Dans le cas où plusieurs espèces ou formes de matière emplissent l'univers et participent notablement aux équations de Friedmann, il faut tenir compte de leurs équations d'état respective et de leur abondance relative. Dans le cas de deux espèces, par exemple, la première équation de Friedmann se réécrit
Si l'on appelle w et w les rapports de la pression à la densité d'énergie de chacune des deux espèces et qu'on les suppose constants au court du temps, on peut réécrire cette équation à l'aide de diverses variables adimensionnées, sous la forme
où l'on a défini, à partir d'un époque de référence notée avec l'indice ou l'exposant 0 la densité critique
ainsi que les quantités sans dimension appelées paramètres de densité
et le facteur d'échelle normalisé, x, par x = a / a0.
En prenant une époque de référence, que l'on note avec l'indice ou l'exposant 0, on a
On introduit la densité critique
ainsi que les quantités sans dimension appelées paramètres de densité
Ainsi, on obtient, en introduisant le facteur d'échelle normalisé x = a / a0,
En évaluant cette quantité à l'époque de référence, il vient alors
d'où finalement
Cette expression se simplifie quand la densité totale égale la densité critique, ou, de façon équivalente quand la somme des paramètres de densité vaut 1. On a alors
Chacune de ces deux expressions se généralise à un nombre arbitraire de composantes. Des solutions exactes existent pour certaines valeurs des paramètres w et w.
En particulier, dans le cadre du modèle standard de la cosmologie, l'univers peut être décrit comme étant rempli de trois types d'espèce : de la matière relativiste (neutrinos et rayonnement), de la matière non relativiste (matière baryonique et matière noire), et de l'énergie noire, que l'on va ici approximer par une constante cosmologique. Les abondances relatives de ces espèces, qui varient avec le temps font qu'il n'arrive jamais qu'elles coexistent avec chacune des densités d'énergie significatives. À l'époque actuelle, on trouve essentiellement de l'énergie noire et de la matière non relativiste, alors qu'aux époques reculées, on trouvait de la matière relativiste et non relativiste, la constante cosmologique étant négligeable. Ceci vient du fait que les abondances de ces différents types de matière varient au cours du temps selon 1 / x3(1 + w) : la densité d'énergie associée à la constante cosmologique reste constante, alors que celle de la matière relativiste ou non relativiste croît à mesure que l'on remonte vers le passé.
Quand on remonte vers le passé, les densités de matière non relativiste (« poussière ») ou relativiste (« radiation ») croissent comme x − 3 et x − 4 respectivement. On a donc
avec
L'intégration donne
On simplifie l'équation de départ en
soit
On effectue le changement de variable
dont on tire
L'équation à résoudre devient
qui s'intègre immédiatement en
la quantité ui correspondant à la valeur x = 0, soit
soit
Selon la valeur de x par rapport à
ce qui correspond au résultat pour l'univers de radiation trouvé ci-dessus, la valeur de H0 étant remplacée par
Dans l'autre régime, on trouve
qui là encore redonne le résultat de l'univers de poussière à la correction sur la valeur de la constante de Hubble près.
Les seconds cas particuliers importants sont celui d'un univers dominé par de la matière non relativiste (w = 0) et dont la constante cosmologique (w = -1) devient dominante. C'est selon toute vraisemblance dans une situation similaire que se trouve notre univers, l'accélération de l'expansion de l'univers attestant de l'existence d'une forme de matière se comportant de façon assez voisine à une constante cosmologique. Dans ce cas, l'intégration des équations de Friedmann donne, avec
On reprend à nouveau la même équation avec les variables réduites. Dans un univers spatialement plat, on a
que l'on peut réécrire en
soit
ou bien
On pose
ce qui permet de réécrire l'équation précédente en
En posant
d'où
Cette équation peut s'intégrer en
que l'on inverse en
soit
et finalement
Pour les temps petits, on peut effectuer un développement limité qui redonne le comportement en
On retrouve exactement la formule déjà obtenue pour un univers de poussière, à ceci près que c'est
À l'inverse, pour les temps grands, on retrouve le comportement exponentiel du facteur d'échelle par rapport au temps :
Dans ce cas, la constante de Hubble tend effectivement vers la valeur asymptotique
Un point intéressant est de calculer la relation entre âge de l'univers et temps de Hubble 1 / H0. On trouve ainsi
Pour des valeurs petites de