en Belgique durant la Seconde Guerre mondiale. Son père Émile Witmeur, né en 1874, était professeur d'université.
Son premier souvenir aéronautique remonte à 1912 lorsqu’à l’âge de 5 ans, Emile Witmeur observe l’aéroplane de Léon Parisot, à Jupille, peu de temps avant l’accident dramatique du pilote-concepteur français. Il passe la Première Guerre mondiale à Liège d’où il a le loisir d’observer des Zeppelins sur le chemin de l’Angleterre, ainsi que des Taubes. Après l’Armistice, les courts romans de 32 pages de la « Collection Patrie » constituent une source d'inspiration. Selon ses propres dires, sa vocation aéronautique se déclare le 18 mai 1919 lorsque passant près d’un champ de manœuvre il assiste à un simulacre de bombardement de batteries d’artillerie par des appareils portant les cocardes françaises. C’est lors du meeting aérien de Bierset en 1921 qu’il effectue son baptême de l’air sur un appareil Demonthy-Poncelet piloté par Joseph Bloem. Avec Albert Colpaert, il crée la première section de Propagande Aéronautique à l’Athénée de Liège. Ses résultats scolaires n’étant pas particulièrement brillant, il décide de faire son service militaire avant d’entreprendre des études universitaires.
Witmeur est alors affecté à la 7e escadrille de reconnaissance à Gossoncourt, commandée par le capitaine Bastin. L’unité est équipée de DH 9 et d’Ansaldo 300 à moteur Fiat de 300 CV. Il est pris en charge par Alfred Delaye. Suite à l’accident mortel de Joseph Vrancken, Émile Witmeur est appelé à prendre sa place à la 1re escadrille de bombardement de Bierset, escadrille commandée par le lieutenant Maurice Damblon, dit « Père Céleste ». Il fait la connaissance du biplan DH 4 à moteur Rolls-Royce Eagle de 360 CV, peu apprécié car susceptible d'entrer en vrille. Ernest Van der Heyden a pour mission de lui inculquer les rudiments du métier de pilote de bombardement, et notamment le délicat vol en formation. Les mois passent et Witmeur continue sa progression dans cette unité opérationnelle. Parfois, des événements insolites se produisent, tels ce pilote nouvellement arrivé qui brisera trois appareils DH 4 en une journée avant d'être radié. Un autre jour, Émile Witmeur fait partie des 9 DH 4 qui défileront au-dessus du navire du Roi Albert partant pour le Congo.
En 1928, les premiers Bréguet XIX arrivent à Bierset. L’auteur poursuit son entraînement en matière de reconnaissance photographique au moyen d’appareils à plaques. Ces reconnaissances s’effectuent au profit du Corps d’Armée. Il a également l’occasion de piloter le Morane-Saulnier MS.230 pour effectuer des figures de voltige. Witmeur est suspendu une première fois pour indiscipline en vol après avoir survolé d’une façon répétée le clocher d’une église. Il fit alors les frais d’un renforcement de la discipline après les nombreux accidents des années 1928 et 1929 en Belgique. Pendant plusieurs mois, Witmeur est transformé en signaleur, guidant les appareils au sol, une mise à pied qui allait durer sept mois. Après ce long intermède au sol, il devient pilote de première catégorie, apte à entrer immédiatement en campagne.
Parallèlement, Witmeur s’intéresse au vol à voile grâce à un pionnier belge de la discipline, le lieutenant Damblon. Ensembles, ils créent le club « Le Planeur » avec comme première machine un Zögling. En 1931, Damblon découvre une zone aux collines bien dégagées à Hébronval, près de Vielsalm. Les deux compères organisent la première quinzaine de vol à voile. Au cours d’une vol à bord d’un modèle Prüfling, Witmeur devient le 8e belge à détenir le brevet « C ». S’enhardissant peu à peu, Witmeur est invité à effectuer une démonstration dans le cadre de courses cyclistes. Plus tard, Witmeur participa à de nombreux meetings aériens comme pilote, passager ainsi qu'ainsi que comme commentateur. Il côtoiera de nombreuses vedettes de l’époque (Détroyat, Doret, Udet, Maryse Bastié, Maryse Hilz...). Sa vie en escadrille est rythmée par des exercices de vol de nuit qui lui valent les félicitations de ses chefs.