Fumarate de diméthyle - Définition

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Utilisations

Le fumarate de diméthyle est utilisé pour traiter le psoriasis. C'est une molécule lipophile, hautement mobile dans les tissus humains. Cependant, le fumarate de diméthyle étant un ester a,β-insaturé, il réagit rapidement selon la réaction de Michael avec le glutathione, un agent détoxifiant.
Quand il est administré oralement, sa durée de vie est trop courte pour qu'il soit absorbé dans le sang. Il peut néanmoins - selon l'AFFSET et le fabricant - induire des troubles digestifs (et des allergies de peau).

Il est aussi utilisé comme pesticide inhibant le développement des moisissures.

Des tests chez le modèle souris ont été conduits dans le but de l'utiliser dans un traitement spécifique contre le cancer.

Problèmes de santé publique

En Finlande et au Royaume-Uni

Le risque que présente son caractère extrêmement allergène a été porté à l'attention du public lors de la série d'incidents dus à des « fauteuils empoisonnés », fabriqués par l'entreprise chinoise Linkwise qui contenaient à l'intérieur des sachets de fumarate de diméthyle pour inhiber les moisissures lors du stockage ou du transport. En Finlande, où les fauteuils étaient vendus depuis 2006-2007, une soixantaine d'utilisateurs ont été victimes de sérieuses éruptions cutanées. Tapio Rantanen, un docteur finlandais, a identifié la cause comme étant une réaction allergique induite par le fumarate de diméthyle et son étude a fait la couverture du numéro de juillet du British Journal of Dermatology. Au Royaume-Uni, des canapés vendus par les chaînes Argos, Land of Leather et Walmsley Furnishing contenant ce produit chimique ont causé une centaine de victimes. Tandis qu'Argos a retiré les canapés de ses magasins et contacté les acheteurs pour récupérer ceux qui avaient été vendus, Land of Leather a retiré les canapés sans prévenir les clients et Walmsley a affirmé avoir enlevé les sachets des canapés qu'ils ont vendu après la révélation du danger. Cependant il apparaît que Walmsley a continué à vendre des canapés contenant les sachets après avoir été averti de leur dangerosité. Un procès a été intenté contre Land of Leather et Walmsley et ils font actuellement face à une class action de 10 millions de livres sterling. Il leur est reproché leur gestion de l'incident. Ils ont rejoint le fabricant chinois Linkwise et nient le fait que leurs canapés sont liés aux blessures de leurs clients. Le danger a été révélé au public quand le programme Watchdog de la BBC a alerté les consommateurs.

En France

En France, des canapés et fauteuils également fabriqués par l'entreprise chinoise Linkwise et contenant du fumarate de diméthyle ont été vendus par l'enseigne d'ameublement Conforama. Ces fauteuils ou canapés « allergisants » auraient fait 128 victimes connues selon Claudette Lemoine, responsable du collectif Rouannez-Anna qui regroupe des victimes de toute la France. Ces victimes souffrent de pathologies diverses : brûlures, eczéma, affections respiratoires, perte de cheveux, douleurs musculaires. Les lots de fauteuil incriminés ont été retirés de la vente fin juin. Conforama a proposé entre 300 et 2 000 euros d'indemnisation par dossier.

Un arrêté paru dans le Journal Officiel du 10 décembre 2008 a interdit pour une durée d'un an la commercialisation des sièges et des articles chaussants contenant du fumarate de diméthyle.

Suite à la série de graves problèmes de santé qui a touché les consommateurs de plusieurs pays européens (France, Finlande, Pologne, Royaume-Uni, Suède) l'Union européenne s'apprête à interdire l'utilisation du fumarate de diméthyle dans tous les biens de consommation. L'utilisation du DMFu comme biocide était déjà interdite dans la fabrication de biens dans l'UE mais jusqu'alors les fabricants des pays tiers pouvaient utiliser ce biocide non autorisé et exporter ensuite leurs produits vers l'UE.

  • Le 3 novembre 2008 : la Direction générale de la santé saisit le Comité de coordination de toxicovigilance (CCTV) afin qu'il évalue les risques liés à ce produit, pour étayer une éventuelle limitation ou interdiction de mise sur le marché  ; Du 1er janvier 2008 au 10 janvier 2009, 134 signalements ont été recensés par l'InVS, le CCTV et leurs partenaires et dans 27 cas, « l'exposition a été confirmée de façon certaine ».
  • 4 décembre 2008 : un arrêté (publié le 10 décembre 2008) suspend l'autorisation de mise sur le marché de sièges et articles chaussants contenant du DMFu pour une durée de un an (renouvelable).
  • Mars 2009 Le CCTV rend son rapport.
  • 17 mars 2009 : L'UE interdit à partir du 1er mai 2009 la mise sur le marché des produits contenant du DMFu et impose le rappel des produits contaminés encore disponibles sur le marché pour une durée d'au moins un an (renouvelable), mais des patients se plaignent de la continuation des symptômes après enlèvement des objets contenant du DMFu.
  • Le 5 mai 2009, l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) est saisie par les ministères chargés du travail et de la santé d'évaluer l'impact sanitaire de ce produit et de ses homologues. L'Afsset devait effectué des mesures dans les logements des personnes exposées à cette substance et qui, après le retrait des objets incriminés, continuent de souffrir, afin de vérifier s'il existe une rémanence du produit .
    Le 15 avril 2009, l'AFSSET a engagé une procédure de restriction (dans le cadre du règlement européen REACH), visant à restreindre ou interdire la production, l'usage et la commercialisation du DMFu, les autres interdictions n'étant que transitoires.
  • 15 avril 2009 : l'Afsset a engagé une procédure de restriction dans le cadre du règlement REACh visant à l’interdiction de la mise sur le marché au niveau européen de produits contenant cette substance.
  • le 4 décembre 2009 : les premières investigations de l'AFSSET faites dans 9 logements du Nord-Pas-de-Calais confirme la persistance de DMFu dans 4 logements . Une seconde campagne d’investigations est en cours dans 5 logements du Sud de la France, a priori plus aérés. Sur ces bases, une étude toxicologique du DMFu et de substances homologues est prévue, pour des populations normales ou professionnelles exposées.

Au Canada

Des réactions allergiques générées par des sofas contaminés ont aussi fait des victimes au Canada.
Des consommateurs qui ont subi d'importantes lésions cutanées après avoir acheté un fauteuil chinois ont récemment alerté Santé Canada. Un Montréalais a acheté un sofa et une causeuse en cuir fabriqués en Chine il y a cinq semaines. Au bout de quelques jours, il a vu sa peau virer au rouge. « C'est comme si j'avais eu un coup de soleil partout sur le corps, dit-il. Ça me piquait ». Une plaque rouge-brun de la grosseur d'une main et causant d'intenses démangeaisons est aussi apparue sur la jambe de sa conjointe. « Sa jambe semblait enflée. Et elle avait des boutons partout sur le corps».
Santé Canada reconnaît qu'un «petit nombre d'incidents impliquent des allergies dermatologiques, et des meubles ont été rapportés
 ». « Même si ces meubles proviennent de Chine, Santé Canada doit encore enquêter pour établir hors de tout doute les liens entre ces incidents », écrit l'organisme, qui dit «poursuivre ses enquêtes».

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