L’octroi est une contribution indirecte perçue autrefois par les municipalités à l'importation de marchandises sur leur territoire (La notion de territoire a pris une importance croissante en géographie et notamment en...). Cette taxe frappait les marchandises les plus basiques et les plus rentables telles que le vin, l'huile (L'huile est un terme générique désignant des matières grasses qui sont à...), le sucre (Ce que l'on nomme habituellement le sucre est, dès 1406, une "substance de saveur douce...), le café, etc. Il est signalé dès le XIIe siècle à Paris (Paris est une ville française, capitale de la France et le chef-lieu de la région...) et servait à financer l'entretien des fortifications et les travaux d'utilité publique.
Ce terme désigne également l'administration chargée de prélever cette taxe. Elle contrôlait chaque porte de la ville (Une ville est une unité urbaine (un « établissement humain » pour...) à l'aide de barrières souvent disposées entre des pavillons symétriques.
Sous l'Ancien Régime, il formait l'une des Cinq Grosses Fermes.
Cet impôt a survécu dans les départements d'outre-mer, où il est connu sous le nom d'octroi de mer (Le terme de mer recouvre plusieurs réalités.).
L'architecte (L'architecte est le professionnel du bâtiment dont la fonction est de concevoir et de diriger...) néoclassique Claude Nicolas Ledoux (Claude Nicolas Ledoux est un architecte et urbaniste français né à Dormans le...) est l'auteur de nombreux pavillons d'octroi le long du mur des Fermiers généraux à Paris (1785). Certains sont encore visibles :
Ledoux réussit si bien à clore la capitale (Une capitale (du latin caput, capitis, tête) est une ville où siègent les pouvoirs,...) que Beaumarchais lui dédia un petit dizain :
« Le mur murant Paris
Rend Paris, murmurant... »
Aux barrières, se fixaient nombre (La notion de nombre en linguistique est traitée à l’article « Nombre...) de petits trafics : contrebande (via les bois de Boulogne et de Vincennes), vente de vin à emporter mais surtout à consommer dans des guinguettes ou des cabanons, prostitution, armes, etc. Ils attiraient toute une foule : clients, simples badauds, cabaretiers, voyous (devenus plus tard les Apaches), agents de surveillance, etc. De plus de nombreux relégués, qui n'avaient plus le droit d'entrer dans Paris, y avaient quasiment élu domicile (voir à ce sujet le film Casque d'or).