Egon Schiele, Die Familie. Le peintre exécute ce tableau quelques jours avant de décéder et peu de temps après que la grippe eut emporté son épouse Edith, alors enceinte de six mois — l'enfant représenté au premier plan n'a en fait pas eu le temps de naître.
Guillaume Apollinaire, poète français mort le 9 novembre 1918
Edmond Rostand, dramaturge, écrivain et metteur en scène français
Mark Sykes (1879-1919), conseiller britannique décédé à Paris pendant les accords de paix (accord Sykes-Picot)
Conséquences de la grippe espagnole
À Seattle, le poinçonneur a ordre de ne pas laisser monter les passagers non munis de masques. Durant près d'un an, les transports et l'économie de tous les pays seront affectés par les mesures d'hygiène.
Le Comité d'hygiène de la Société des Nations (SDN), ancêtre de l'OMS, a été créé suite à cette épidémie.
Fictions
Britain and the 1918-19 Influenza Pandemic: A Dark Epilogue, par Niall Johnson. Routledge, London and New York 2006. ISBN 0-415-36560-0
La Grippe Coloniale, par Olivier Appollodorus et Serge Huo-Chao-Si, éd. Vents d'Ouest 2003. . Cette Bande dessinée raconte le retour au pays, après la grande guerre, de poilus de la Réunion qui sans le savoir sont atteints de la grippe.
Edward Cullen, l'un des personnages centraux de la Saga Twilight était mourant de la grippe espagnole en 1918 juste avant de devenir vampire.
The First Horseman de John Case, où le gourou d'une secte s'empare du corps de mineurs enterrés dans le permafrost d'une île du cercleArctique, y extrait le virus de la Grippe Espagnole, et par génie génétique le rend plus difficile à détecter par le système immunitaire.
Contagion, de Robin Cook, Le Livre de Poche 1995, thriller "épidémiologique" où il est question de bioterrorisme, notamment en lien avec la grippe espagnole de 1918.
ReGenesis, série télévisée canadienne. La grippe espagnole est l'arc scénaristique de la première saison.
Conclusions
Sur le plan technique, ses caractéristiques pathogènes propres ne sont pas étudiables du fait de l'absence de souche virale, aucun prélèvement n'ayant pu être conservé dans un état suffisamment bon.
C'est donc seulement en étudiant la famille des grippes, dans leur ensemble, que l'on peut en comprendre ses mécanismes qui se résument à ceci :
une contagiosité très forte, induisant un comportement épidémique ou pandémique,
une variabilité forte, entraînant une virulencevariable ainsi que l'inefficacité de l'immunisation d'une année sur l'autre,
la virulence de cette souche particulièrement grande (grave affaiblissement), ainsi que
ce virus affaiblit les défenses immunitaires, il n'est pas source de décès, ce sont les complications qui accompagnent la grippe qui sont mortelles en fonction du degré d'affaiblissement de l'organisme.
L'absence d'antibiotique (qui n'aurait pas stoppé la maladie virale mais seulement les complications bactériologiques) fut également déterminante.
Enfin, en ce qui concerne les conséquences, l'élément essentiel est la prise de conscience de la menace biologique à l'échelle mondiale, qu'une épidémie débutant en Chine pouvait finalement menacer la population des É.-U., de l'Europe, et de l'ensemble des États du monde. Il s'en suivit la création -par la SDN- d'un organisme de Santé et de surveillance médicale mondiale, qui devint plus tard l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Il est aussi à noter, vu le cycle de réapparition des épidémies de grippe mortelle s'espaçant, au maximum constaté, de 39 ans, la dernière datant de 1968, l'OMS prévoit « statistiquement » l'apparition d'une pandémie de grippe mortelle d'ici 2010 à 2015. Voilà pourquoi, depuis quelques années, un certain nombre d'études sont soudainement consacrées au virus de la grippe espagnole, certaines visant à en récupérer des souches intactes, tangiblement étudiables, pour permettre l'édification de défenses adéquates. Cela explique aussi la mobilisation rapide et énorme, en 2009, pour le début de pandémie de grippe porcine, dite grippe A. La grippe aviaire (H5N1) cristallise ainsi non seulement des risques médicaux tangibles mais aussi des peurs bien plus abstraites.
La pandémie de 1918-1919 a été, avec 30 millions de morts selon le consensus généralement admis, la première grande pandémie de l'ère moderne. Elle est l'une des plus grandes pandémies humaines, comparable en nombre de victimes à celles de la peste et du sida. Ce dernier continue cependant à tuer au-delà des 24 millions de victimes déjà comptabilisées.