Le manque de dynamisme du quartier des halles, l’inutilisation et l’obsolescence des équipements sportifs (tel que le gymnase) et des halles (fermées toute la semaine sauf le samedi matin) vont conduire la municipalité à essayer de changer cet état de chose, sans grand succès, dès le début des années 1970.
Dans les années 1970, c’est la crise du stationnement à Chambéry : la ville étouffe sous les voitures. Le 3 Juin 1975, la Municipalité se réunit pour étudier la proposition d’un promoteur, la société Autosilo, qui propose de raser les Halles, et de reconstruire à la place un complexe qui comprendrait un nouveau gymnase, un nouveau marché couvert, ainsi qu’un parking de 750 places. Le projet architectural est conçu par les architectes Tamboise et Ménard.
La société s’engageait à céder, à titre gratuit, les équipements du gymnase et du marché couvert, ainsi que de rénover les chemins piétonniers attenants aux deux places. La municipalité n’avait pas à mobiliser beaucoup de fonds, la société prenant tout en charge financièrement. La ville de Chambéry mettait simplement à disposition pour 50 ans le terrain nécessaire à la construction. D’autre part, ce projet était totalement en accord avec l’orientation prévue par le plan d’urbanisme de Chambéry. On comprend donc aisément l’intérêt financier que visait la ville au travers d’une telle opération.
Mais l’opinion publique est défavorable, certains points incertains tels que le relogement des tenanciers des cafés, par exemple, et le fait de placer un bâtiment massif et imposant dans ce lieu populaire des marchés ne plaît pas. D’autre part, cette démarche faite dans la précipitation par la municipalité, sans informer ni consulter la population a déclenché de vives réactions des chambériens (pétitions…). Enfin, face à l’action menée par les associations (« Vivre à Chambéry » par exemple), et à l’avis défavorable de la Commission Régionale des Opérations Immobilières mettant en cause « le principe même d’insérer dans le tissu d’une ancienne partie de la ville un silo à haute capacité », le projet est laissé de côté. Il sera définitivement abandonné en 1977.
En 1979, un nouveau programme est défini par la municipalité dans le cadre du plan de référence. Celui-ci prévoit sur le bâtiment le maintien et l’extension de la surface du marché, le maintien et la modernisation des services annexes (quatre petits bars et des WC publics), ainsi qu’une amélioration des équipements mobiles et fixes nécessaires au bon fonctionnement du marché. D’autre part, la municipalité a la volonté d’aménager l’ensemble des espaces extérieurs enserrant le bâtiment principal, en liaison avec les zones piétonnières voisines. La réalisation de ce projet est alors confié à deux architectes, Chanéac et Demonssand.
Cet architecte prévoit la réfection complète du bâtiment existant, avec sept mesures de « rajeunissement » : réfection des étanchéités de toiture, réparation des piliers porteurs endommagés, réaménagement des étals du marché et des locaux supérieurs, ravalement des façades, remplacement des verrières, pose de pare-soleil et percement des auvents, et enfin, suppression des allèges. Il propose donc de garder le bâtiment existant, mais de le rénover et le remettre en valeur. Pour l’aménagement des abords, il prévoit un dispositif réduit à l’air libre. Son projet était relativement peu coûteux : cinq millions de francs et demi.
M. Demonssand, architecte de Chambéry, avait pour projet l’adjonction d’une grande toiture couvrant la structure existante et créant 1500 m² de surface utile supplémentaires. Il voyait dans ce projet un double avantage : conserver l’ossature existante en béton armé encore en bon état, et organiser les travaux de manière à ne pas stopper l’activité commerciale des Halles pendant les 18 mois de travaux. (en travaillant successivement sur chaque moitié du bâtiment). Sur le plan esthétique, le bâtiment serait conçu dans un style savoyard, ce qui lui permettrait de mieux s’intégrer dans le quartier, voire la ville. Mais ce projet pose problème, son coût s’élevant à 11,5 millions de francs. Cet architecte proposait, comme solution à l’aménagement du stationnement dans le quartier des halles, la construction d’un parking souterrain sous la place Henri Dunand (d’un coût de 2,5 millions de francs).
Ces propositions ont fait l’objet, en mai et juin 1980, d’une consultation publique à l’occasion d’une exposition réalisée par la ville, sur les deux projets proposés. Cependant cette consultation publique, si elle a mis en évidence l’enjeu concernant le quartier et l’intérêt que lui portent les Chambériens, n’a pour autant pas permis, face à la richesse et la diversité des opinions émises (600 personnes se sont exprimées), d’arrêter une position nette sur l’avenir des halles. En effet, même si les Chambériens penchent vers le projet de M. Demonssand, la réfection des Halles à un tel prix fait réfléchir. Les avis sont partagés sur ces deux projets, une partie de la population souhaitant garder les halles à tout prix, une autre partie souhaitant voir autre chose que ce « vieux bâtiment sale en béton ». Aussi, les propositions des deux architectes resteront sans suite.
De ces deux projets va tout de même ressortir la nécessité d’une rénovation des halles. En janvier 1981, une solution de rénovation minimum est adoptée : un plan sur trois ans, d’un coût de trois millions de francs, qui permet le nettoyage du gymnase, une modernisation du marché couvert, l’installation d’un ascenseur pour handicapés, ainsi qu’un ravalement des façades extérieures et intérieures avec une réorganisation de l’emplacement des étals, des parkings, et la circulation piétonne. On notera l’absence du projet de parking sous dalle, place Henri Dunand. Les rénovations vont se dérouler dans un premier temps du 5 juillet au 13 août 1982, avec des travaux extérieurs : réfection de l’éclairage public, remplacement des acacias malades par d’autres arbres de grandes taille, réfection du sol en enrobé rouge, la restructuration des parkings en stationnement à rotation rapide, réfection des WC publics, ainsi que des travaux intérieurs avec la rénovation des étals, l’installation de postes d’eau dans chaque box, ainsi que la mise aux normes de l’installation sanitaire. Des réfections mineures du même ordre vont continuer ainsi, par petites tranches, jusqu’en janvier 1985.
De tous les projets étudiés a été retenu le 18 juillet 2005 celui du promoteur Virgil sur les plans des architectes Jean-Jacques Ory (Paris) et Barbeyer et Dupuis (Chambéry).
Après l'obtention du permis de construire le 14 février 2008 (demande déposée le 31 octobre 2006), le chantier de réhabilitation des halles commence à partir du 29 mars 2008 (prévu jusqu'en Octobre 2011, ouverture pour Noël) afin d'accueillir un cinéma multiplexe, ainsi qu'une galerie marchande où l'on trouvera des grandes enseignes commerciales, un parking souterrain de 280 places, ....