Équations de Friedmann - Définition

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Interprétation

Les équations de Friedmann en présence de matière non relativiste peuvent se retrouver (de façon heuristique) par un raisonnement purement newtonien. On peut en effet considérer l'évolution d'une sphère de matière, dont on suppose la densité constante à tout instant. Cette hypothèse est inexacte en général, mais la faire permet de se placer dans une situation assez semblable à celle d'un univers homogène et isotrope. auquel cas, le taux d'expansion de la sphère est relié à sa densité par la même formule que la première équation de Friedmann.

La différence cruciale entre ces deux approches vient du rôle joué par la courbure K (dans le modèle relativiste) qui s'apparente dans le modèle newtonien à une constante d'intégration sans signification géométrique. En relativité générale elle détermine les propriétés géométriques de l'espace.

Autres écritures

Dans certains cas, on peut préférer exprimer les équations en fonction du facteur d'échelle et non du paramètre de Hubble. Il vient alors

3 \left(\frac{1}{c^2}\frac{\dot a^2}{a^2} + \frac{K}{a^2} \right) = \frac{8 \pi G}{c^4} \rho ,
- 2 \frac{1}{c^2}\frac{\ddot a}{a} - \frac{1}{c^2}\frac{\dot a^2}{a^2} - \frac{K}{a^2} = \frac{8 \pi G}{c^4} P .

Le cas échéant, la seconde équation peut se réécrire en faisant disparaître le terme de courbure en utilisant la première, ce qui donne

\frac{\ddot a}{a} = - \frac{4 \pi G}{3} \left(\frac{\rho + 3 P}{c^2}\right) .

Cette dernière forme, qui donne l'accélération relative de deux objets distants du fait de l'expansion de l'univers est un cas particulier de l'équation de Raychaudhuri et pour cette raison parfois appelée ainsi. Plus généralement, toute écriture de la seconde équation de Friedmann faisant apparaître la dérivée seconde du facteur d'échelle (ou la dérivée première du taux d'expansion) peut être appelée ainsi.

Enfin, l'on peut également préférer extraire la constante cosmologique du contenu matériel de l'univers, lui donnant ainsi un rôle purement géométrique. Ce choix est aujourd'hui considéré comme peu opportun en cosmologie car la nature exacte de l'énergie noire est inconnue, mais correspond historiquement à celui d'Einstein et de Lemaître. On obtient alors, en considérant que la constante cosmologique est homogène à l'inverse du carré d'une longueur,

3 \left(\frac{1}{c^2}\frac{\dot a^2}{a^2} + \frac{K}{a^2} \right) - \Lambda = \frac{8 \pi G}{c^4} \rho ,
- 2 \frac{1}{c^2}\frac{\ddot a}{a} - \frac{1}{c^2}\frac{\dot a^2}{a^2} - \frac{K}{a^2} + \Lambda = \frac{8 \pi G}{c^4} P .

Les écritures ci-dessus utilisent le temps cosmique. Il est possible et parfois utile de lui substituer le temps conforme, η, défini par la formule

a(\eta) {\rm d} \eta = c {\rm d} t\,

ou encore

\eta(t_0)=\int^{t_0}c\frac{{\rm d}t}{a(t)}

de sorte que l'élément de longueur devienne proportionnel à une métrique de Minkowski (on dit conformément minkowskien) :

{\rm d}s^2 = a^2(\eta) \left({\rm d}\eta^2 - \gamma_{ij} {\rm d}x^i {\rm d}x^j\right) .

Dans ce cas, on peut définir un « paramètre de Hubble conforme » {\mathcal H} par

{\mathcal H} = \frac{1}{a}\frac{{\rm d}a}{{\rm d}\eta} .

Une telle quantité n'a pas d'interprétation physique immédiate, mais permet la réécriture des équations de Friedmann en terme du temps conforme :

3 \left({\mathcal H}^2 + K \right) = \frac{8 \pi G}{c^4} a^2 \rho ,
- 2 \partial_\eta {\mathcal H} - {\mathcal H}^2 - K = \frac{8 \pi G}{c^4} a^2 P .

La résolution de ces équations suit sensiblement les mêmes étapes que dans les cas précédents. En particulier, on trouve les dépendances suivantes du facteur d'échelle par rapport au temps conforme :

  • a \propto \eta dans un univers de radiation
  • a \propto \eta^2 dans un univers de poussière
  • a \propto - \eta^{-1} avec une constante cosmologique
  • a \propto |\eta|^\frac{2}{1 + 3 w} avec une forme de matière dont l'équation d'état est P = wρ.

À noter que η varie de 0 à +\infty selon une loi de puissance avec exposant positif tant que w est supérieur à -1/3, varie exponentiellement quand w vaut -1/3 et varie de -\infty à 0 selon une loi de puissance avec exposant négatif quand w est inférieur à -1/3.

L'intérêt de résoudre les équations de Friedmann en terme du temps conforme vient du fait que le concept d'horizon des particules et d'horizon des événements est très étroitement relié à la relation a(η), et notamment à son comportement pour les plus petites et plus grandes valeurs de η. De plus, les concepts de distance angulaire et de distance de luminosité dépendent eux aussi directement de cette même relation.

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