Généralisation cartographique - Définition

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Un processus en trois étapes

La sélection

C’est le choix des éléments géographiques à conserver (éléments topographiques, limites administratives, relief, hydrographie) à partir d’une base et en fonction d’un but déterminé. La sélection est qualitative ou quantitative. On parle aussi de simplification. On réduit la quantité d’information.

La schématisation

C’est une opération de mise en valeur des données et objets géographiques en les simplifiant dans leur forme, mais en essayant de conserver une certaine exactitude. On accentue des détails ou supprime des caractères jugés négligeables. On parle aussi de caricature, parfois. On ne réduit pas l’information mais seulement la précision de localisation des objets. On peut la séparer en 2 types, que nous développerons dans une deuxième grande partie.

L’harmonisation

C’est le rétablissement de l’équilibre général. On maintient les positions, relations et rapports de distance, aires, angles, tangentes, formes. On essaie de gommer les imprécisions. Ceci a pour but de permettre la compréhension rapide et la mémorisation par le lecteur-spectateur.

Diminuer les coûts d'un processus complexe

La généralisation cartographique permet de créer des cartes à voir que le spectateur retiendra bien, avec un message idéologique derrière. On se sert des deux premières étapes différentes au niveau du langage de la carte, mais qui ont même cause (un objet affiché tel quel serait illisible) et mêmes effets (rendre l’objet visible en mettant en valeur l’un de ses caractères). On améliore la perception de l’information en dégradant soit la position (généralisation géométrique) soit la nature de l’objet (généralisation sémantique). Dans un troisième temps, on tente de rétablir quelque peu les imprécisions.

Quoi qu’il en soit, la généralisation cartographique est un processus qui requiert beaucoup de prises de vues, un grand travail de terrain, une compilation des informations, l’ajout d’informations non visibles sur la carte (nombre d’habitants), ce qui est long et coûteux ; il faut en outre des données différentes pour chaque carte car chaque carte a un thème, un public et un message différents. On a alors tenté d’automatiser une partie du processus. On parle de cartographie numérique. On stocke les objets dans une BDG (base de données géographiques), ces objets étant repérés par leurs coordonnées {(x,y)}. À partir d’une base de données géographique, on fait une base de données cartographique. On parle de dérivation.

1/25 000 au 1/100 000, on divise la longueur par 4 et la largeur par 4. L'aire est donc divisée par 16. Ce constat permet de mettre en lumière la complexité du processus que nous allons décrire. Nous verrons d'abord les 3 étapes de ce processus, puis les 2 aspects de la schématisation et enfin les limites de la généralisation cartographique.

Les limites

Schématisation des petites taches, les limites de l’œil

La schématisation des tracés linéaires et des contours de zone est la plus simple à réaliser : il n’y a qu’à supprimer les sinuosités. En revanche, la schématisation des petites touches isolées (par exemple une multitude d’étangs ou un semis d’îles) présente des difficultés plus nombreuses. Nous atteignons donc une limite de la généralisation, qui pour que la carte soit claire, doit faire fusionner ou faire disparaître certains éléments tout en préservant une forme générale et en conservant une orientation dominante : on abstrait l’information, mais le langage cartographique n’est pas assez expressif pour représenter à la fois la position et la séparation des objets. On ne peut jamais satisfaire toutes les contraintes (les objets doivent être assez gros, ne pas se superposer, être suffisamment éloignés). Mais lorsqu’une contrainte n’est vraiment pas respectée, on parle de conflit cartographique.

Le mensonge cartographique

De par le simple fait de schématiser, le cartographe effectue un tri et accentue ou supprime certains traits : c’est très subjectif. La qualité (« aptitude à répondre à un besoin » selon l’IGN) d’une carte peut beaucoup varier. Il n’existe pas une façon unique de généraliser des données pour un même objectif : deux cartographes peuvent aboutir à des résultats très différents qui seront tous deux acceptables !

De plus, le cartographe qui sélectionne l’information la réduit. Ainsi, avec les cartes d’habitations sans téléphones en 1960, à l’est des EU, on voit que l’on peut classer différemment les États, selon les seuils que l’on crée. Un cartographe peut ainsi contribuer à véhiculer un message politique : ces 4 cartes présentent la même information mais peuvent donner lieu à des interprétations différentes par le lecteur. Donc, il faut retenir qu’une carte ne présente qu’une vision des choses, simplifiée et forcément idéologique.

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