Les halles de Chambéry ont été conçues par les architectes français Pierre et Raymond Bourdeix en 1939.
Ce bâtiment en béton armé remplace des anciennes halles de type Baltard. Depuis une vingtaine d'années, la question de conserver cet édifice est posée par la ville de Chambéry.
En 1418, un couvent et une église sont édifiés par des moines Dominicains. À côté du couvent, en 1595, est édifiée une petite chapelle, la chapelle des pénitents noirs. C’est une confrérie de laïcs chargés d’encadrer les condamnés à mort jusqu’au gibet situé plus loin dans la ville (au Verney). À côté de cette chapelle sont construites les prisons. En 1793, les Dominicains sont chassés, et le couvent est transformé en un tribunal civil et militaire. En 1847, le couvent est démoli pour permettre la construction de halles métalliques.
De 1861 à 1862, les halles métalliques sont construites, ainsi que la place de Genève. Ces halles métalliques formaient un marché couvert. Réalisées en fonte, sur le modèle des halles de Paris de l’architecte Baltard en 1854, il s’agissait d’un « parapluie de métal » posé sur de fines colonnes, selon les plans des architectes Gluille et Pitra. Mais ce marché couvert s’avère très rapidement trop petit pour contenir tous les commerçants ; de plus, la place de Genève s’avère très vite trop exiguë.
Dès 1936, une étude est lancée sur un projet d’agrandissement : il s’agirait de doubler au moins la superficie de l’édifice (les halles métalliques avaient une surface de 750 m²). Un concours est ouvert le 9 juillet 1936, auprès de tous les architectes de nationalité française. 41 projets sont déposés, et examinés par une commission composée de spécialistes et présidée par Tony Garnier, premier grand prix de Rome, et professeur à l’école d’architecture de Lyon. Le 26 septembre 1936, Pierre et Raymond Bourdeix, architectes à Lyon et Saint-Étienne, remportent le premier prix. Ils conçoivent de nouvelles halles, en béton armé, d’une surface totale de 1700 m², auquel s’ajoutent 1000 m² à l’extérieur avec un auvent.
De 1933 à 1936, de nouvelles prisons sont construites sur les rives de l’Hyères. En janvier 1937, on démolit les halles métalliques et les anciennes prisons (qui vont devenir la place Henri-Dunant). L’étude générale du bâtiment est confiée à la société parisienne Hennebique (spécialiste du béton armé). Le gros œuvre est réalisé par l’entreprise Duclot (entreprise grenobloise), et les pieux en bétons armés sont fabriqués par la société Froté « les fondations Modernes », située à Paris. Les travaux de décoration et de peinture sont assurés par l’entreprise grenobloise Gustave Siaux. Enfin, toutes les verrières des halles et du gymnase sont installées par la miroiterie lyonnaise Guillot. Le sculpteur Eugène Frost, prix de Rome et professeur à l’école nationale des beaux-arts de Lyon, réalise les armes de Chambéry en ciment moulé sur la façade principale.
A l’arrière du bâtiment, sur l’emplacement des prisons détruites, il y avait un projet de construction d’un immeuble de rapport, mais qui n’aboutira pas. Les travaux de finition se poursuivront jusqu’en 1945 à cause de la guerre : le personnel étant mobilisé petit à petit, ce qui ralentit considérablement les travaux.