Histoire de l'histoire naturelle - Définition

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Renaissance

L'un des facteurs les plus importants dans la diffusion et les progrès de la science au XVe siècle est la mise au point de l'imprimerie par Gutenberg vers 1450. La première impression d'un livre consacré à l'histoire naturelle remonte au moins à 1475. Elle concerne une version illustrée du Buch der Natur rédigé par Konrad von Megenberg au siècle précédent.

La naissance de la botanique

Otto Brunfels (v. 1488-1534), que Carl von Linné surnomme le père de la botanique, fait paraître en 1530 et 1536 son Herbarum vivae icones. Dans cet ouvrage, illustré de très bonnes gravures sur bois, Brunfels décrit toutes les plantes qu'il connaît. Il commence ses descriptions de la liste de nom de la place en différentes langues, suivi de citations d'auteurs anciens. Il finit par donner son propre jugement sur la plante et sur ses pouvoirs, l'ouvrage ayant, que tous les livres de botanique de l'époque, une vocation thérapeutique. L'organisation de son livre est très proche de celui de Conrad Gessner (1516-1565) sur les animaux. Fuchs n'adopte pourtant aucun système de classification et il commence par le plantain « parce qu'il est commun et parce plus que n'importe quelle autre plante il porte le témoignage de l'omnipotence divine ».

Leonhart Fuchs (1501-1566) fait paraître, en 1542, son important ouvrage Historia Stirpium où il décrit plus de 400 espèces. Ses superbes illustrations seront très souvent reprises par la suite. Il décrit chaque plante suivant un schéma prédéfini : il évoque sa forme, puis son habitant, sa saisonnalité (à quelle époque la plante doit être cueillie), son tempérament, ses pouvoirs. Les espèces présentées le sont suivant un strict ordre alphabétique. Il décrit des plantes décoratives qui n'ont aucun usage thérapeutique.

Andrea Cesalpino (1519-1603) peut être considéré comme celui qui fait de la botanique une science autonome. Cesalpino manifeste des intérêts variés et étudie, outre la botanique, l'anatomie, la minéralogie et la métallurgie. Il suit parfaitement le modèle Aristotélicien dans son ouvrage principal De Plantis. Il rompt avec la tradition des herbalistes comme Brunfels. Il analyse ainsi comparativement les formes anatomique, il fournit les définitions de ses concepts. Il s'interroge sur la différence entre les plantes et les animaux : il établit des comparaisons entre les organes de nutrition des plantes (les racines) et des animaux (l'estomac et les intestins). Le système de Cesalpino est le premier à être véritablement basé sur l'étude comparative des formes anatomiques.

Prospero Alpini (1553-1617) démontre en 1592 que le palmier a besoin de pollen pour être fertilisé.

Gaspard Bauhin (1560-1624) réalise, avec son Prodromus et son Pinax theatri botanici, la première tentative de compilation critique des connaissances botaniques. Sans relation avec le système de Cesalpino, il suit plutôt la tradition de Fuchs. Il rassemble les plantes en fonction de leurs affinités : il ne donne ni les caractéristiques de ces groupes ni ne les nomme. Seules les plantes individuelles sont décrites par des diagnoses brèves et concises.

  • Pierandrea Mattioli (1501-1577)

Les jardins botaniques

Les premiers jardins botaniques voient le jour en Italie. Il s'agit d'abord de jardin de simples (hortus sanitatis) visant à cultiver des plantes utiles en pharmacie. Associés le plus souvent avec des universités, ces jardins servent également de lieu de formation. Le Jardin botanique de Pise est créé en 1544, puis celui de Padoue, en 1545, de Florence, en 1554, de Bologne, en 1568, de Leyde, en 1587, de Montpellier, en 1593 par Pierre Richer de Belleval, et de Paris, en 1635. Peu à peu, la culture s'étend aux espèces dénuées de vertus thérapeutiques, transformant ainsi ces jardins en véritables jardins botaniques (hortus botanicus).

Luca Ghini (1490-1566) est considéré comme l'inventeur de l'herbier.

Les premiers zoologistes

Guillaume Rondelet (1507-1566) est un médecin à Montpellier, haut lieu des sciences françaises, principalement botanique et médecine, à la Renaissance. Il fait paraître en 1555 son Universæ aquatilium historiæ pars altera où il présente tous les animaux aquatiques, même mythiques, qu'il connaît. Il ajoute de nombreuses observations personnelles de grande qualité.

Pierre Belon (v. 1517-1564) est l'auteur de L'histoire naturelle des éstranges poissons marins avec la vraie peinctvre & description du Daulphin & de plusieurs autres de son espèce.

Les encyclopédistes

Conrad Gessner (1516-1565) fait paraître son Historia animalium à Zurich entre 1551 et 1558. Compilateur infatigable, surnommé le Pline suisse, Gessner compile toutes les connaissances au sujet des animaux dont il a connaissance. Il présente celles-ci, organisées sur une base alphabétique, chaque animal étant analysé sur un modèle identique. Gessner n'a pas pour but de juger mais de réaliser une encyclopédie aussi exhaustive que possible. Son œuvre, richement illustrée, sera très souvent rééditée durant plus de trois siècles.

Ulisse Aldrovandi (1522-1605) publie de 1559 à 1605 les quatre premiers volumes d'une histoire naturelle (dont De Animalibus insectis en 1602 qui constitue en fait le septième volume) qui en comptera quatorze, les autres étant publiés après sa mort (dernier volume paraissant en 1668). Ce naturaliste révère encore l'Antiquité et accorde autant de crédit à Strabon et à Pline qu'à ses propres observations.

La naissance de l'anatomie scientifique

Léonard de Vinci (1452-1519) pratique la dissection de cadavres et réalise de nombreux croquis anatomiques. Ses recherches concernent notamment la circulation du sang et le fonctionnement de l'œil.

André Vésale (1514-1564) est un médecin et anatomiste bruxellois. Son De humani corporis fabrica est un recueil d'anatomie descriptive qui bouleverse la connaissance anatomique de son temps.

Bartolomeo Eustachi (1510-1574) est un anatomiste et médecin italien auquel on doit une foule de découvertes anatomiques dans le système des os, des muscles, des nerfs et des veines. Il découvre aussi un canal qui a reçu son nom, la trompe d'Eustache.

Gabriele Falloppio (1523-1562) est un chirurgien et anatomiste italien dont les travaux décrivent de nombreux organes, notamment au niveau de l'ouïe, des appareils sécréteurs et des organes reproducteurs. Il découvre par exemple les trompes de Fallope qui relient les ovaires à l'utérus.

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