Faux de Verzy - Définition

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Tourisme et perspectives

Les hêtres tortillards sont l'objet de soins depuis des décennies. Le site de Süntel, peu visité, s'enrichit de replantations sur greffes. Le site de Verzy qui appartient à l'ONF reçoit des centaines de milliers de visiteurs par an, menaces pour la survie de la variété. Le chemin forestier a été dévié pour diriger le flot des visiteurs vers quelques dizaines de spécimens entourés de barrières. La contrainte, modérée, que nous devons supporter de la part du plan de protection est justifiée par le plaisir de transmettre ces beautés naturelles à nos descendants. Des panneaux explicatifs ont été posés et sensibilisent les promeneurs à l'importance de la sauvegarde d'un tel patrimoine naturel. Des récoltes de faines sont réalisées par l'INRA et le Conservatoire Botanique de Nancy. Le laboratoire de biologie végétale de l'Université de Reims a procédé à des micropropagations in vitro qui génèrent en totalité des tortillards replantables, alors que les graines germées n'en donnent que deux sur cinq en moyenne, et identifiables seulement après quelques années. La pépinière de Süntel vend des souches greffées de tortillards.

Biologie

Les hêtres tortillards, comme les hêtres communs, font partie de la famille des Fagacées.
Leurs particularités sont, outre la forme :

  • la longévité. Pas 800 ans, comme cela a été avancé, mais des comptages de cernes de croissance ont donné 350 ans à Verzy. Certains ont pu vivre 500 ans.
  • la capacité d'anastomose (soudure des branches, même entre arbres différents ou entre fau et chêne).
  • la capacité de marcottage.
  • la rareté et le manque de fertilité de la mise à graines (un an sur cinq à sept, taux de germination inférieur à 10 %). De plus, les graines ne donnent que 40 % environ de faux.

La mutation génétique est actuellement l'hypothèse la plus probable concernant le phénomène « tortillard ». Survenue spontanément ou peut-être induite par un pathogène il y a plusieurs siècles, la mutation serait stable et héréditaire selon Rol.

F. Lange propose l'hypothèse d'une mutation récessive, se fondant sur l'apparition dans une forêt de hêtres communs voisine d'un ancien peuplement de faux disparus, de semis spontanés de phénotype tortillard. Il y a alors extériorisation du caractère récessif présent chez des hétérozygotes de phénotype Hêtre commun.

L'hypothèse de l'accommodat, transformation due aux contraintes exercées par le milieu, encore en vogue dans la région, ne peut être retenue : elle n'est pas génétiquement stable ; les tortillards transplantés de Verzy dans d'autres milieux ou greffés sur hêtre commun, en conservent l'aspect tourmenté.

Le sol de Verzy, peu favorable à la végétation, aurait-il pu entraîner l'induction d'une lignée de phénotype distinct de celle d'origine et génétiquement différente ? Non, car alors pourquoi tous les hêtres de Verzy ne sont-ils pas tortillards ?

L'hypothèse d'un pathogène ayant induit une mutation est compatible avec la présence à Verzy de quelques spécimens tortillards de chênes Quercus petraea et de châtaigniers Castanea sativa.
Toutefois, l'analyse microscopique photonique et électronique à transmission menée par Audran en 1985 n'a pas permis d'y déceler la présence active de virus ou de mycoplasmes.

Sont aussi présents sur le site, et paraissant être de plus en plus nombreux au fil de ces dernières années, de curieux arbres de phénotype tortillard dont une branche présente un retour stable au phénotype commun. Ces « hêtres chimères » sont aussi nommés « révertants ».

L'étude comparative des ADN de hêtres communs, tortillards, pourpres et pourpre tortillard (un spécimen à Süntel) des sites de Verzy et Süntel par Anita Gallois du laboratoire de biologie et physiologie végétale de l'Université de Reims en 1998 a permis de montrer que les différences morphologiques étaient bien dues à un facteur génétique, confortant l'hypothèse d'une mutation.

L'amélioration de la connaissance scientifique du phénomène tortillard dans l'avenir dépend bien sûr des programmes de recherche qui seront menés, selon les crédits octroyés.

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