En Europe, en 2006, le pays le plus touché par le suicide est la Lituanie, suivi par la Russie et la Biélorussie.
En 1996, la France compte 12 000 suicides pour 160 000 tentatives (chiffres de l'Inserm) ; avec 62 millions d'habitants en France, ces nombres représentent à peu près 19 suicides pour 100 000 habitants, soit un suicide pour 5 000 personnes, et une tentative pour 400 personnes. La France est au quatrième rang des pays développés. Les chiffres sont à peu près stables depuis 1980. Le suicide est une cause de décès plus importante que les accidents de la route. Il touche particulièrement les jeunes, chez qui le suicide est la deuxième cause de décès (plus présent chez les jeunes homosexuels). Toujours selon l'Inserm, 650 décès environ ont lieu chaque année chez les 15-24 ans en France. Parmi ces jeunes, deux tiers sont des garçons. Le taux de suicide a chuté depuis 1985, mais les tentatives de suicide des 15-19 ans ont augmenté (4,3 % en 1999). Les femmes font deux fois plus de tentatives de suicide que les hommes, les hommes se suicident deux fois plus que les femmes. Le suicide est la première cause de mortalité chez les 15–35 ans et le risque suicidaire augmente avec l’âge. Les études longitudinales montrent que 15 % des patients déprimés décèdent par suicide. Le taux de tentative de suicide décroît avec l’âge alors que le taux de suicide augmente.
Il est à noter que le taux de suicides en France (304 par million) est de moitié supérieur à celui de la Suède (200 par million), contrairement à une idée répandue.
En Belgique, 2 000 suicides sont recensés tous les ans, ce qui représente la première cause "externe" de mortalité. Le royaume se situe, avec la Finlande, la France et le Danemark, bien au-dessus de la moyenne mondiale estimée à 14,5 pour 100 000 habitants.
Chaque année en Suisse, on compte 1 300 à 1 400 suicides. C'est la cause de décès la plus importante chez les hommes de 15 à 44 ans. Environ 1 000 hommes et 400 femmes se suicident chaque année en Suisse, ce qui représente quatre décès par jour, soit un taux de suicide de 19,1 pour 100 000 habitants.
En 2001, 1 334 Québécois se sont donné la mort, dont 1 055 hommes. Le taux de suicide chez les jeunes hommes est parmi les plus élevés du monde, à 30,7 pour 100 000 habitants. Les hommes se suicident huit fois plus que les femmes. Quelques rares pays dépassent le Québec à ce niveau : la Russie, la Lituanie et le Kazakhstan. La situation s'est beaucoup aggravée depuis 1965, époque de la Révolution tranquille. Les prisonniers québécois suicidés comptent pour 60 % des suicides en milieu carcéral au Canada, alors qu'ils ne devraient en représenter démographiquement que 23 %. Les jeunes Autochtones forment l'échantillon le plus gravement touché : leur taux atteint de 3,3 à 3,9 fois la moyenne nationale. Cela représente 211 Inuits du Nunavik suicidés pour 100 000 habitants.
Certains sociologues ont théorisé les facteurs urbains, la perte du cléricalisme social, la pauvreté et les dépendances psychologiques et physiques comme la drogue, l'alcool et le jeu pour expliquer toutes ces pertes de vie. Les médias ont souvent montré des reportages de jeunes Amérindiens inhalant du gaz, se piquant à l'héroïne ou encore abusant d'appareils de loterie vidéo de Loto-Québec.
Les Amérindiens d’Amérique du Nord ont vécu des transformations radicales, particulièrement au Canada où les différents clans nomades ou semi-nomades ont été poussés à la sédentarité. On retrouve parmi ces peuples un taux de suicide endémique : celui des Premières nations est pratiquement quatre fois plus élevé que dans le Canada en général. On pourrait le comparer avec celui d’autres peuples ayant subi des bouleversements sociaux importants apportés par la colonisation tels les indigènes des Îles Fidji, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, du Paraguay et du Brésil.
Le groupe le plus à risque parmi les populations des Premières nations serait celui des hommes de 15–24 ans — ce qui correspond au groupe le plus à risque dans la population en général — chez qui le taux de suicide est de 126 pour 10 000 habitants. Cela représente un taux anormalement élevé comparé à celui du même groupe dans le Canada en général qui se situe à 24 pour 10 000 habitants. Chez les jeunes femmes autochtones du même groupe d’âge, le taux de suicide se situe à 35 pour 10 000 habitants, comparé à 5 pour 10 000 dans le Canada en général pour la même catégorie (SANTÉ CANADA). Ces chiffres ne tiennent par contre pas compte des suicides non complétés. Si l’on se fie à la population en général, les femmes accomplissent des tentatives de suicide, mais utilisent des moyens moins fiables ; cela produit, finalement, moins de suicides effectifs que chez les hommes et ne traduit pas la détresse psychologique qui s’empare du groupe des femmes dans la réalité. Ajoutons tout de même que chez les Autochtones, l’homme a perdu le rôle valorisant de chasseur–pourvoyeur pour acquérir celui de chômeur et que dans cette dévalorisation se trouve probablement la clef de plusieurs suicides.
Le chiffrage des tentatives de suicide pose problème puisqu'il est effectué dans le privé et l’anonymat. On estime que : « jusqu’à 25 pour cent des morts accidentelles chez les autochtones sont en fait des suicides non-déclarés ». Cette question du suicide chez les populations autochtones est fort complexe et tire ses racines dans quatre siècles d’histoire.