Ce regard sur l'activité a pour but de produire des connaissances sur ce que vivent les personnes, en saisissant au plus près les entrecroisements de savoirs et de valeurs générés dans les situations réelles vécues. Le travail est l'Activité la plus couramment analysée, par les "ergologues".
Le positionnement du chercheur ou de celui qui analyse le travail ne peut pas être une projection de ses propres normes. Il va tenter d'appréhender l'Activité des personnes observées, ses déterminants et ses conséquences. C'est-à-dire les conditions dans lesquelles les personnes réalisent leur travail, ce que cela leur demande, les arbitrages qu'elles opèrent. Son rôle est de mettre en relation : les verbalisations de l'ensemble des acteurs de la situation de travail, les éléments issus des observations, les documents collectés et les concepts ergologiques.
Les fondements scientifiques de cette démarche impliquent une co-construction par différents types de savoirs. En effet, pour appréhender ce qui se passe réellement, l'ergologie requiert une double confrontation des savoirs : (1) des savoirs d'expérience (de ceux qui travaillent, vivent ce qui est analysé) avec les savoirs académiques, (2) des savoirs académiques entre eux (ergonomie, économie, sciences du langage, sociologie, histoire, psychologie, droit …). En allant plus loin, il est possible d'approfondir les enjeux épistémologiques de cette démarche.
Au fil des années s’est constitué un fonds documentaire à la fois spécialisé et pluridisciplinaire sur les questions du travail, et met ainsi, à la disposition des utilisateurs, un centre de documentation original adapté à leurs études et recherches. Ce fonds comprend environ 3 000 ouvrages représentant 16 « disciplines académiques », auxquelles il a été nécessaire d'ajouter une rubrique « pluridisciplinaire ». Mais la richesse de ce fonds réside aussi, sinon principalement, dans une importante « littérature grise » : plus de 1 500 documents, mémoires ou rapports réalisés soit par les étudiants, soit par des consultants ou des professionnels de diverses institutions, soit encore par les enseignants et chercheurs. On peut également y trouver une centaine d'actes de colloques ainsi que près de 800 publications régulières d'institutions spécialisés dans les questions du travail et de l'emploi. Par ailleurs, le centre de documentation gère une vingtaine d'abonnements à des revues scientifiques, soit spécialisées, soit " grand public ". Une revue de presse trimestrielle " Couper-Coller " fait le point sur les dernières parutions. Enfin, le centre de documentation commence à se doter d'un fonds multimédia. Un système de prêt d'ouvrages fonctionne régulièrement pendant l'année universitaire, au profit des étudiants et des personnels du département. Pour les personnes extérieures la consultation sur place est possible.
Dans l'Université, l'enseignement ne saurait être disjoint de la recherche. C'est pourquoi les enseignants du supérieur sont des " enseignants-chercheurs ", et que des chercheurs peuvent faire partie des équipes pédagogiques. Par " naissance ", ou par " nature " en quelque sorte, cette liaison enseignement-recherche est absolument nécessaire à l’enseignement de l’ergologie. En effet, c'est aussi par l'intermédiaire de l'enseignement en formation continue que les acteurs économiques et sociaux apportent leurs savoirs, les confrontent aux savoirs institués, et font progresser globalement la recherche. À l'inverse, c'est en partant de la recherche, et notamment des recherches menées « sur le terrain », c'est-à-dire en situation concrète, que l'enseignement peut prendre la forme vivante que l’Université souhaite lui donner.