Grippe canine - Définition

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Historique

En janvier 2004, 22 lévriers sont victimes en Floride d’une maladie respiratoire sur un champ de course.
- 14 d'entre eux avaient contracté une forme bénigne de grippe (pic fébrile, puis toux persistante durant 10 jours).
- 8 autres en sont rapidement morts avec des symptômes évoquant un virus HP (Hautement pathogène) : hémorragies pulmonaires, ainsi que des signes à l'autopsie d'inflammation des alvéoles (bronchiolite) et de pneumonie suppurative.
- Un test a mis en évidence une grippe A, puis Cynda Crawford et son équipe ont montré grâce à des antigènes spécifiques, que le virus était un virus grippal de type H3 dont l'Hémagglutinine était du même type que celle de la grippe du cheval.
- Fin août 2005, 11 États de la côte est des États-Unis sont touchés, dont le Texas.
- Depuis le virus s’est propagé chez de nombreux lévriers.
- De juin à août 2004, en 2 mois, l'épidémie se répand sur au moins 14 autres champs de course dans 6 États américains (dont Texas, Kansas, Virginie-Occidentale et Floride) ; plus de 10 000 chiens sont touchés.
-Le taux a doublé en 2005 avec 20 champs de course touchés dans 11 États.
(De janvier à mai 2005, sept champs de course ont été touchés en Floride, et bien d’autres encore en Arizona, Massachusetts, Alabama, Kansas, Virginie occidentale et le Wisconsin). Environ 20 000 chiens supplémentaires auraient contracté ce virus (avec une mortalité de 5 à 8%).
- Dimanche 25 septembre 2005 ; les CDC (Centers for Disease Control and Prevention américains) annoncent que ce virus est déjà très présent dans des chenils de chiens de compagnie du Connecticut, et dans la région de Westchester (près de New-York).

Le chien et le H5N1

Le chien pourrait jouer un rôle dans la propagation d’une épidémie ou pandémie grippale de H5N1.
Une étude néerlandaise a porté sur la sensibilité du chien au H5N1 et sur la présence de récepteurs spécifiques du virus chez le chien.

Des études non publiées avaient déjà montré qu'un nombre significatif de chiens examinés en Thaïlande étaient porteurs d’anticorps contre H5N1, ce qui montre qu’ils ont été infectés et ont spontanément guéri. Mais on ignorait si de tels chiens pouvaient contribuer à répandre le virus.
Le H5N1 actif a ensuite été isolé chez un chien en Thaïlande.

En laboratoire, des chercheurs néerlandais ont inoculé une souche de H5N1 à 3 chiens (beagles) ; chien souvent utilisé comme chien de chasse et le plus recherché en Europe pour la petite vénerie).

Ces chiens étaient âgés de 16 semaines. Ils étaient certifiés « SPF
La moitié de la dose virale (0,5 ml) a été inoculée dans les narines, et l’autre dans la trachée).
Résultats : Ces chiens ont rapidement et dans l’un des cas jusqu’à 4 jours après l’expérience excrété des virus H5N1 (présents dans les excréments, la gorge et le pharynx et les narines). Ces virus se sont développés à la fois dans les parties hautes et basses du tractus respiratoire bien qu’aucun des chiens n’ait présenté aucune lésions respiratoires notables, ni aucun symptôme grippal (pas même de fièvre).
Des anticorps étaient détectés dans le sérum 7 jours après l’inoculation dans un cas et 14 jours après chez les 3 chiens ; une étude post mortem 14 jours après l’inoculation n’a pas révélé de modifications pathologiques ou histopathologique nettes dans le tractus respiratoire et les organes observés (mais il aurait pu y en avoir peu après l’inoculation).

Des études antérieures citées par les chercheurs hollandais laissaient penser que les récepteurs du virus n’existaient chez le chat et l’humain que dans la partie basse des poumons (ce qui est réputé rendre l’individu malade moins contagieux pour ses congénères), mais ceci est mis en doute par cette étude qui a trouvé une fixation possible du H5N1 dans toutes les parties du système pulmonaire du chien.

Conclusions provisoires : Des chiens (les beagles au moins), porteurs d’une infection sub-clinique par le H5N1 peuvent contribuer à diffuser le virus concluent R. Maas et son équipe. Comme certains canards ou d’autres animaux (chat), le chien pourrait donc aussi être un porteur asymptomatique, mais contagieux du H5N1. Le cas du chien de chasse devrait aussi être reconsidéré suggèrent les auteurs.
Sa proximité avec l’Homme, comme celle du chat devait faire considérer ces animaux dans les mesures de prévention et de traitement d’une pandémie ajoutent les chercheurs.
Précautions : l’étude n’a porté que sur 3 chiens d’une même race (et même lignée ?), alors qu'il pourrait y avoir chez le chien comme chez l’Homme des prédispositions génétiques. De plus, ces chiens de laboratoires étaient indemnes d'autres pathogènes (des infections plus apparentes auraient peut-être été détectées en cas de co-infection par des pathogènes bactériens).

Questions nouvelles…

Selon les données disponibles, comme le chat, le chien pourrait être porteur asymptomatique du virus, et durant quelques jours le sécréter, via le mucus pulmonaire (narines), la bouche et les excréments. Des chercheurs recommandent mi 2007 d'intégrer chiens et chats dans la planification de la préparation à une pandémie. Ceci repose aussi la question de la gestion des excréments des animaux de compagnie.
* l'apparition récente d'un nouveau virus et une expérience prouvant que le chien peut être porteur asymptomatique et contaminant posent des questions nouvelles quant à l'évaluation des risques et aux mesures de contrôle qu'il faudrait peut-être développer concernant les entraînements, concours et épreuves de chiens, la chasse avec chiens (qui ramène dans sa gueule l’oiseau tué par son maître), qui boit dans l’eau stagnante..
- Quid des chiens de chasse ? (détection d'anticorps ? dans les zones à risque que sont les zones humides ?)
- Le cas particulier du chien de ferme ? (qui pourrait alors aussi peut-être véhiculer d'autres types de virus grippaux)
- Dans les formes graves de grippe, le virus est présent dans les reins et le tube digestif, et retrouvé dans les excréments. Quel risque lié aux excréments de chiens dans les villes (et ailleurs) ? (respirés sous forme de particules ou ramenées dans la voiture, à la maison ou au bureau ou à l'école sous les chaussures, diffusé dans l'air via les souffleuses, etc.)
- 80% des chiens contaminés par la grippe canine ont des symptômes cliniques, allant de la toux banale à des formes graves (pneumonie hémorragique emportant l'animal en quelques heures). Il y a parfois atteintes de tous les organes, et on cultive d'ailleurs couramment des virus grippaux sur des cellules de reins de chien).

Qu'en est il des chiens qui ont une grippe asymptomatique? (ex : combien de temps excrètent-ils des virus. Pour le H5N1, l'étude néerlandaise a mesuré une excrétion durant 4 jours pour un chien, mais l'expérience n'a porté que sur 3 chiens en parfaite santé.

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